Le porte-parole du gouvernement du Bénin, Wilfried Houngbédji, a apporté des clarifications concernant la position du Bénin sur le coup d’État au Niger. C’était le mardi 15 août 2023 sur Bip Fm. Pour le secrétaire général adjoint du gouvernement, le président Patrice Talon est engagé contre les coups d’Etat en général et celui du Niger en particulier. Il est soucieux des intérêts du Bénin de la sous-région dans leur ensemble. « Si le président est si engagé, c’est parce qu’il est forcément soucieux des intérêts du Bénin et des intérêts de la sous-région dans son ensemble. Vous savez que nous partageons une bonne frontière avec le Niger, sur le front de nos frontières Nord particulièrement, la frontière avec le Burkina Faso, nous avons beaucoup d’investissements que nous faisons. Si d’aventure la situation au Niger devrait virer à l’insécurité totale, nous aurions un nouveau front terroriste parce que la frontière avec le Niger pourrait devenir aussi un lieu de passage privilégié des terroristes qui partiraient du Sahel vers les pays de la côte. Nous serions amenés à consacrer beaucoup plus d’argent, de ressources et de temps à cette question de terrorisme», a expliqué Wilfried Houngbédji. En ce qui concerne les critiques de l’opinion africaine à l’égard du Bénin, le Secrétaire général adjoint du gouvernement a confié qu’elles doivent être sensibilisées sur la notion de la démocratie. Selon Wilfried Houngbédji, la Cedeao met l’intervention militaire au Niger en dernière option, car elle préfère la voie de la discussion et de la négociation. « Même l’intervention militaire, la Cedeao la met en dernière option. Place aux discussions, place à la négociation. Et si les putschistes nous obligent, nous pourrons être amenés à utiliser la force. La position du Bénin, c’est la position de la Cedeao. Le Bénin pris individuellement, n’est pas en guerre contre le Niger. Le Nigéria n’est pas en guerre contre le Niger. Le Togo, la Côte d’ivoire, le Sénégal ne sont pas en guerre contre le Niger. Nos populations ne s’affrontent pas habituellement. Il s’agirait le cas échéant, d’une action ponctuelle destinée à rétablir l’ordre constitutionnel et à dire aux militaires votre rôle dans la République c’est d’assurer la sécurité», a rassuré le porte-parole du gouvernement. Le clergé béninois est opposé à toute intervention militaire au Niger. A ce sujet, Wilfried Houngbédji a répondu que le président Talon comme tous ses pairs sont dans la même logique que le clergé béninois défend.
Patrice Zoundé (Coll)