Une polémique consécutive à la nomination de Pascal Nyamulinda en qualité de directeur général de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) fait le chou gras de l’actualité depuis le mercredi 22 février 2023, date de la décision. A la faveur d’une émission de décryptage dont il a été l’invité, dimanche 26 février 2023, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, a levé un coin de voile sur les mobiles qui ont guidé le choix de l’Exécutif.
Jamais, la nomination d’un étranger à la tête d’une entité ou une structure publique ou semi-publique n’a suscité autant de tollé. Pour beaucoup de Béninois, le gouvernement a franchi le seuil du tolérable en optant de confier la gestion des données personnelles à Pascal Nyamulinda, un étranger. Une injure à l’intelligentsia béninoise pour certains, une provocation pour d’autres. La flopée de griefs consécutifs à cette décision, appelait une réaction du gouvernement pour en expliquer les contours. Au travers de l’exercice de décryptage qui a été effectué hier dimanche 26 février 2023, le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, a apporté des éléments de clarification sur cette nomination qui défraie la chronique. Pour Wilfried Léandre Houngbédji, loin des supputations et autres velléités, la décision du gouvernement est guidée par un souci d’efficacité et de recherche de performances. « Le souci premier du gouvernement a été de retrouver le profil pointu pour faire face aux exigences technologiques du moment ». Le promu quoique n’étant pas Béninois, a le profil idéal pour faire le job. A en croire Wilfried Léandre Houngbédji, Pascal Nyamulinda a été trié sur le volet dans un lot de prétendants aux postes où ses challengers étaient tous des compatriotes. Son expérience dans la matière en cause aura, aux dires de celui qui porte la voix du gouvernement, été déterminants dans sa nomination. L’homme a en effet une avance considérable sur les autres profils pour avoir officié au Rwanda dans la même gestion des données personnelles. Mieux, la nomination de l’expert rwandais serait guidée par un souci d’efficacité. « Combien de Béninois ayant été solliciter les services de l’Anip, en dépit de tout ce qui se fait de bien là, ne se sont pas plaints parfois? Nous voulons corriger ça pour qu’à terme, à la fin du mandat du directeur général, même si un Béninois reprenait demain les rênes de la structure, qu’il y ait des niveaux de faiblesse qui soient totalement éradiqués, et que le service soit optimal afin que nous ayons une satisfaction à la mesure de nos attentes », a confié l’ancien journaliste.
Pas de trafic de données
Relativement aux inquiétudes émises de part et d’autre à la suite de la décision, par rapport aux risque d’évasion des données personnelles, le porte-parole a tenu à rassurer l’opinion. « Je voudrais d’abord rassurer l’ensemble de nos concitoyens que dans notre pays, nous avons une autorité dédiée à cette question. Pour s’assurer que cette question est faite conformément à la loi, il n’y a pas de trafic de ces données-là. » a martelé le porte-parole du gouvernement. L’invité des journalistes Jérôme Houngbo et Donklam Aballo s’est en outre érigé en faux contre les allégations faisant état de ce que cette nomination serait en lien avec les élections de 2026. Au demeurant, la victoire à une élection, ne dépend pas forcément de la liste électorale qui n’est qu’une entité de la mission première de l’Anip : la gestion de l’état civil, aux dires du porte-parole du gouvernement.
Abdourhamane Touré