Le président de la République Patrice Talon a délivré le jeudi 8 décembre 2022 à l’Assemblée nationale, son message sur l’état de la Nation. Pendant 46 minutes, le Chef de l’État a rendu compte des actions menées durant les douze derniers mois dans différents secteurs. Au terme de ce discours, plusieurs acteurs politiques et de la société civile ont donné leurs impressions. Ci-dessous un extrait de leur déclaration.
Céphise Béo Aguiar, acteur politique et analyste: « Aucun segment vital n’a été mis de côté »
« Trois temps forts marquent à notre avis le discours du Président de la République sur l’état de la nation. Il s’agit dans un premier temps du point de ce qui a été fait, de ce qui est en cours de réalisation et de ce qui s’annonce dans l’ensemble des secteurs qui structurent notre vie publique. Les secteurs de la sécurité et de la défense, de l’éducation et de la santé, de l’eau et de l’énergie, des infrastructures et du cadre de vie, du numérique et des télécommunications, de la production économique dans tous ses compartiments ont été passés au peigne fin par le chef de l’État. Aucun segment vital n’a été mis de côté dans l’adresse délivrée. Le second temps fort de cette adresse est la bonne nouvelle de la revalorisation du Smig et des rémunérations des fonctionnaires. Il était opportun de faire de ce point, illustrations à l’appui, un élément majeur du message. De si bonnes nouvelles méritent d’être portées à l’attention de la représentation nationale pour être dites urbi et orbi. Enfin, pour ce dernier exercice devant la huitième législature arrivée en fin de mandat, c’est l’hommage rendu aux parlementaires pour le travail abattu en termes de production législative avec des réformes indispensables à l’action gouvernementale et par extension au fonctionnement de l’Etat qui se modernise. Il faut aussi mentionner cette invite à la culture de la paix par chacun et par tous en l’occurrence en cette veille d’élections qui enregistrent une large participation des forces politiques à contrario des précédentes législatives. En somme, c’est une adresse qui marque les esprits dans le fond et dans la forme par la simplicité du lexique utile, la mise en valeur des idées fortes avec une parfaite illustration par des réalisations sociales et économiques concrètes. Une rhétorique du concret et du vérifiable. Chose peu courante en matière de gouvernance sous les tropiques. Le Président Talon nous y habitue depuis 2016. Il faut aussi dire qu’en cette fin d’année, le président de la République et son gouvernement savaient que leurs compatriotes les espéraient sur des annonces et mesures à impact socio-économique réel et significatif. L’attente ne fut pas vaine. On ne peut que féliciter chacun et tous pour les efforts qui renforcent la démocratie et l’État de droit, qui transforment notre vie économique et qui améliorent les conditions de vie des populations. Toutes choses conformes aux trois piliers du programme d’action du gouvernement. C’est un cap à maintenir. »
Rachidi Gbadamassi, député Bloc républicain : « C’est un discours spécial »
« Vous savez aux grands maux, les grands remèdes. C’est un discours véritablement à la hauteur de l’attente du peuple béninois. C’est un discours spécial qui a reconnu les mérites de la huitième législature parce que la huitième législature est un parlement des réformes, qui a voté le plus de loi ; les réformes du système partisan. Grâce à ce parlement, le Bénin est aujourd’hui véritablement respecté sur le plan national et international. Ce discours prouve que le chef de l’Etat, est à l’écoute de son peuple. C’est ce que la population. Je salue la grande capacité d’écoute du président. ».
David Biokou, député Up Le renouveau : « C’est très émouvant comme discours »
« C’est très émouvant comme discours. Le chef de l’Etat, a commencé par nous présenter les difficultés passées posés par le covid-19. Après, il est revenu sur le phénomène actuel à savoir le phénomène du nord, les attaques perpétrées par des inconnus au niveau de nos frontières qui constituent un peu les difficultés pour l’Etat qui se retrouve dans cette situation, mais il a montré que cela n’a pas été pour le Bénin un frein par rapport à notre économie. Il a évoqué les moyens pour lutter contre ce phénomène, il a équipé les militaires, il a fait des recrutements au niveau de nos corps habillés et depuis la situation est sous contrôle. Il a contrôlé à nous monter aujourd’hui que, malgré ces deux difficultés, le pays tient bon et que cela est remarqué sur le plan international. Et que le Bénin a encore la tête sur les épaules pour faire face à ces préoccupations qui sont l’eau pour tous, il faut que les béninois aient de l’eau potable. Il a parlé de l’éducation où il voudrait que les enfants des béninois mangent à l’école. Il a montré l’avantage que constituent les cantines scolaires. Aucun enfant n’ira à l’école sans manger au moins un repas de la journée. Il vient ensuite à cette nouvelle d’actualité qui est l’augmentation des salaires, il a parlé et il a fait des démonstrations. Il a montré qu’aujourd’hui, il y a un miracle qui se produit dans le pays. Le salaire est aujourd’hui à des taux qui étonnent et que lui-même est surpris de cette augmentation. Il est revenu sur les enseignants, les Ame. Il a dit que les enseignants constituent une préoccupation particulière pour lui. Il a fait l’effort de permettre à ces enseignants d’avoir au moins 11 mois de salaires sur 12. Il a dit que son souhait, c’est que demain, ces enseignants qui remplissent les conditions puissent être des fonctionnaires de l’Etat après trois ans d’expérience ».
Gilles Gohy, Sociologue, politologue: « Le « hautement social » atteint désormais sa vitesse de croisière »
« Je dis simplement que le monde a eu droit à un discours responsable d’un président de la république demeuré totalement responsable ! Promis il y a juste un (01) an, le « hautement social » atteint désormais sa vitesse de croisière ! C’est fermement ce que je crois ! ».
