La mise en œuvre des décrets d’application du statut de la chefferie traditionnelle préoccupent les rois et chefs traditionnels du Bénin. Ces derniers, ont voulu comprendre les tenants et les aboutissants de la lenteur observée depuis 2019 où le statut de la chefferie rationnelle a été reconnu par la constitution. C’est au travers d’une audience d’une audience avec le Chef de l’Etat le jeudi 3 mars 2022.
La loi n°2019-40 du 07 novembre 2019 portant révision de la constitution de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990 a consacré la reconnaissance officielle du statut de la chefferie traditionnelle. Une avancée majeure saluée par la plupart de ces dignitaires traditionnels au lendemain du vote de cette loi. Mais l’euphorie suscité par ce vote sera de courte durée puisque plus de deux ans près, la loi et les décrets d’application y afférents restent un chantier non encore abouti. Cette situation inquiète la communauté des rois du Bénin pour qui cette lenteur est contraire au mode de fonctionnement du régime du Nouveau départ dont la diligence dans le traitement des dossiers est l’une des caractéristiques fortes.
« Le chef de l’État, Patrice Talon, est un homme de parole. Quand il dit, il le fait. Nous croyons fermement à sa promesse parce que c’est de vives voix et de bon cœur qu’il a promis que tous les actes seront pris », ont confié les gardiens de la tradition, à la sortie de l’audience. Ils ne comprennent pas ce qui fait traîner les choses depuis que leur statut a été constitutionnalisé. La prise des décrets relatifs à leur statut devrait, à leur sens, passer comme une lettre à la poste, comme c’est souvent le cas dans d’autres dossiers. Ils ne doutent pas pour autant de la bonne foi du chef de l’Etat qui selon eux, reste le maître du jeu. Face à ces inquiétudes plus ou moins légitimes, le président de la République a rassuré ses hôtes. Il leur a notamment indiqué que d’ici à la fin du mois de mars, ou début avril 2022, une commission sera installée pour étudier les tenants et aboutissants des actes à prendre pour réformer entièrement la chefferie traditionnelle et l’amener à jouer pleinement son rôle pour le développement et la stabilité du Bénin.
Une promesse que les gardiens de la tradition, prennent d’ores et déjà comme une parole d’évangile, conscients du sens de la parole donnée du chef de l’Etat. « Nous croyons fermement en ses promesses. Sa parole est sacrée et il la respecte toujours », a laissé entendre le roi de Kika, sa Majesté Gangoro Suambou. Même certitude chez Dada Zéhè, roi d’Agonlin. « Vous savez, le Président Patrice Talon est un homme qui respecte la parole donnée. Il a déjà son chronogramme. Quand il dit, il le fait. Je me souviens, le 25 août 2018, lors d’une rencontre entre lui et les rois et chefs traditionnels, il a promis de constitutionnaliser la chefferie traditionnelle. Quelques mois après, cela a été fait », a-t-il précisé. Il va sans dire que le bout du tunnel n’est plus loin pour ce qui est de la formalisation du statut de la chefferie traditionnelle en république du Bénin.