(La vaccination, seule alternative selon Dr Ange Dossou)
Le directeur national de la médecine hospitalière, Dr Ange Dossou a été reçu, au cours de cette semaine sur la télévision nationale. Il est revenu sur la situation alarmante du Covid-19 au Bénin et a exhorté les populations à se faire vacciner pour éviter de développer les formes graves de la maladie et en mourir. On retient de son intervention qu’au centre de prise en charge d’Allada, plusieurs patients du Coronavirus dont des cas graves y sont admis ces derniers temps.
Malgré les moyens importants déployés par le gouvernement pour une prise en charge optimale des cas de Covid-19 au centre de traitement d’Allada, centre de référence, les cas graves augmentent. Selon Dr Ange Dossou, « il est important à l’heure actuelle que les concitoyens sachent que le Bénin est en train de passer des heures très difficiles. Le rythme d’admission commence par s’accélérer. Donc pour nous, la situation devient très critique, préoccupante et très inquiétante ». Il a indiqué qu’au cours des 9 premiers jours du mois d’août, sur 2.600 tests réalisés, pratiquement 170 sont positifs. A Allada, le centre de traitement admet environ 10 à 12 cas par jour. Et il s’agit des cas graves, selon ses déclarations. Si au cours des vagues passées, on avait dit que ce sont des sujets les plus souvent adultes et les sujets ayant des comorbidités de diabète, d’hypertension artérielle, de drépanocytose, aujourd’hui, des jeunes de 29 ans, de 33 ans, de 34 ans sont atteints sans être porteurs d’une comorbidité, a fait noter le directeur national de la médecine hospitalière. « A Parakou, il y a quelques jours, nous avons perdu un jeune de 29 ans, ce qu’on n’avait pas vu au cours des vagues précédentes », a fait remarquer l’invité du journaliste Osias Sounouvou. Il a signalé que l’alerte est maximale au niveau des centres de prise en charge, la consommation en oxygène affole. Et par jour, c’est pratiquement à 200 bouteilles. Plusieurs raisons expliquent la recrudescence des cas graves, selon l’invité. Il a surtout évoqué la négligence ; l’abandon des gestes barrières et le défaut de vaccin. « Il faut dire qu’à Allada, nous avons une cinquantaine de cas. Les cas sont d’emblée graves et pratiquement, aucun n’est vacciné ». Et parmi les cas reçus, il y a eu malheureusement des médecins censés donner le bon exemple en respectant les mesures préventives dont la vaccination. « Alors, si cette catégorie de personnes qui devrait prendre en charge les autres, tombe, nous n’avons pas envie de vivre ce que nous avons vécu en Europe où il y a eu une hécatombe. On sera obligé de sélectionner parmi les malades et les gens seront amenés à mourir chez eux », s’est inquiété Dr Dossou.
Se vacciner et se méfier des thèses développées sur les réseaux sociaux
Pour l’invité de la télévision nationale, il s’agit d’un débat scientifique. Il a reconnu qu’en se vaccinant, on prend un risque. « Mais aujourd’hui, nous avons quoi pour lutter contre la mort imminente ? Nous avons quoi pour lutter contre les formes graves ? Heureusement que nous avons la vaccination et le constat est que tous ceux qui sont vaccinés aujourd’hui ne développent pas des formes graves ? », s’est-il interrogé. Quand on se fait vacciner, il y a moins de risque de mourir, rassure le médecin. Et face à cette nouvelle situation qui se présente aujourd’hui, le gouvernement prend, comme à son habitude, des mesures. Le directeur national de la médecine hospitalière en a cité quelques-unes. « Déjà en fin du mois de juillet, on sentait déjà des frémissements. Ce qui fait que le Ministre de la santé a mis toutes ses unités en état d’alerte maximale. Les gens à Allada sont déjà au front. Les équipes qu’on avait démobilisées quand on avait eu une décrue sont remobilisées. Nous hésitions sur l’achat d’un certain nombre d’intrants, mais nous avons déjà lancé les commandes. Aujourd’hui, nous avons assez de médicaments et assez d’intrants. Le gros problème, c’est l’oxygène. Actuellement, nous avons déployé sur tout le pays des tests antigéniques rapides. Ce sont toujours les prélèvements nasopharyngés mais ces tests peuvent se faire au lit du malade et en 15 mn on a le résultat ». Il a conclu l’entretien télévisé pour le rappel des gestes barrières et surtout la vaccination. « Je voudrais également inviter les agents de santé surtout à se faire vacciner parce que quand nos compatriotes souffrent c’est à nous de les sauver. Nous serons obligés s’ils ne se vaccinent pas de leur demander de rester à la maison pour un certain temps parce que nous devons nous vacciner et nous serons appelés à aller sauver ceux de nos concitoyens qui tomberont », dira-t-il pour finir.
Félicien Fangnon