Dans un entretien exclusif accordé à Bénin Tv le mardi 4 novembre 2025, le président béninois Patrice Talon revient longuement sur la situation politique tendue à l’approche des élections de 2026. Entre justification des réformes du système partisan, appel au dialogue entre les formations politiques et critiques à l’égard de son prédécesseur Yayi Boni, le chef de l’État plaide pour une nouvelle ère de concorde nationale. Talon affirme vouloir tourner la page d’une rivalité qu’il juge « néfaste » pour la stabilité du pays et appelle à une classe politique unie autour de l’intérêt général.
Journaliste : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cet entretien exceptionnel avec le président Patrice Talon qui prend aujourd’hui la parole au cœur de ce qui ressemble à une tambouille préélectorale. Monsieur le Président, bonsoir. Merci de nous recevoir ici dans l’un de vos bureaux du Palais de la Marina. Monsieur le Président, l’ambiance préélectorale, vous le savez, elle n’est pas des plus sereines puisqu’il y a encore des partis politiques qui n’arrivent pas à satisfaire aux conditions prévues par les lois électorales. Comment appréciez-vous cette situation ? Et puis, avec le recul, est-ce que la réforme du système partisan n’est pas un peu trop exigeante ?
Patrice Talon : Je dois vous avouer que la situation dans laquelle se trouve la dynamique électorale, ne m’enchante pas du tout. Elle porte préjudice à l’image de notre pays. Et pour autant, il n’y a pas lieu d’indexer la réforme du système partisan, encore moins le Code électoral. Les infortunes qui s’observent chez les démocrates sont-elles la conséquence d’un code électoral trop contraignant ou résultent-elles d’une main cachée, en l’occurrence celle du Président Talon ? Comme je suis devenu le souffre-douleur du Président Boni Yayi et le bouc émissaire idéal pour tout ce qui ne va pas chez Les démocrates, que puis-je dire pour ne pas être condamné ? Je suis le coupable idéal. Mais avant d’aller à l’échafaud, je vais vous dire à vous toute la vérité, tout ce que j’essaie de couvrir depuis fort longtemps en raison de ma charge et de la réserve que cela m’impose. En effet, depuis 2016, mon prédécesseur le Président Boniayi s’emploie avec beaucoup d’énergie à faire échec à toutes les réformes, quelles qu’elles soient, et à l’action publique, quel que soit le secteur. Avant 2016, tout le monde priait pour une réforme du système partisan. Nous l’avons engagée et j’en suis fier. Elle consistait à encourager, voire contraindre les partis politiques au regroupement. Les Fcbe qui étaient à l’entame de la réforme, je crois le parti le plus grand de la centaine de petits partis que comptait le Bénin, avait l’opportunité d’absorber un grand nombre de ces petits partis et de devenir un grand parti d’envergure nationale, pour peu qu’elle en ait la volonté. Mais comme c’est une réforme engagée par Patrice Talon, pas question. Pas question que cette réforme prospère, même si les Fcbe devait en profiter. De même, l’appel de Patrice Talon à entrer en partenariat avec les Fcbe et à accueillir des cadres Fcbe dans la gouvernance politique et technique du pays, a été refusé à tous ceux qui ont estimé le contraire et ont montré leur disponibilité à collaborer. Tous ceux-là ont été bannis. Cette volonté du régime de la rupture d’associer toutes les compétences et bonnes volontés, quels que soient leurs borss politiques, à la construction du pays, s’est manifestée très tôt et ce, dès la formation du premier gouvernement. C’est dans cette perspective d’ailleurs, que Monsieur Jean-Claude Houssou, membre du staff de campagne du Lionel Zinsou, a été appelé au gouvernement en qualité de ministre de l’Energie dès le lendemain de l’élection présidentielle. Beaucoup d’autres, en raison de leurs compétences techniques ou de leur leadership politique, ont été appelés pour servir le pays aux côtés de Patrice Talon, élu comme président de tous les Béninois et non comme président d’une partie des Béninois. Certains restés fidèles à la ligne du parti et de son chef, je parlais des Fcbe, du président Yayi Boni, sont manifestement entrés en quasi-rébellion contre le nouveau régime et ceux qui ont choisi de servir le pays à mes côtés ont été, comme je l’ai dit, purement et simplement bannis. Ce sont ces deux phénomènes : refus d’adhérer aux réformes politiques et refus de toute collaboration avec le nouveau régime, qui ont conduit pratiquement à la scission des Fcbe puis à la création du parti Les démocrates. Je résume et je peux dire que le point d’orgue de cette opposition radicale de principe a été atteint à l’occasion des élections de 2019.
