Le Directeur exécutif de l’Ong Alcrer désapprouve les traitements dégradants infligés à l’employé du Chef mondial de la fraternité Ogboni. Dans une interview accordée à votre journal ‘’Le Matinal’’ hier jeudi 22 juillet 2021, Matin Assogba s’est indigné contre cet acte et invite la Justice à mener des enquêtes approfondies aux fins de connaître tous les cas d’abus exercés sur les membres de cette confrérie antérieurement afin de prononcer la dissolution de cette confrérie, si cela est nécessaire à la lumière des agissements antérieurs des responsables de cette confrérie.
Le Matinal : Quelle a été votre réaction en voyant la vidéo mettant en relief des actes de violation des droits de l’homme ?
Matin Assogba : Je vous remercie pour l’opportunité que vous offrez à l’Ong Alcrer de se prononcer sur cette actualité relative à l’un de nos domaines d’intervention en l’occurrence les droits de l’homme. Comme vous le savez, la promotion et la défense des droits humains constitue le socle de nos actions. Alcrera vu le jour sur l’idée que la personne humaine est sacrée et qu’en toute circonstance, peu importe les raisons, sa dignité et ses droits fondamentaux doivent être sauvegardés. D’ailleurs, la Constitution de notre pays, en son article 8, stipule clairement que « La personne humaine est sacrée et inviolable. L’Etat a l’obligation absolue de la respecter et de la protéger…». Dès lors, toute atteinte à l’intégrité physique d’un citoyen de notre pays constitue au sein de notre organisation un sujet de vive et vigoureuse protestation et condamnation. L’Affaire dite « Owolobè » que vous évoquez est inadmissible et mérite donc d’être dénoncée et découragée. A titre d’information, je puis vous dire que la victime est venue dans nos locaux pour nous informer des brimades dont il a été l’objet. La justice doit donc mener à bien les démarches déjà entamées pour faire jaillir la lumière sur cette affaire afin que les auteurs et commanditaires de cette grave atteinte aux droits de l’homme soient punis conformément aux lois en vigueur dans notre pays ; toute chose qui aura le mérite de prévenir et de décourager d’autres actes similaires.
La justice s’est saisie du dossier. Comment appréciez-vous cette réactivité ?
Nous avons été agréablement surpris par la célérité et sommes très contents ; toute chose que nous avions tout le temps souhaité de la part de la justice en matière de dénonciation de cas de corruption. Cette célérité nous permet de comprendre que notre justice est indépendante et qu’elle peut toutefois s’autosaisir des dossiers portant violation des droits de l’homme portés à la connaissance du public par les réseaux sociaux en menant ses investigations. Cela ne se faisait pas auparavant. C’est pourquoi nous encourageons les juges à continuer d’accomplir leur devoir de protection des droits des citoyens. C’est un gage d’efficacité que nous saluons à sa juste mesure. Nous demandons dans ce sens à ce que la justice mène ses enquêtes approfondies aux fins de connaître tous les cas d’abus exercés sur les membres de cette confrérie antérieurement afin de prononcer la dissolution de cette confrérie si cela est nécessaire à la lumière des agissements antérieurs des responsables de cette confrérie. Démocratie ne signifie pas anarchie ni le droit à des sectes de se constituer pour violer les droits de l’homme.
Votre mot à l’endroit des populations, des victimes de ces genres de scène ?
Au nom de l’Ong Alcrer, je tiens à rassurer nos compatriotes de notre engagement à faire en sorte que tous les abus et violations des droits de l’homme enregistrés dans notre pays soient recensés et punis parce que le Bénin, notre cher et beau pays, aspire à être un havre de pays et d’épanouissement des droits fondamentaux de la personne humaine. A l’endroit des victimes, je lance un appel à ne pas garder le silence et à dénoncer toutes celles et tous ceux qui s’adonnent à de telles atteintes à leurs droits dans tous les milieux constitués ou groupes de prières qui se transforment parfois en des milieux mafieux et abusent des plus faibles. La justice est à nos côtés pour nous mettre à l’abri des abus et il nous revient d’user des voies et moyens légaux à notre disposition pour dénoncer et faire sanctionner les auteurs des violations des droits de l’homme sur toute l’étendue du territoire national.
Interview réalisée par Joël Samson Bossou