Le « Hêbiosso » est beaucoup plus vénéré et pratiqué dans le Couffo dans sa généralité. C’est une divinité de la justice et de la paix qui assure la quiétude. Il est le garant de la promotion humaine. Son premier objectif, c’est de rendre la justice et éradiquer le mal au sein de la communauté. Hounnongan Kinidégbé, prêtre du vodoun et le socio anthropologue, spécialiste des religions endogènes, Sourou Miton Sagbohan, lèvent un coin de voile sur la divinité et sa fonctionnalité.
Le « Hêbiosso » c’est le dieu du Feu. Il est symbolisé par le feu, le rouge pour montrer sa force et sa puissance. C’est pour cette raison que les adeptes de la divinité sont habillés en tenues de couleur rouge. Tout ce qui représente la force, le feu, la puissance et la domination sont des éléments très utiles pour la divinité « Hêbiosso » et ses adeptes toutes catégories confondues. En effet, pour les rituels d’immolation, c’est le « Agbo » (le bélier) qui est l’animal utilisé. Ce qui permet de véhiculer des messages et des invocations adressés à l’endroit de la divinité. C’est une divinité qui interdit formellement le mal, les avortements, les complicités, le vol, le mensonge autrement dit, tout ce qui est contre la morale. Selon Hounnongan Kinidégbé, le « Hêbiosso » n’agit jamais par erreur. Il agit promptement et bien. Il poursuit en indiquant que quiconque est complice d’une mauvaise pratique, est toujours atteint par sa foudre lorsqu’il agit dans une localité. Selon les explications de Kinidégbé, la divinité est d’une grande importance dans la vie des hommes que nous sommes. « Ce n’est pas n’importe qui, qui peut gérer le « Hêbiosso ». « Il faut être d’une bonne moralité et avoir un cœur humain, sinon on ne dure pas sur la terre. Il va te tuer rapidement dès que tu es flou », explique le prêtre du vodoun « Hèbiosso ». A l’en croire, le « Hêbiosso » est une divinité principale des Huéda qui a été identifiée par les rois. D’après la théogonie du Dahomey, Gbadê est le père de Sogbó et de Zakata, enfants aussi terribles que leur père, exerçant leur répression l’un sur les êtres animés et l’autre sur les arbres élevés. Ces trois personnes représentent et constituent ensemble la foudre. D’un autre côté, le socio- anthropologue, spécialiste des religions androgènes a donné un autre pan de la divinité « Hêbiosso ». Pour Sourou Miton Sagbohan, le « Hêbiosso » réprouve les conspirations, les empoisonnements, les sacrilèges et punit. Dans ses explications, il affirme que la divinité abat les arbres lorsqu’ils servent de refuge aux sorciers. Les victimes de la foudre sont privées de sépulture. Elles sont exposées sur des clairs (Gbomitan ou Honkpatcha), en plein air et aux abords du temple (Agba) de « Hêbiosso » et son fumées à petite flamme tous les soirs jusqu’au jour où les adeptes voués à la foudre (Les Hêbiossossi), les Agbagans (les maîtres rituels et spécialistes de ces cas), en guise de participation à ce qu’ils appellent « Lán » ou le Sodukpo (gibier de la divinité ou du vodùn) opèrent simulacre de repas en portant aux lèvres des débris humains.
Jean-Eudes Chicha (Br Mono-Couffo)