Mais de quoi s’est-il agi concrètement, monsieur le président ?
Mais vous n’avez pas manqué, comme les Béninois, de suivre les événements, tout ce qui s’est passé au Parlement, puis à l’occasion de l’élection, avec les drames qui ont suivi. Souhaitez-vous que j’aille dans le détail ?
Allons-y, on veut bien comprendre, monsieur le président.
Je crois que c’était en février 2019 que j’ai reçu, ici au palais, l’ensemble des partis politiques représentés au Parlement, parce que nous venions d’engager la réforme du système partisan. Les textes adoptés qui répondaient parfaitement à l’attente de tous avant 2016, ces textes ont commencé à être boudés par une partie de la classe politique, notamment les Fcbe d’alors. Et ils ont estimé que les nouveaux textes n’étaient pas convenables, trop rigides, et risquaient de ne pas les faire gagner des élections. Et comme nous sommes au début du processus, et qu’il fallait trouver un terrain d’entente, j’ai accepté que l’ensemble des acteurs politiques au Parlement se mettent ensemble pour trouver les textes qui, selon eux, permettraient à tout le monde d’aller aux élections sereinement, tout en engageant la réforme du système partisan. Ne pas rester au statu quo de notre passé connu, de pagaille politique, mais d’engager une réforme qui reste à la portée des uns et des autres. Il y a un contrat qui a eu lieu au Parlement, sous la présidence du président Houngbédji, président de l’Assemblée à l’époque, et un consensus a été trouvé. L’ensemble de tous les acteurs représentés au Parlement ont abouti à un consensus. Je crois que ce consensus a été consigné dans un document le 18 mars 2019. Ceux représentant l’opposition dans le comité sont allés voir le président Yayi Boni pour lui présenter le consensus. Mais tenez-vous tranquilles, le président Yayi Boni a refusé que le consensus soit adopté, que les textes prévus pour être votés afin non seulement d’engager la réforme, mais de permettre à tout le monde d’y aller plutôt aisément, ces textes ont été refusés par le président Yayi Boni. Il a dit aussi, à ceux qui sont venus le rencontrer, que les choses n’ont qu’à rester en l’état, que si l’élection ne doit pas avoir lieu, elle n’aura pas lieu, et que nous verrons bien. La mort à l’âme, ces trois représentants revenus au Parlement, ont indiqué que bien qu’ils aient travaillé au consensus, bien que les nouveaux textes devant être pris, leur convenaient bien, mais que la ligne du parti ne permet pas d’avancer et de signer quoi que ce soit, encore moins de voter de nouveaux textes, puisqu’il était prévu que les tests changent. Je dois préciser qu’à la suite des négociations au Parlement, tous les représentants de chaque camp, mouvance, opposition et consorts, comme j’ai dit tout à l’heure, après avoir abouti au consensus, tous les représentants désignés avaient signé l’accord de consensus. Donc avant d’aller soumettre cela au président Yayi Boni. C’est parce que celui-ci a refusé, qu’il n’est pas question que le consensus soit mis en œuvre, qu’ils sont donc revenus et ont dénoncé leur propre signature.
Ils l’ont dénié finalement.
