Le gouvernement du Bénin a consenti des efforts pour rendre accessibles les services éducatifs aux filles. Au titre des initiatives, il y a la scolarité gratuite pour les filles. Une mesure prise pour augmenter leur scolarisation afin de garantir à ces dernières une éducation de qualité et une participation active au développement du pays.
Plusieurs mesures incitatives ont été prises dont la poursuite de la construction d’infrastructures scolaires et de formation techniques et professionnelles, les exonérations et ou subventions, la mise en place de projets et programmes qui appuient des initiatives spécifiques des filles comme la distribution de kits scolaires, la distribution de kits hygiéniques et la promotion de la formation professionnelle et technique au profit des filles. Il existe au Bénin un vaste programme pour qu’à terme, les secteurs vitaux soient couverts par des ouvriers qualifiés et spécialisés. Ce programme met un point d’honneur à la sélection des filles. Le programme 3M (ma formation, mon métier, mon avenir) en est un exemple. C’est un programme qui vise à renforcer le pouvoir économique de jeunes hommes et femmes du Bénin.
Le gouvernement du Bénin a mis en œuvre certaines mesures et actions visant l’amélioration des résultats dans le domaine de l’éducation et des compétences 32 des femmes et des filles. Ces mesures et actions ont été prises et sont mises en œuvre dans les secteurs des enseignements, de l’agriculture, de la santé et du social. Entre autres, nous pouvons citer les mesures prises dans le cadre de la formation en matière d’égalité des sexes et des droits de l’homme pour les élèves, les enseignants et autres professionnels de l’éducation, le renforcement de mesures visant à prévenir les grossesses chez les adolescentes et à leur permettre de poursuivre leur cursus scolaire en cas de grossesse et ou maternité, l’accompagnement des meilleures filles inscrites dans les séries des sciences et techniques industrielles et agricoles. Plusieurs centaines de filles inscrites dans des lycées du Bénin bénéficient de bourses d’études depuis l’an 2022, l’octroi de bourses d’excellence par le ministère des affaires sociales et de la microfinance aux filles méritantes en formation dans les filières scientifiques et techniques avec l’appui du Centre de la Cedeao pour le développement du genre, la prise en charge du tiers des frais de scolarisation des filles inscrites dans les filières techniques, des écoles, lycées et universités, la vulgarisation de la loi sur le harcèlement sexuel et les actes réglementaires interdisant les relations sexuelles entre les élèves filles et leurs enseignants, la formation des femmes pour la facilitation de leur accès au numérique afin de développer leurs activités génératrices de revenus par le ministère du numérique et de la digitalisation, l’extension de la gratuité de la scolarité au second cycle en 2023 dans les établissements de l’enseignement général, la formation des femmes bénéficiaires sélectionnées sur la production agricole résiliente aux changements climatiques pour leurs autonomisations financières.
Gratuité de la scolarité
Le conseil des ministres, tenu le mercredi 24 juillet 2024, a adopté le programme national pour l’accélération de l’éducation et du bien-être des filles au Bénin. Ce programme étendu sur une durée de cinq ans et dont la mise en œuvre va réciter un investissement de 94 milliards Fcfa (155,8 millions de dollars) vise à « améliorer les compétences de ces jeunes filles en vue de leur autonomisation, en particulier celles non scolarisées, déscolarisées et issues des ménages vulnérables », peut-on lire dans le communiqué final du conseil. Selon le même communiqué, le programme comprend quatre composantes, à savoir : l’appui à l’éducation des filles hors du système scolaire, le maintien à l’école des filles issues des ménages vulnérables, le développement des compétences de vie et l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des adolescentes, ainsi que la transition école-emploi et l’autonomisation économique des adolescentes et des jeunes filles. Ce programme vient renforcer le dispositif déjà en place en faveur de l’éducation de la jeune fille au Bénin. En effet, ces dernières années, le gouvernement du Bénin a mis un point d’honneur à augmenter le taux de scolarisation des filles. L’une des initiatives phares prises dans ce sens a été l’instauration en 2023 de la gratuité de la scolarité pour les élèves filles à tous les niveaux du cycle secondaire. Pour soutenir ce projet de gratuité, le gouvernement a alloué pour l’année scolaire 2023/2024, la somme de 3,4 milliards Fcfa. Le financement a été réparti sous forme d’allocation financière au profit des établissements publics de l’enseignement secondaire général.
Programme cash+care
Le programme Cash+care inscrit dans le dispositif de protection sociale des cibles vulnérables est une réponse au phénomène de mariage précoce des filles et des autres violences qui leur sont faites. Il a permis non seulement de sécuriser la scolarité de plus de deux cents mille (200 000) filles depuis son extension aux quatre (04) départements du nord Bénin. Le programme à travailler sur les normes sociales néfastes qui perpétuent une bonne évolution psychosociale de la fille et a permis d’obtenir des villages exempts du phénomène et des leaders traditionnels et religieux champions de la lutte contre les violences faites aux filles. Le programme comporte trois composantes clés à savoir : l’éradication de la pauvreté à travers l’assistance sociale, la rétention scolaire des filles adolescentes et la réintégration des filles non scolarisées, le renforcement des normes sociales favorables aux droits de l’enfant. Dans le cadre du projet Swedd, des Kits y compris des matériels didactiques, des uniformes, des livres et des sacs à dos à lampe solaire ont été octroyés chaque année, à trente-deux mille cent vingt-huit (32 128) filles âgées de 09 à 24 ans du cours moyen et secondaire. Quant aux filles déscolarisées et non scolarisées, cent quatre-vingt-six mille neuf cent soixante-treize (186 973) ont été enrôlées et formées dans les sept cent quatre-vingt-neuf (789) espaces sûrs installés sur toute l’étendue du territoire national. Elles y reçoivent de bonnes connaissances sur les conséquences néfastes des mariages d’enfants et des grossesses précoces ainsi que sur les avantages de l’espacement des naissances. Vingt-huit deux cent neuf (28209) filles vulnérables reçoivent des transferts monétaires conditionnels (Tmc), cent quatre-vingt-deux (182) bourses universitaires de la Série C de l’Enseignement secondaire et cent dix-huit (118) bourses des filières de la science technique industrielle et agricole (Sti/sta) ont été octroyées.
Sergino Lokossou