Dimanche 9 février 2025, Janvier Yahouédéou, coordonnateur des ministres conseillers, a effectué sa première sortie médiatique depuis sa nomination. Invité d’une émission télévisée, il a abordé plusieurs sujets d’actualité politique, notamment le rôle des ministres conseillers, la posture de l’opposition, les récentes déclarations d’Adrien Houngbédji et l’éventuelle candidature de Patrice Talon en 2026.
De la mission des ministres conseillers, aux récents propos de Adrien Houngbédji sans oublier le procès Boko-Homéky et l’éventuelle candidature de Patrice Talon en 2026, l’ancien parlementaire a donné sa lecture sur ces différents sujets qui alimentent l’actualité au Bénin. Relativement au fonctionnement du collège des ministres conseillers, Janvier Yahouédéou a indiqué que le Bénin est à sa première expérience en la matière et qu’il appartient aux actuels ministres conseillers nommés, de le construire, d’en révéler la pertinence afin de permettre aux futurs gouvernants de poursuivre dans la même dynamique. Pour le ministre conseiller en charge des services publics, la mise en place des ministres conseillers traduit la volonté du président de la République de bien finir son mandat. Il s’agit pour lui de faire une évaluation des actions menées et recevoir en retour les dernières doléances de la part des populations afin de réajuster ce qui peut encore l’être.
Adrien Houngbédji, un homme politique versatile
Interrogé sur les récentes déclarations d’Adrien Houngbédji, l’ancien parlementaire a critiqué l’instabilité politique de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Il a rappelé que Houngbédji avait soutenu la loi sur le numérique lorsqu’il était au pouvoir, avant de la remettre en question aujourd’hui. Selon lui, cette attitude ne fait que renforcer l’image d’un homme politique influencé par les circonstances plutôt que par des convictions fermes. Il prévient que quitter la mouvance présidentielle ne serait pas avantageux pour Houngbédji et son parti, le Prd.
Une opposition destructrice
Concernant la scène politique, Janvier Yahouédéou déplore l’attitude de l’opposition, qu’il accuse de ne chercher qu’à déconstruire sans proposer de véritables alternatives. Il regrette l’absence d’une opposition constructive capable de formuler un projet politique crédible et structurant.
2026 : un rapport de forces en faveur de la mouvance
S’agissant des élections présidentielles de 2026, Janvier Yahouédéou affirme que l’opposition ne dispose pas des moyens nécessaires pour renverser la tendance actuelle. Il met en garde contre les illusions que pourraient donner les foules rassemblées autour de certains leaders de l’opposition, insistant sur le fait que le bilan du gouvernement Talon parle en sa faveur.
« Un passé honteux » justifié
Rebondissant sur l’expression « passé honteux » employée par Patrice Talon dans son dernier message sur l’état de la Nation, Janvier Yahouédéou en a explicité le sens. Il cite plusieurs faits marquants de la mauvaise gouvernance passée, notamment la découverte de 900 millions de FCfa chez un douanier sans réaction du gouvernement de l’époque, la distribution arbitraire des villas de la Cen-Sad et le retour controversé de Mathieu Kérékou au pouvoir par une certaine mafia en 1996 alors que Nicéphore Soglo travaillait déjà à mettre le pays sur les rails après des décennies de gabegie et de mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat. Pour lui, ces épisodes ont freiné le développement du Bénin. Avec cette sortie, Janvier Yahouédéou pose un regard sans complaisance sur la politique béninoise et réaffirme sa confiance dans l’action du gouvernement en place.
Sur la perspective d’un troisième mandat
La question d’un éventuel troisième mandat au profit de Patrice Talon polarise le débat public depuis quelques semaines. Le sujet n’a pas été occulté au cours de l’émission « Focus » dont Janvier Yahouédéou était l’invité. Opinant sur cette question, l’homme a confié à titre personnel, être favorable à une éventuelle prorogation du bail de l’actuel chef de l’Etat au regard des résultats atteints depuis son avènement au pouvoir. « Tant que le président de la République fait bien, pourquoi le remplacer ? », s’est interrogé le ministre conseiller en charge des services publics. « Si vous ne laissez pas cet avion stabiliser et que vous demandez au pilote de redescendre, ça va crasher », a-t-il averti avant de laisser entendre qu’il regrettera amèrement le départ de Talon. Toutefois, Janvier Yahouédéou ne fait pas de la question du troisème mandat, une question de vie ou de mort. L’essentiel à l’en croire est que la dynamique imprimée par ce dernier survive après son départ du pouvoir. « J’aurais souhaité vivement que même si le Président Talon partait, que le système qu’il a mis en place perdure. », a-t-il martelé.
Gabin Goubiyi