Ils l’ont dénié, après l’avoir signé. Cela, je tiens à le préciser, parce que pour tout le monde, il paraissait évident que ce consensus soit mis en œuvre. C’est pour cela que je crois que les représentants de l’opposition n’ont même pas estimé nécessaire d’aller solliciter l’approbation du document avant de le signer. C’était évident pour eux, parce que tout ce qu’ils ont demandé, a été pris en compte. Mais malheureusement, l’approbation du président Yayi Boni n’a pas été obtenue et ils sont revenus au Parlement pour dénier leur propre signature et se retirer de la salle. D’ailleurs, à la mise en œuvre des textes, je crois, je ne me souviens plus le bon souvenir, les choses, toutes les questions ont été évoquées, ils sont carrément sortis de la salle. Voter un nouveau texte, il n’en avait rien à faire. Continuer avec les textes existants, pareil. Est-ce qu’il fallait bloquer le pays ? S’arrêter là, on fait quoi ? Avec les textes existants ou de nouveaux tests, rien ne se fera. Le Parlement a continué avec les textes existants et nous sommes allés aux élections législatives de 2019. Vous connaissez la suite. Et c’est quelque chose que je n’ai jamais voulu évoquer dans ces détails-là, parce que je pense que, comme dit le président Yayi Boni lui-même, les intrigues du genre peuvent être gérées sans que l’opinion dans son ensemble ne découvre ces détails qui ne nous honorent pas. Et encore moins un ancien président de la République. Mais je suis tenu à la fin de dire que tout le monde m’entend que ce qui s’est passé en 2019, c’est le président Yayi Boni qui a été le seul responsable. Il a empêché la tenue normale des élections, il a empêché Les démocrates de participer aux élections, c’était les Fcbe à l’époque parce qu’il a empêché que des textes consensuels soient mis en œuvre pour permettre une élection apaisée. Il a pratiquement empêché que les élections aient lieu dès l’adoption des textes au Parlement. J’ai assumé. J’ai été vu comme celui qui est à l’occasion, qui est à l’origine des violences électorales que nous avons connues. C’est mon rôle, je suis dans la charge, j’ai assumé. Mais ce qui se passe et qui continue de se passer, ne peut pas nous permettre de rester silencieux indéfiniment. Alors, je crois qu’à la suite de ces événements, nous avons eu droit à l’installation de ce Parlement qualifié de monocolore, la huitième législature. Donc, il s’est installé sans les Fcbe et donc a été qualifié de monocolore. Mais devrions-nous arrêter toutes les réformes en raison de cette situation ? De l’opposition du président Yayi Boni, de faire partie du pays normal ou bien fallait-il continuer à construire le pays en faisant les réformes en espérant que la foi dont le président Yayi Boni se réclame finirait par l’assouplir. Nous prions tous et nous espérons chaque fois que le ciel nous accorde de faire de bonnes œuvres, de calmer nos pulsions, nos colères pour que autour de nous, la vie soit confortable pour les uns et les autres. Moi, j’ai espéré que cette foi finirait par avoir raison de la position du président Yayi Boni. Mais je crois que rien n’y fit. Nous avons donc décidé de ne pas arrêter le processus de mise en œuvre des réformes et nous sommes allés le plus loin possible pour rester dans la dynamique de l’aboutissement à un pays doté de grands partis politiques susceptibles de représenter toutes les régions du Bénin à l’occasion de chaque élection, que ce soit législative, communale ou présidentielle. Notre action, qui n’a pas manqué de continuer d’amadouer le président Yayi Boni et les Fcbe, nous a menée à convoquer un dialogue politique en octobre 2019. L’intérêt de ce dialogue était de tourner la page de la non-participation des Fcbe aux élections, de la violence qu’il y a eue et que, ensemble, nous repartions sur une nouvelle base avec des tests peut-être nouveaux, un peu réajustés. J’ai été constamment dans cette dynamique de rediscuter avec les uns et les autres, de trouver des compromis pour avancer. Presque