Le samedi 14 juin 2025, le prêtre béninois Arnaud Éric Aguénounon a officiellement lancé son nouvel essai littéraire intitulé : Le procès « démocratie et bureaucratie » dans le jury Lefort et Weber, lors d’une cérémonie tenue à l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp). L’événement a réuni des personnalités politiques, religieuses et intellectuelles, dont l’ancien président de l’Assemblée nationale, Bruno Amoussou.
Publié aux éditions L’Harmattan dans la collection Ouverture philosophique, Le procès « démocratie et bureaucratie » dans le jury Lefort et Weber est un ouvrage de 162 pages. Il explore les tensions entre démocratie et bureaucratie à travers une mise en scène originale : un procès conceptuel opposant ces deux piliers de l’organisation sociale contemporaine. Le jury symbolique est constitué de deux penseurs majeurs : Claude Lefort, philosophe de la démocratie, et Max Weber, sociologue de la bureaucratie. Présenté par Paul-Marie Houessou, Docteur en littérature et culture d’Afrique anglophone, théoricien de la gouvernance d’Etat, le livre s’articule en trois parties : une première sur la démocratie comme lieu vide en critique de la bureaucratie ; une seconde sur les spécificités de la bureaucratie moderne ; et une dernière consacrée aux analyses de terrain, notamment au Bénin. Le tout est complété par une préface de Nicolas Poirier, une postface de Constant Sinzogan, une annexe avec un discours du pape François et une bibliographie fournie. Selon le présentateur, l’ouvrage ne se contente pas d’une critique théorique : il « met à nu l’écart entre l’idéal démocratique et la réalité du terrain » et propose une alternative concrète inspirée de l’approche de développement piloté par les communautés. Lors de sa prise de parole, l’auteur, le Père Aguénounon, affirme que cet essai se veut un « feu d’espérance » pour l’Afrique, où la démocratie reste fragile et souvent submergée par une bureaucratie austère. Il rend hommage à Lefort et Weber, qu’il considère comme des sources d’inspiration intellectuelle majeures. Dany Ayida, parrain du lancement, a salué l’œuvre comme un instrument critique puissant. Il en a dégagé quatre principes fondamentaux : la nécessité de maintenir le pouvoir comme un lieu vide pour éviter sa captation ; l’encouragement à la participation citoyenne active ; la priorité donnée au bien commun plutôt qu’aux intérêts privés ; et l’exigence d’une administration compétente, dépolitisée et tournée vers le long terme. Pour Dany Ayida, ce livre constitue une réponse intellectuelle pertinente au recul du débat démocratique et à la politisation excessive de la gestion publique.
Léonce Adjévi