Gérard Gbénonchi, député Up Le renouveau : « C’est un discours qui permet d’avoir de l’espoir »
« Je dirais que le discours du chef de l’Etat devant la représentation nationale est un discours presque bilan de l’action gouvernementale, qui est le fruit des efforts qui ont commencé depuis 2016 sous la gouvernance de Talon. C’est le fruit des reformes que le chef de l’Etat est venu exposer aujourd’hui devant la représentation nationale, à la presse et tout le peuple béninois, pour voir où nous en sommes arrivés. Vous voyez que les réformes entreprises ont permis que le Benin fasse des efforts et engrange des résultats et des performances dans tous les domaines. Je pense que, tour à tour, le chef de l’Etat a touché tous les domaines ׃ l’eau, l’énergie la santé, l’éducation, les infrastructures et l’agriculture. Tous les domaines ont été visités pour montrer que le Bénin est en train d’enregistrer des performances qui sont saluées, non seulement au Benin, mais à l’international. C’est ce qui a valu au Benin d’occuper la page de pays le plus dynamique en matière de gouvernance économique et de maîtrise de l’inflation. Le chef de L’Etat a souligné que tout cela n’aurait pas permis de nous satisfaire pour dire qu’on a fini. Tant que les fruits de ces efforts ne vont pas impacter individuellement les Béninois, ils resteront insatisfaits. C’est ce qui a conduit le gouvernement à opter pour l’amélioration des revenus des salaries, non seulement du secteur public, mais aussi du privé. La grille des améliorations de salaire est estimée à 60 milliards par an pour améliorer le salaire des béninois, et demander aussi au secteur privé, le patronat de Bénin d’emboiter le pas au gouvernement pour que aussi les travailleurs du secteur privé puissent être au même diapason que les salariés du public, étant donné que tous vont sur le même marché. Moi, je pense que le discours du chef de l’Etat est un discours qui permet au peuple béninois de se satisfaire , d’être fier, mais aussi d’avoir de l’espoir , de rêver que demain sera mieux , que les générations futures ne vivront pas le même sort que les générations d’aujourd’hui. Le chef de l’Etat a dit que toutes les performances enregistrées par le gouvernement n’auraient jamais été possibles sans l’accompagnement du parlement béninois composé aujourd’hui, il faut le dire, quelles que soient les récriminations des uns et des autres , de deux groupes parlementaires issus de deux partis politiques ׃ l’Union progressiste et le Bloc Républicain, qui sont les deux partis dont les groupes parlementaires ont accompagné le gouvernement , et ont fait tous les travaux parlementaires pour permettre que toutes les réformes soient actés , que toutes les lois soient votées ».
Adé Fidégnon Agbowaï, acteur de la société civile: « 60 milliards consentis, symbolisant le hautement social promis »
« Du contexte économique lié à la pandémie du Covid-19 en passant par la question sécuritaire sous-régionale, la solidarité nationale manifeste via les cantines scolaires, les avancées notables dans les secteurs de la santé, de l’énergie, de l’enseignement technique ont été passées au peigne fin dans le discours sur l’état de la nation sous le signe de la résilience, du social et du progrès. La revalorisation des salaires en dialogue avec les mouvements syndicaux y occupe une place de choix, avec plus de 60 milliards de francs Cfa consentis, symbolisant le hautement social promis. Pour finir, le caractère inclusif des élections législatives prévues pour le 8 Janvier 2023 fut attribué au renforcement de la démocratie béninoise dont les réformes feront siéger, de façon inédite, 20% de femmes dans cette haute instance de la République. »
Sèdami Mèdégan Fagla, députée Up Le renouveau : « C’est un discours historique »
« Sincèrement, un discours historique. Chaque fois que nous venons ici, nous disons que le discours du chef de l’Etat est historique et je pense vraiment que cette fois-ci, nous venons de recevoir un discours inédit dans l’histoire du Bénin. Un discours qui, pour la toute première fois, annonce aux Béninois, des augmentations de salaire qui sont inimaginables. Lorsqu’on prend en termes de pourcentage ; on analyse le bond entre le salaire de certains agents entre le mois de décembre des années précédentes et la fin de ce mois de décembre 2022, ce qui va se passer, c’est inédit dans l’histoire du Bénin. Ensuite, la deuxième chose que je retiens, c’est quand même toutes ces annonces vers les filles, vers les femmes béninoises ou ces filles qui deviendront demain, des femmes béninoises. J’ai été émue aux larmes. Le mot heureux est trop petit pour contenir ce que j’ai ressenti comme émotion. On a toujours dit que la pauvreté est une fatalité en Afrique. Les filles n’ont pas eu dans notre culture, la chance d’être éduquées comme des individus avec des droits. Uniquement, elles ont eu la particularité d’être éduquées comme des individus ayant des devoirs envers tout le monde, envers la société, le mari, les enfants et leurs parents mais, pas en tant qu’individu ayant des droits. Aujourd’hui, ce qui va se passer, c’est des mesures sociales qui vont permettre d’envoyer davantage de filles à l’école et soutenir leur scolarité ; va permettre l’émergence d’une génération de femmes, toutes plus intelligentes les unes que les autres. Souvent, lorsque je vois une jeune fille de 7, 10 ou de 12 ans au bord de la route avec sa marchandise sur la tête, je me dis mais, est-ce que la fille se rend compte de ce qu’elle est en train de faire, de ce gâchis. Je me dis, cette fille, c’est peut-être elle qui a les remèdes pour soigner le Sida, le remède pour faire reculer les maux les plus dangereux de cette société. Et pourtant, on ne lui donne pas la chance d’acquérir les outils pour offrir à la société, ce qu’elle a comme talent. Vraiment, c’est extraordinaire ».
Propos recueillis par Gabin Goubiyi