tous les partis politiques existants au Bénin alors, en ce temps, qui ont été invités au dialogue sont arrivés, y compris les Fcbe. Je crois qu’à l’époque, il y avait une dizaine de partis convenablement enregistrés selon la charte des partis et les Fcbe ont participé au dialogue. Mais le fait d’avoir participé au dialogue, le président Yayi Boni a décidé d’exclure tous les cadres Fcbe, les leaders Fcbe qui sont venus au dialogue. Vous connaissez, vous avez suivi un peu ce qui s’est passé dans cette période-là, bien sûr. Un processus a été engagé pour les exclure du parti. Je crois que c’était même allé en justice, évidemment. Je crois que le président Yayi Boni n’a pas réussi à les exclure du parti, mais le parti devait rester dans son intégrité avec tout le monde. C’est ce qui a fait partir le président Yayi Boni avec certains et qui a donné lieu à la création des démocrates. Donc, ce parti est né du fait de la participation des Fcbe au dialogue politique. Il ne fallait pas que le Fcbe participe à des échanges dits dialogue politique. Voilà la situation dans laquelle nous avons été jusqu’à la création des démocrates en 2020, je crois. Puis le pays a continué son chemin jusqu’à l’avènement des élections législatives de 2023. Je passe les détails de ce qui s’est passé jusque-là. Mais je n’ai pas arrêté de faire le charme aux uns aux autres, de les amadouer, de les supplier même de venir et prendre le train en marche. Et en effet, Les démocrates se sont résolus à participer enfin aux élections. Et ils ont été donc candidats aux élections de 2023, aux élections législatives. La suite, avec les mêmes lois, les mêmes textes, parce qu’on a réussi à les supplier, à les amadouer, ils sont allés aux élections et ils ont eu 28 députés avec les mêmes textes. A peine ce obstacle franchi, c’est-à-dire l’élection 2023 avec les nouveaux textes, que les prémices d’un contournement des dispositions mises en place ont commencé à apparaître ici et là, y compris dans mon propre camp. C’est-à-dire qu’après un an, deux ans, trois ans d’efforts, de sacrifices les uns des autres pour rester dans le grand ensemble, et à nos élections, je crois que nos démons nous ont rattrapés. Au sein de l’Union progressiste le renouveau, qui est un parti qui me soutient, les velléités de liberté ont commencé à s’exprimer, à se faire voir. Pareil au Bloc républicain. Et encore davantage chez Les démocrates qui venaient à peine de se constituer, d’aller aux élections et d’avoir des députés. J’ai même reçu, en son temps, une partie des cadres, des personnalités non moins importantes des démocrates qui m’ont prié, maintenant que nous y sommes tous au Parlement, de revoir les seuils fixés pour avoir de sièges dans le code électoral. Cette demande également, je l’ai entendu, au sein des Br et au sein des Upr. Alors vous comprenez quelle a été ma tristesse. Est-ce qu’il fallait revenir en arrière, baisser les seuils pour qu’à nouveau les parties s’éclatent ? Parce qu’un seuil plus bas permettait aux grands partis de se diviser en deux ou trois. Et je l’ai dit, même plusieurs fois ici, je l’ai dit au Président Yayi Boni quand il est venu me voir, je lui ai dit « Monsieur le Président, si j’avais accepté de m’engager avec vous dans la révision du Code électoral pour baisser les seuils, les démocrates auraient déjà explosé. Ce n’est pas vous seul, les Br et les Upr également. » Dans ces conditions, vous comprenez pourquoi je suis resté droit dans mes bottes en essayant de convaincre les uns et les autres de bien vouloir rester là où ils sont, là où chacun se trouve, afin que nos sacrifices ne soient pas vains puisque l’on serait retourné à la case départ. Voilà donc ce qui nous a amené à maintenir les textes, le code électoral, les textes actuels en l’état pour, je dirais, forcer la main aux uns et aux autres, de rester ensemble et même aller au-delà pour continuer le regroupement. Puis, arrive le moment présent, l’élection présidentielle et les élections