L’univers politique béninois va bientôt s’enrichir d’un nouveau bébé. Il s’agit du parti « La nouvelle alliance » (Lna), une formation politique qui sera portée sur les fonts baptismaux, samedi 16 octobre prochain à Parakou. Le projet est porté par deux anciens démissionnaires du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Théophile Yarou et Clément Kouchadé.
L’information a été dévoilée au travers d’un communiqué signé de Clément Adéyèmi Kouchadé, président du comité d’organisation. Selon le communiqué, le congrès constitutif du nouveau parti aura pour cadre, la salle d’alphabétisation de Parakou. En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, et dans le but de respecter les gestes barrières, le nombre de participants est strictement limité. Au nombre des figures de proue portant ce projet, on annonce l’ancien ministre de la défense Théophile Yarou. Nos sources indiquent que ce dernier serait probablement le président du parti, sauf changement de dernière heure. La création de cette formation politique sonne comme le retour sur la scène de Théophile Yarou après sa démission du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) à la veille du scrutin présidentiel du 11 avril 2021. Outre Théophile Yarou et Clément Kouchadé, d’autres démissionnaires des cauris sont annoncés pour jouer des rôles clés au sein de la nouvelle formation politique.
Une aventure ‘’sans lendemain’’
Malgré les efforts déployés depuis 2016 pour assainir le paysage politique, certaines personnalités peinent à intégrer la philosophie politique qui promeut les grands ensembles plutôt que la recherche des intérêts particuliers. La finalité de la réforme du système partisan est en effet de rendre les partis plus forts que les hommes qui sont à leurs têtes qui jadis, sont considérés comme de gourous. Aucun parti ne doit dorénavant s’identifier par rapport à un homme mais plutôt à une idéologie et son ancrage au plan national. Dès lors, l’adhésion à une formation politique doit avoir pour principal déterminant, le projet de société et la vision du parti. C’est du moins ce qui transparaît de l’article 2 de la loi n°2018-23 du 17 septembre 2018 portant Charte des partis politiques en République du Bénin qui dispose « Les partis politiques sont des groupes de citoyens, partageant des idées, des opinions, et des intérêts communs et qui s’associent dans une organisation ayant pour objectif de conquérir et d’exercer le pouvoir et de mettre en œuvre un projet politique ». Point n’est besoin de démontrer à la lecture de cet article que l’objectif recherché dans un parti politique doit être l’intérêt général. Toutes les formations qui s’obstinent depuis 2016 à intégrer la dynamique de cette réforme, ont fait, d’une manière ou d’une autre, les frais de leur résistance. Cette situation devrait inspirer Théophile Yarou et Clément Kouchadé car le Bénin a dépassé l’ère de la floraison des partis politiques qui font office de figurants sur l’échiquier et n’ont aucune plus-value à apporter au débat politique. Les exemples qui foisonnent dans l’arène devraient servir de leçon à ces deux personnalités qui visiblement, s’engagent dans une aventure sans lendemain.
Gabin Goubiyi