Les Violences basées sur le genre (Vbg) constituent un triste phénomène qui prend une ampleur inquiétante dans le département de l’Atlantique. Afin dde faire face au fléau, la Direction départementale des affaires sociales et de la microfinance a élaboré de concert avec la Direction départementale de la Police républicaine, et la Direction départementale de la santé, un plan de riposte qui a été lancé le jeudi 15 septembre 2022, à Abomey-Calavi. La cérémonie de lancement a été présidée par le préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia.
Les organes étatiques en charge de la protection des droits de la femme et de la fille sont désormais décidés à passer à l’attaque. Face au piteux fléau des Vbg qui caractérise le département de l’Atlantique, trois structures notamment la Direction départementale des affaires sociales et de la microfinance, (Ddasm), la Direction départementale de la police républicaine (Ddpr), et la Direction départementale de la santé (Dds) ont en synergie d’action, œuvré à la mise en oeuvre d’un plan de riposte aux Violences basées sur le genre dans le département. Dans son mot de bienvenue, le maire de la Commune d’Abomey-Calavi a dit toute sa satisfaction face à cette prise collective de responsabilité par ces trois instances. « La mise en œuvre de ce plan sera salutaire », s’est réjoui l’édile de la cité dortoir pour qui les Vbg empêchent l’expression des libertés dans la Commune. « J’en appelle à l’engagement de tous en vue de l’atteinte optimale des objectifs de ce plan », a plaidé Angelo Evariste Ahouandjinou. A sa suite, Nadège Ahoga Codo, Directrice départementale des affaires sociales et de la microfinance de l’Atlantique va indiquer la philosophie qui a guidé à la mise en place de ce plan de riposte qui sera opérationnel de septembre à décembre 2022. A l’en croire, « ce plan comporte, outre les activités régaliennes des centres de promotion sociale, 4 catégories d’activité que sont les activités de renforcement du système départemental de protection sociale, les activités de prévention des Vbg, les activités de prise en charge et d’autonomisation des victimes ainsi que la veille permanente pour la dénonciation et la répression des auteurs de violences basées sur le genre ».
Des chiffres qui interpellent
Procédant au lancement du plan, le préfet du département de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia, va mettre en exergue quelques statistiques produites par le système intégré de collecte de données sur la famille, la femme et l’enfant dans le département. Ces statistiques révèlent que du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2021, 2571 cas de Vbg ont été enregistrées dont 2214 relatives aux femmes. Sur ce nombre, on relève 11988 cas de violences psychologiques, 762 cas de violence économique, 608 cas de violence physique, 157 cas de violence sexuelle, 66 cas d’enlèvement et de séquestration, 132 cas de lévirat, 6 cas d’inceste. Pour l’autorité préfectorale, ces chiffres sont éloquemment expressifs de l’ampleur du mal et appellent à une prise de conscience collective par les acteurs étatiques et communautaires avec l’appui de la société civile. « L’enjeu est de taille et nous sommes tous interpellés » va marteler l’autorité qui a invité les participants à une mobilisation totale pour la réduction drastique du phénomène. La mise en place du présidium a mis fin à la cérémonie d’ouverture de cet atelier qui se déroule simultanément à Abomey- Calavi et Tori et Bossito dont les résultats seront implémentés dans les autres Communes du département.
Gabin Goubiyi