législatives et communales de 2026 et patatra. Le code électoral actuel a certes placé la barre haut pour tout le monde mais a surtout permis, voire recommandé à chacun d’être disposé après les élections à échanger avec les autres afin qu’ils ne se voient plus comme des ennemis. Car c’est ce qui se passe actuellement et cela ne doit pas continuer. Que voudrais-je dire par là ? Vous observez que les échanges politiques, tout ce que fait le régime actuel et la réaction, les commentaires, l’opposition des partis dits d’opposition donnent l’impression que nous sommes dans un champ de bataille, sur un ring. Et ça, je l’ai dit n fois, on ne peut pas construire un pays quand on a l’impression qu’il y a une partie du pays contre l’autre. Je suis à la fin de mon mandat et ce serait regrettable que je ne fasse rien pour que les choses changent. Ce n’est pas quelque chose qui m’a enchanté, c’est quelque chose dont j’ai souffert tout le moment est arrivé pour moi, d’oeuvrer pour que la suite ne le passe plus ainsi. Et je vais l’illustrer par un fait qui s’est passé il n’y a pas longtemps, le vote du budget de l’Etat 2025. Quand le gouvernement a travaillé sur le projet du budget, le ministre des Finances est allé au parlement pour rencontrer les divers groupes parlementaires, les diverses commissions pour échanger sur l’articulation du budget et ses détails. Les démocrates, pour une fois, ont participé au débat et ont fait des observations pertinentes et ont suggéré des modifications et des amendements au projet de budget. Le ministre des Finances s’est employé à prendre en compte la quasi-totalité des observations et des recommandations des démocrates. C’était une belle occasion pour montrer que le pays est un, indivisible. Et je profite pour l’en féliciter à nouveau, mais toutes les gymnastiques possibles ont été faites pour que toutes les observations soient prises en compte et toutes les recommandations des démocrates soient intégrées au projet de budget. Le ministre est revenu au gouvernement pour présenter la nouvelle mouture. Le gouvernement l’a approuvée entièrement dans son intégralité et a souhaité que le budget soit voté en l’état avec les nouvelles dispositions. Au vote, Les démocrates ont fait exactement ce qu’ils ont l’habitude de faire, exactement le contraire de ce qu’ils ont souhaité quelques jours avant, ils ont voté contre le budget. Comment ça peut se comprendre? Et nous avons appris dans les coulisses que le contre-rendu qui a été fait au président Yayi Boni pour solliciter son accord avant de voter le budget, cet accord n’a pas été obtenu et que le président leur a interdit de voter le budget, bien que celui-ci ait pris en compte la quasi-totalité de leurs observations et recommandations. Ce n’est pas acceptable. Et vous voulez que, passant la main, je ne sais pas à qui, que je ne recommande pas que le pays continue ainsi. On a l’impression que la compétition politique s’exerce dans une adversité éternelle, qu’après les élections, les partis ayant été en cause sont devenus des ennemis, mais ça ne se passe nulle part comme ça, c’est vrai. Cela arrive quelquefois dans quelques endroits du monde, mais pour le pays où tout est à construire, le consensus est indispensable pour non seulement faire les efforts nécessaires, engager nos populations dans les efforts, présenter aux partenaires de développement que nous voyons tous le développement du pays comme un impératif, et que nos guéguerres ne soient pas de nature à empêcher les grandes actions et notamment un budget. Voyez ce qui se passe en France. La France peut se permettre de ne pas avoir un budget, le pays est grand, l’industrie, le commerce fonctionnent parfaitement sans l’Etat et l’Etat n’est pas le principal acteur économique. Au Bénin, la paralysie de l’Etat serait une catastrophe. Donc on ne peut pas, pendant qu’ailleurs les gens s’entendent, qu’ils soient de bords différents pour travailler ensemble, pour trouver un consensus, on ne peut pas ici, même