L’Association pour la paix et la prévention de l’extrémisme violent dans les pays du Golfe de Guinée (Apev-P2g)-Bénin et le Programme pour la prévention de l’extrémisme violent de la division paix et droit de l’homme (Dpdh) du Département fédéral des affaires étrangères (Dfae) de Suisse avec le soutien du gouvernement béninois, offrent depuis le mardi 06 septembre 2022, un espace de réflexion qui permet aux différents responsables publics, analystes et praticiens béninois d’examiner les enjeux et la forme que la réponse de prévention contre l’extrémisme violent pourrait prendre au Bénin et même dans la sous-région. Les travaux de cet atelier qui se tient à Cotonou du 6 au 8 septembre ont été ouverts à Cotonou par le directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Dr Yafradou Adam Taïrou, en présence des préfets des 12 départements.
« Dialogue national pour la prévention de la violence extrême et la promotion du vivre-ensemble en paix au Bénin », c’est le thème qui focalise les attentions des acteurs publics et organisations de la société civile pour faire le point durant 72h sur les interventions alternatives à l’action militaire en cours au Bénin, dans la dynamique de la prévention et de la détérioration de la situation sécuritaire causée par l’extrémisme violent. En effet, l’insécurité et la violence armée qui sévissent dans la région Ouest africaine ont connu un développement inquiétant au cours des dernières années, se nourrissant de la résurgence des conflits intra et intercommunautaires, de l’apparition de l’extrémisme violent, dans un environnement déjà caractérisé par la délinquance, le grand banditisme, l’insécurité routière et diverses formes d’exclusion conduisant à des tensions socio-politiques et parfois à des violences. Cette recrudescence de l’insécurité est devenue une source majeure de préoccupations des gouvernants, véritable frein pour le développement socioéconomique et l’épanouissement des populations dans un environnement paisible.
La pertinence du dialogue pour le Bénin
Le Bénin lui-même, longtemps resté en dehors de ce champ d’insécurité malgré les longues frontières qu’il partage avec ses voisins déjà touchés, semble être désormais dans le viseur des groupes armés extrémistes. A cela s’ajoutent, les menaces intérieures comme les sentiments de frustration, l’exclusion et abandon de la part de groupes de citoyens face à l’Etat, la porosité des frontières avec des pays déjà touchés. Cette situation ainsi décrite justifie la raison d’être à cet atelier dont les résolutions serviront à faire autrement face aux menaces. «…Les conclusions nous permettront d’arpenter une nouvelle piste à la recherche de solutions au phénomène d’insécurité qui frappe notre cher et beau pays, le Bénin ….autrefois considéré comme havre de paix et qui subit depuis quelques mois des perturbations sécuritaires ayant nécessité la prise de mesures hardies en soutien aux Forces de défense et de sécurité pour contenir cette nébuleuse… », a laissé entendre Yafradou Adam Taïrou, directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique. La proportion que prend le phénomène et les mesures de riposte appellent à se questionner sur les impacts négatifs de cette perturbation pour plus d’efficacité. Pour lui, le dialogue national qui regroupe le parterre d’experts et des spécialistes de la question produira des apports qui seront d’une grande utilité pour la réorientation politique et stratégique. A suivre le Général Amèyi Célestin Guidimey, président de l’Apev-P2g-Bénin, cela ne voudra pas dire qu’il n’y a pas la paix au Bénin. « Il y a la paix au Bénin », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Mais la paix, c’est une construction quotidienne et c’est en cela que nous avons engagé ce dialogue multi-acteur. »
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