Le parti « Les démocrates » ne sera finalement pas au rendez-vous des élections législatives du 8 janvier 2023. La formation politique de l’opposition radicale a buté à l’étape de la complétude de ses dossiers à la Commission électorale nationale autonome (Céna).
Le ciel s’est assombri le mercredi 16 novembre 2022 sur le parti « Les démocrates ». Pour n’avoir pas pu résoudre l’équation des quatre (04) derniers quitus fiscaux de ses candidats débiteurs vis-à-vis de l’administration fiscale, le parti a été laissé sur le quai. Hier, la Commission électorale nationale autonome (Céna) a dévoilé la liste des partis devant participer aux Législatives. Eric Houndété et les siens voient ainsi brisé un rêve auquel ils tenaient depuis plusieurs mois, comme à la prunelle de leurs yeux. A leur corps défendant, ils se retrouvent face à une évidence : le rendez-vous électoral du 8 janvier 2023 se fera sans leur parti. Le parti est tombé au seuil de ces élections majeures, presque les armes à la main. L’ardoise fiscale réclamée à Patrick Djivo, Jean-Marie Allagbé, Justin Adjovi et Arnaud Koudébi est faramineuse. En effet, près d’un milliard 500 millions de FCfa sont exigés pour délivrer au profit des candidats en cause, les derniers quitus fiscaux. « Le Matinal » avait vu venir le danger face à l’incapacité du parti à surmonter l’obstacle des 04 derniers quitus fiscaux aux montants exorbitants. La situation a sensiblement compromis les chances de participation du parti à la compétition électorale du 08 janvier 2023. Le parti de l’opposition radicale se voit obligé de constater les dégâts et de tirer les leçons de cette malencontreuse situation qui visiblement n’a pas été prévue mais qui pouvait être évitée.
Manque de stratégie
Quoique déplorable pour le parti, la disqualification qui a été actée hier par la Céna à l’encontre du parti « Les démocrates » est la conséquence du manque de stratégie et de pragmatisme du parti. En effet, il était hasardeux et risqué pour la formation politique présidée par Eric Houndété de positionner sur ses listes des candidats qui ont une situation fiscale complexe. C’est pourtant ce qui semble avoir été fait et qui vient de mettre le parti dans le pétrin. Beaucoup estiment que le parti aurait dû être précautionneux en évitant de positionner sur ses listes, ces candidats qui sont aujourd’hui considérés, à tort ou à raison, comme des pions par lesquels le malheur est arrivé au parti. Une frange de militants estime que le parti a cruellement péché en prenant un risque qu’il n’aurait pas dû. Il fallait juste prévoir un plan B en veillant à obtenir assez de quitus au profit de militants qui n’ont aucune complication avec le fisc comme l’ont fait d’autres partis.
Les espoirs des militants brisés
La nouvelle de la disqualification du parti « Les démocrates » de la course aux Législatives est tombée comme un coup d’assommoir sur la tête des militants. Déception, découragement et tristesse sont les sentiments qu’on pouvait lire chez les militants qui ont vu venir le drame depuis 72 heures. Même s’il reste encore un brin d’espoir du côté de la Cour constitutionnelle par devant laquelle un recours a été introduit, une frange de militants du parti refuse de croire au miracle et de végéter dans un faux espoir. Pour eux, les carottes sont cuites. Les dirigeants du parti sont mis en index et taxés d’avoir plongé le parti dans ce bourbier de par leur manque de méthode face à un pouvoir méticuleux. La politique n’est pas un jeu d’enfant, ni un diner de gala. Eric Houndété et les autres membres de la direction exécutive du parti l’auront appris à leurs dépens, eux qui viennent de briser l’espoir de milliers de militants qui espéraient sonner le tocsin du Parlement dit « monocolore » au soir du 08 janvier prochain.
Gabin Goubiyi