si le consensus est trouvé, dire que nous sommes des ennemis et dire qu’il faut que le pays soit bloqué, paralysé, pour peut-être qu’il y ait des élections anticipées, ou qu’il y ait des coups d’Etat, ou qu’il y ait je ne sais pas quoi. C’est malheureux et je prie tous les dieux pour que l’avenir du Bénin ne se conjugue plus en de tels combats politiques et autres, en de telles dynamiques de confrontations éternelles. C’est bien pour ça que je suis aujourd’hui favorable à ce que nos textes, nos codes électoraux et autres obligent les gens, certes à faire des compétitions, mais à travailler ensemble pour l’intérêt national. Et je l’ai dit aux jeunes que j’ai rencontrés il n’y a pas longtemps ici au palais. Qu’est-ce qui oppose l’Upr et le Br, qu’est-ce qui oppose l’Upr-Br et les démocrates, qu’est-ce qui nous oppose fondamentalement si ce n’est une question de feeling ? Aujourd’hui, nous avons les mêmes besoins d’eau, d’électricité, de route, d’emploi, de santé, de bonne santé, d’éducation et ces choses-là, ne relèvent pas d’une idéologie. Aujourd’hui, on peut aller à la compétition, on peut travailler ensemble, et le monde va ainsi. Regardez en Allemagne, nous avons vu pendant longtemps que la Cdu et le Fdp, je crois, qui sont souvent des partis challengers, qui se challengent, qui vont aux élections ensemble, les uns contre les autres, une fois les élections finies, ils se mettent ensemble pour gérer le pays et chacun apporte sa pierre à la réflexion, chacun apporte sa contribution à la définition de la politique nationale. Et on a pu observer qu’à la suite de ça, la même Cdu avec le Spd, pareil, partout dans le monde aujourd’hui, regardez en Europe, on observe bien que les populations ont beaucoup évolué, les peuples ont évolué, la dynamique démocratique a évolué, les libertés ont évolué. Donc, il n’est plus convenable qu’un seul camp dise qu’il détient la vérité et qu’il s’impose aux autres. Il faut mettre les vérités ensemble pour construire le pays. Mais mettre les vérités ensemble requiert dans un système démocratique que d’abord les vérités se confondent dans les urnes. Une fois que l’un a gagné, parfois on peut gagner une élection à une fois après. 49,99% peuvent perdre au profit de quelqu’un, d’un groupe qui a fait 51,01%. Ça ne veut pas dire que les 49,99% ont tort. Il faut que pour construire le pays, les responsables, les divers leaders se mettent ensemble d’une certaine façon pour définir le bien du pays. C’est bien de ça qu’il s’agit et c’est pour ça que j’ai dit aux jeunes « Mais demain, après les élections, si les démocrates gagnent, pourquoi ils ne travailleraient pas avec la Fcbe ? Pourquoi pas aussi avec peut-être l’Upr ? Que si l’Upr gagne les élections, pourquoi ils ne travailleraient pas avec Les démocrates soit au Parlement, soit même dans un gouvernement? Moi j’ai fait ça, c’est ce qui peut arriver, pour autant que les jeunes veuillent bien le faire. Le code actuel prescrit cela. Est-ce que c’est mauvais que notre code électoral demande aux partis candidats de dire, s’ils ont l’intention, après les élections, d’échanger, de collaborer pour la gouvernance du pays, et si vous le dites, vous avez un bonus. C’est-à-dire que les partis politiques qui disent, après les élections législatives, après les élections communales, si nous sommes capables de travailler ensemble, ils ont un bonus. Et le bonus c’est que, pour les législatives, les 20% qui sont exigés par ces circonscriptions électorales, on vous permet de les sommer ensemble. Même si vous n’avez que 10% dans ces circonscriptions, dès lors que vous dites, je suis prêt à travailler, à discuter au Parlement avec un autre groupe qui a 12%, et bien vous bénéficiez de ces 12%. C’est une technique pour amener les gens à commencer à se parler. C’est tout. Et bien ce code-là, on l’attaque. Tout le monde en train de signer des accords de gouvernance mais Les démocrates refusent. Le Président Yayi Boni a refusé que Les démocrates signent un quelconque