Les familles des défunts de l’accident de circulation survenu à Dassa-Zoumè le 29 janvier 2023 feront dignement le deuil de leurs parents. En Conseil des ministres le mercredi 1er février 2023, il a été décidé de la réalisation des tests d’Adn pour identifier les corps calcinés méconnaissables.
Les parents des personnes décédées calcinées dans l’accident du dimanche 29 janvier 2023 à Dassa-Zoumè pourront entrer en possession de leurs corps pour faire dignement leur deuil. Le gouvernement a autorisé la réalisation de tests d’Adn par une équipe de biologistes et de médecins légistes constitués par l’Etat. C’est l’une des décisions prises hier en Conseil des ministres. Pour l’application de ladite mesure, le ministre de la Santé a été instruit à l’effet de veiller, en relation avec son collègue de la Justice et de la législation, à ce que l’équipe de biologistes et de médecins légistes mise en place, mène ses travaux dans les conditions requises et sous la responsabilité du procureur de la République. Cette décision courageuse et responsable du président Talon et ses ministres mérite d’être saluée lorsqu’on connaît les rapports que les Béninois entretiennent avec leurs morts. La mesure, symbole de la solidarité nationale, était attendue par beaucoup qui s’interrogeaient à raison sur comment les familles pourraient récupérer les dépouilles de leurs défunts au regard de l’état des corps calcinés et méconnaissables.
Les autres mesures structurelles prises
Du compte rendu fait de ce triste événement dont l’onde de choc ne saurait être négligée, il est à retenir que d’autres mesures structurelles ont été prises par le gouvernement qui a prouvé à quel point il est préoccupé par le drame. Au nombre de celles-ci, figurent la dotation des principales casernes des sapeurs-pompiers de l’intérieur du pays en matériels adéquats pour faire efficacement face aux sinistres en cas de besoin, l’intensification des contrôles routiers, par un déploiement important de policiers et l’acquisition très prochainement de caméras et micros au profit des agents de la Police républicaine. L’analyse de chacune de ces mesures prouve que ces moments douloureux sont pris par l’Exécutif comme un facteur fondateur du renouveau dans le secteur des transports en commun et aussi de la sécurité routière au Bénin. Elle témoigne aussi de ce que le gouvernement a répondu amplement aux attentes des populations quant aux dispositions à prendre après ce drame pour qu’une pareille tragédie ne se reproduise plus jamais.
Une enquête judiciaire pour faire la lumière sur les causes de l’accident
Pour faire la lumière sur les causes de ce carnage de Dassa-Zoumè, situer les responsabilités et prendre les mesures subséquentes, le ministre de la Justice et de la législation a reçu de fermes instructions de l’Exécutif. Une fois les causes de l’accident connues et les responsabilités situées, les familles éplorées et le peuple se sentiront un tant soit peu soulagés.
Retour sur les circonstances de l’accident
Le compte rendu du drame fait en Conseil des ministres d’hier, a permis d’en savoir un peu plus sur les circonstances de la survenue du drame. Selon le Conseil des ministres, l’accident est intervenu entre un bus de transport en commun parti de Parakou pour Cotonou avec à son bord 45 passagers, et un camion grue transportant un groupe électrogène à la hauteur du village Sos de Dassa-Zoumè. Le conducteur du bus aurait perdu le contrôle suite à l’éclatement du pneu avant côté chauffeur. Dans sa course, il a percuté le camion grue qui roulait en sens inverse, puis s’est immobilisé en pleine chaussée et a pris feu. Le camion percuté s’est, quant à lui, renversé dans le ravin et a été contaminé par les flammes. Les premiers éléments d’analyse, d’après le compte rendu du Conseil des ministres, postulent que le bus roulait à vive allure au moment de l’accident. Pour rappel, le conducteur a été verbalisé ce même dimanche 29 janvier à la sortie de Parakou, par la Police républicaine, pour excès de vitesse. Le bilan officiel sur le champ du drame fait état de 20 morts dont 19 personnes calcinées et une décédée brûlée au troisième degré. 24 personnes sont blessées avec diverse gravité et d’importants dégâts matériels.
Face à la situation, la prompte réaction du gouvernement a permis de prodiguer les soins d’urgence aux personnes blessées à l’hôpital de zone de Dassa-Zoumè, puis de les transférer vers les unités de traitement des brûlés et de réanimation adéquates à Cotonou et Abomey-Calavi pour une meilleure prise en charge par l’Etat.
Dans le même ordre d’idées, trois cellules de crise ont été créées à Cotonou, Dassa-Zoumè et Parakou pour prendre en charge les familles affectées et leur apporter les informations appropriées ainsi qu’un soutien psychologique.
Pour éviter la résurgence de pareils cas d’accidents sur les routes, le gouvernement entend faire prendre et faire respecter toutes les mesures de prévention routière. Il s’agit en l’occurrence de l’observance stricte des règles du Code de la route et de l’intensification et de la généralisation du contrôle de vitesse sur tous les axes routiers.
Abdourhamane Touré