Des scandales financiers ont éclaboussé ces derniers temps, divers cadres de l’administration publique ainsi que des sociétés d’Etat. Le cas récemment révélé à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) et à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) traduit toute la pertinence de la lutte que mènent le gouvernement ainsi que d’autres corps de contrôle contre la corruption et le détournement de deniers publics.
Quoique n’étant pas endémique, le fléau de la corruption continue d’avoir droit de cité dans certaines administrations publiques béninoises. Des cadres, trempés dans les mailles de la prévarication et du détournement des deniers publics, continuent de braver l’arsenal répressif mis en place sous le magistère de Patrice Talon. Les derniers cas en date sont relatifs aux malversations financières opérées par divers cadres de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) et de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac). Sont notamment mis en index pour ce qui est de la Sbee, la Personne responsable des marchés publics (Prmp) ainsi que le directeur technique de la même société. D’autres cadres cités dans ce sulfureux dossier, auraient selon diverses sources, pris la clé des champs. Des centaines de millions de FCfa seraient en cause d’après les résultats des enquêtes. Les deux responsables interpellés seraient retenus dans les liens de la détention en attendant que la justice ne démêle les écheveaux dans ce scandale. A la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), cinq agents notamment le Directeur administratif et financier, la Personne responsable des marchés publics (Prmp), l’assistant de la Prmp, le chef Parc et un autre cadre assermenté de l’institution, ont été présentés hier jeudi 29 juin 2023, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Au Centre national de lutte contre le Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (Cnls-Tp), on annonce une autre affaire de malversations. Par ailleurs, la Personne responsable des marchés publics du ministère des Enseignements maternel et primaire, fait les frais des irrégularités qu’il a commises dans la procédure de l’appel d’offres relatif aux travaux de réfection des infrastructures scolaires au profit du projet Japon 6 lot 2. Le mis en cause a été subséquemment exclu de la commande publique pour 5 ans. S’il est vrai qu’il serait illusoire de prétendre à un taux nul de corruption malgré le dispositif de contrôle et de veille mis en place, on a cependant du mal à comprendre la persistance du mal en dépit des réformes opérées pour assainir les ressources publiques.
Fière chandelle aux structures de veille et de répression
Face au mal, les organes de contrôle ne démordent pas. Le gouvernement de son côté, continue de maintenir la veille afin de mettre hors d’état de nuire, les cadres techniques pour qui le mal semble congénital. Le relèvement, courant octobre 2022, du directeur général du Fonds national de développement agricole (Fnda) sans compter d’autres autorités convaincues d’actes de corruption et de mal gouvernance, est la preuve que le chef de l’Etat n’entend faire aucune concession aux responsables à divers niveaux impliqués dans des actes de mauvaise gestion. La persistance du fléau montre une fois encore la pertinence de la lutte acharnée du président Patrice Talon et de son gouvernement contre la corruption, la mal gouvernance et les déviances préjudiciables à la consolidation des actions mises en œuvre pour révéler le Bénin. C’est la preuve que l’Exécutif béninois n’entend pas baisser les bras dans cette lutte et est disposé à traquer les poches de résistance qui continuent d’exister en dépit de la rigueur impulsée à la gestion des affaires publiques par le chef de l’Etat depuis 2016. Cette dynamique est aussi une bonne mise en garde à tous ceux qui sont tapis dans l’ombre et pensent pouvoir profiter d’éventuelles failles du système pour continuer à se comporter comme dans un passé révolu. Dans le cas d’espèce, il importe de saluer la promptitude du gouvernement et d’autres structures de contrôle à se saisir des dossiers et surtout à jouer leur partition en prenant les sanctions administratives et judiciaires qui s’imposent. Il convient par ailleurs de faire remarquer que les poursuites engagées contre les mises en cause sont la conséquence des investigations menées par la Brigade économique et financière (Bef), une unité dont les professionnels méritent d’être salués. Il en est de même de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) ainsi que de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme qui restent les derniers segments du maillon et dont l’efficacité contribue à réduire considérablement l’ampleur du mal.
Gabin Goubiyi