accord avec qui que ce soit, y compris la Fcbe. Fcbe est un parti d’opposition, même modéré, c’est un parti d’opposition. Si Les démocrates avaient signé avec la Fcbe un accord de gouvernance et de coalition parlementaire, le duo candidat à l’élection présidentielle des démocrates ne serait pas tombé, malgré la défection d’un des leurs parce que la Fcbe dispose, je crois, de 6 ou 7 parrainages. Les parrainages de la Fcbe auraient permis aux démocrates d’être présents aux élections. Donc ils ont choisi de marcher sur la corde raide, sur un fil du rasoir. Ils se sentent si forts, c’est très bien. Mais en ce moment, quand on a choisi de marcher sur un fil et qu’on tombe, il ne faut pas chercher les boucs émissaires ailleurs. Je suis malheureux de le dire, de le répéter, je suis malheureux que les démocrates n’aillent pas aux élections présidentielles. Ils avaient la possibilité de le faire. Ils pouvaient signer un accord avec la Fcbe. Moi, j’ai demandé même à l’Upr et au Br de rester disposés à signer avec les démocrates un partenariat ou un accord de gouvernance. Si je l’ai dit publiquement, devant le peuple, avec les jeunes, c’est parce que c’est ma consigne. Et je l’ai dit pour que les cadres des deux partis, l’Upr et le Br, entendent publiquement que le président de la République, qui est aujourd’hui le chef de la majorité, souhaite que l’Upr et le Br puissent signer avec n’importe quel autre parti, y compris Les démocrates. Je l’ai dit publiquement. Honnêtement, pourquoi Yayi Boni ne peut pas accepter de signer un accord avec ceux-ci, et dire que si vous gagnez ou si je gagne, nous pouvons travailler ensemble. Mais cette déclaration ne veut pas dire qu’ils auront l’obligation demain de nommer des ministres des deux parties. Non, c’est juste une intention à la limite. Ils peuvent ne vont la respecter plus tard. Mais ce serait bien que le peuple entende, qu’ils se disent que travailler ensemble n’est pas un problème quand on est dans le même pays. C’est tout ce que voulait le Code. Et cette déclaration d’intention leur aurait permis aujourd’hui d’être candidats aux élections présidentielles. Si vous permettez, les élections législatives arrivent bientôt. Le Code dit qu’à défaut d’accords de gouvernance, à défaut d’accords parlementaires, chaque liste, chaque parti devra réaliser 20% de suffrages, obtenir 20% de suffrage dans chacune des 24 circonscriptions législatives. Aujourd’hui, aucun parti n’est en mesure de le faire. Peut-être que demain ils le feront. Ni Upr, ni Br, ni Fcbe, ni Morle-Bénin, ni Renaissance nationale, même les démocrates, je ne sais pas s’ils y parviendront. Nous voulons en arriver là. Nous voulons y arriver. Que demain, nos partis soient d’envergure, vont pouvoir être représentatifs partout. Et que partout dans le Bénin, les gens se sentent concernés par l’action d’un parti, le pouvoir d’un parti. Même si le parti n’est pas majoritaire partout, que le parti soit présent, suffisamment présent partout. Comme on n’y est pas encore, et que nous demandons aux gens de se regrouper pour y arriver, mais en attendant d’y être, on demande aux gens de faire des déclarations d’intention. Rien que ça. Que les démocrates disent, je pourrais travailler avec le Br après les élections. En quoi ça gêne? C’est noble comme intention. Ça peut les influencer de mettre un peu de disponibles, mais en quoi c’est une contrainte ? Et cela leur est permis, bientôt d’aller aux élections législatives, sans être soumis à la satisfaction de ces 20% exigés. Et ils pourront avoir peut-être 50% ou 60% du Parlement. Peut-être qu’ils auront 80 députés sur 109, rien qu’avec cette déclaration d’intention. Moi je fais tout pour amener les uns et les autres à travailler ensemble, à ne plus être des ennemis, au moins à déclarer leur intention de non-agression.
Oui, vous parlez si bien d’intention de non-agression, mais croyez-vous vraiment à la viabilité de ces alliances entre des partis qui aujourd’hui sont d’obédiences différentes ?
