Le mal-développement de l’Afrique est entre autre dû à la forte démographie qui caractérise certains pays du continent; C’est ce que pense le Chef de l’Etat béninois Patrice Talon qui a plaidé pour un contrôle des naissances sur le continent, au risque de voir son développement compromis d’ici quelques années.
L’un des maux de l’Afrique est son extrême dépendance de l’Occident. Le continent a du mal à amorcer son développement en raison de ce que beaucoup de pays font du copié coller des modèles occidentaux qui ne sont pourtant pas en adéquation avec les réalités des pays concernés. Le continent noir est plombé par sa forte démographie qui annihile sensiblement les efforts déployés et la capacité des pays à investir dans les secteurs de développement. Reçu dimanche 5 février 2023 par Darius Rochebin sur Lci, le président Patrice Talon a abordé cette problématique et dévoilé sa thérapie pour inverser la courbe. De l’analyse du président béninois, il est à retenir que l’Afrique peut prendre des mesures pour annoncer son décollage. « Il ne faut pas que les migrations ou la nécessité de combler le déficit démographique en Europe conditionnent des politiques africaines en termes de développement ou de démographie. Nous sommes confrontés aujourd’hui à un drame. Le taux de croissance de la démographie est trop élevé et en décalage avec notre capacité à investir dans les infrastructures d’éducation, de santé, la création d’emplois. ». Patrice Talon estime que l’Afrique doit d’abord penser à elle-même avant de penser à assouvir les besoins des pays de l’Occident. Le phénomène de l’immigration qui amène beaucoup d’africains à penser que l’eldorado se trouve ailleurs, est certes naturel. Cependant, estime le Chef de l’Etat béninois, les pays africains doivent travailler à arrimer leur taux de démographie à leurs moyens. « Nous n’allons pas développer notre politique de développement sur ce besoin de l’Occident d’avoir des émigrés pour combler leur déficit démographique. Il faut que les dirigeants africains que nous sommes, nous œuvrions pour le bienêtre de nos concitoyens aujourd’hui et demain. Et pour cela, il faut contrôler les naissances, il faut limiter le taux de progression de la démographie pour que nos moyens soient en adéquation avec la population. ». Patrice Talon estime que le mal peut être surmonté pour autant que les pays africains prennent les dispositions. A la question de savoir si les dirigeants africains ont les moyens d’impulser cette dynamique à leurs pays respectifs, le président béninois répond par l’affirmative. Il n’en veut pour preuve que d’autres pays qui ont réussi à impulser cette politique à leur population. « Beaucoup de pays y sont parvenus et il faut trouver les moyens d’inciter au contrôle des naissances et même trouver des moyens coercitifs pour que l’explosion observée ne s’éternise pas sinon, l’Afrique se portera très mal», alerte Patrice Talon.
Démocratie-bonne gouvernance, deux constances indissociables pour le développement
Le président Patrice Talon n’a pas varié dans son approche sur la démocratie et la liberté. Pour lui, les deux vont de pair. Il serait cependant illusoire, de l’avis du président béninois, de penser que la démocratie et la liberté doivent se concevoir sans le souci de développement. Le président béninois soutient que la démocratie ne saurait se concevoir sans le développement socio-économique. « La liberté et la démocratie sont un bien inaliénable. Il faut bien que chaque individu puisse vivre librement sur terre et s’exprimer en ce qui concerne la gouvernance de sa communauté. C’est un bien inaliénable. Mais attention ! Il ne faut pas que la démocratie soit un leurre. Je vois où vous voulez en venir parce qu’on reproche à certains pays africains de ne pas suffisamment promouvoir la démocratie, la liberté, les droits de l’Homme. On reproche à la Chine de ne pas suffisamment promouvoir la démocratie, les droits de l’Homme. Moi, je dis une chose : s’il y a la démocratie sans la bonne gouvernance, c’est aussi grave que le défaut de démocratie. Et c’est pour ça que le développement socio-économique est un impératif autant que la démocratie, la liberté sont nos impératifs», a martelé Patrice Talon.
Gabin Goubiyi