La Côte d’Ivoire vient d’emboîter le pas au Bénin en créant une juridiction semblable à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Il s’agit du Pôle pénal économique et financier qu’elle intègre dans son d’une extrême gravité ou d’un dispositif juridictionnel pour connaître des infractions économiques et financières complexité particulière, ainsi que des infractions connexes.
Les ambitions du gouvernement béninois en matière de lutte contre les infractions économiques et le terrorisme séduisent dans la sous-région. En Côte d’Ivoire, la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a inspiré le président Alassane Ouattara qui a décidé de mettre sur pied un pôle pénal économique et financier dans le dispositif juridictionnel de son pays. L’annonce a été faite le mercredi 21 juillet en Conseil des ministres à travers l’adoption du projet de loi portant création, compétence, organisation et fonctionnement du pôle pénal économique et financier. L’organe, tel que prévu, est une juridiction correctionnelle de premier degré, spécialisée en matière de délinquance économique et financière. Il a pour mission de connaître des infractions économiques et financières d’une grande gravité ou d’une complexité particulière, ainsi que des infractions connexes. Il est doté à cet effet, d’unités spécialisées de Police et de Gendarmerie compétentes sur l’ensemble du territoire national. Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, sa création vise à mettre le cadre institutionnel de la répression de la corruption et des infractions assimilées, du blanchiment de capitaux, du financement du terrorisme et des infractions financières connexes en cohérence avec les engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, notamment ceux issus de la Convention des Nations Unies contre la corruption et des divers autres instruments sous-régionaux et régionaux intervenus récemment pour prévenir et combattre au mieux ces infractions graves et complexes. L’approbation de ce projet de loi par le gouvernement ivoirien prouve que le président Patrice Talon et son équipe ne se sont pas trompés en créant en 2018 la Criet. Pour rappel, depuis trois ans au Bénin, la lutte contre la corruption et la prévarication de deniers publics a connu diverses fortunes avec le défilé de différents clients en provenance de toutes les chapelles politiques. Même si des poches de résistance continuent de s’observer, une régression est désormais perceptible au Bénin. La simple évocation de la Criet suscite la panique dans le rang des cadres de l’administration. D’autres pays vont sans doute suivre l’exemple de la Côte d’Ivoire pour faire rayonner davantage le label béninois qui brille de mille feux depuis avril 2016 dans la sous-région et à l’international.
Serge Adanlao