Mais vous voyez bien que les obédiences ne sont pas forcément liées à des idéologies de gouvernance politique. Quand on a tout, on a déjà les fondamentaux, on a l’école, la santé, les routes, l’eau, l’électricité, assez d’emplois, on peut parler d’obédience politique, en réalité liée à la vision. Aujourd’hui, nos populations demandent aux uns et aux autres le minimum de survie. Les gens sont dans des divers camps par affinité, c’est tout. Mais je vous ai dit, qu’est-ce qui différencie l’Upr du Bloc républicain ? C’est un camp d’affinité. Qu’est-ce qui fait que les démocrates ne sont pas aux côtés de la Fcbe ? Pourquoi à l’époque, les Fcbe de Yayi Boni n’étaient pas venues avec moi ? Parce qu’il y a un problème entre Yayi Boni et Patrice Talon. Le seul problème que les Fcbe ont eu dans le passé, quand elles étaient dirigées par Yayi Boni, le seul problème que Les démocrates ont aujourd’hui dirigés par Yayi Boni, c’est parce qu’il y a un problème entre Patrice Talon et Yayi Boni. La guéguerre entre mon ami, mon grand frère, l’ancien président et moi, est en train de pourrir l’environnement politique au Bénin. Même l’environnement social. En train de pourrir même la paix, la quiétude de la concorde. C’est dommage. Vivement les élections de 2026 pour que nous quittions la scène politique. Je voudrais tant…
Vous le souhaitez ?
Ah oui, que lui et moi, on quitte la scène politique.
Ça c’est peut-être vous, mais peut-être pas lui.
Je voudrais qu’il quitte aussi la scène politique. Quand on se retrouve dans un conseil de sages, pour donner des conseils aux gens, pour faire des arbitrages.
Le Sénat vous voulez dire ?
Pourquoi pas, je ne sais pas quel nom ça va s’appeler, mais il serait bien que nous quittions la scène politique. Notre relation nuit au Bénin. Moi j’ai fait tout pour qu’il en soit différent, qu’il n’en soit plus ainsi, mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive pas. Je suis pressé que le terme de mon mandat arrive, pour que les Béninois vivent autre chose, en dehors de Talon et Yayi Boni. Vous savez, en 1990, à la conférence nationale, pourquoi les conférenciers ont mis la limite d’âge aux élections présidentielles de 70 ans ? Pourquoi ? Ça a été affirmé. Les anciens présidents que le Bénin a connus jadis, Maga, Ahomadégbé, Apity, Zinsou, ont pourri la vie aux Béninois, par la compétition politique, par la guéguerre de leadership. A la conférence, paix à l’âme d’Apity qui n’y était plus, mais il restait encore trois : Maga, Ahomadégbé, Apity, Zinsou. Presque à l’unanimité, sauf les trois. Les conférenciers ont décidé de les mettre à l’écart, de les mettre au repos, de leur interdire d’être candidats. C’est ça aussi les lois d’un pays. Elles sont faites pour régler les problèmes qui se posent au pays. Moi, je demanderais bien aux Béninois, au Parlement de voter une loi constitutionnelle pour interdire à Talon, à Yayi Boni et à Soglo, de faire de la politique. Qu’on aille passer nos vacances au village. Mais ça devient impératif pour le Bénin. Et vous le promets, si les Béninois apprennent à nous oublier demain, les choses changeront très vite dans le pays, plus vite qu’on ne pourrait le penser.
Une dernière question, M. le Président. Est-ce que vous pensez que les frondeurs Ld aujourd’hui pourraient atterrir aux côtés des partis de la mouvance ?
Beaucoup d’entre eux sont demandeurs. Beaucoup de démocrates sont demandeurs. Quand le Président Yayi Boni est venu me voir ici au palais il y a quelques jours, il m’a demandé s’il fallait faire quelque chose pour que le duo soit réhabilité. Mais je lui ai dit que je ne pouvais pas faire de miracle. C’est trop tard. Vous le saviez ça mais pourquoi vous n’avez pas voulu le faire plus tôt ? Pourquoi vous n’avez pas voulu faire un accord avec la Fcbe, ni avec Br, ni Upr ? Mais il m’a dit d’accord, c’est trop tard. Mais qu’est-ce qu’on peut faire maintenant ? Je lui ai dit Monsieur le Président, dites-moi « S’il y a un moyen de le faire, je le ferai. Mais je ne trouve pas comment revenir en arrière. » Il souhaitait quoi ? Annuler le processus pour repartir ? Mais ce n’est pas bien. Il ne faut pas que leur intransigeance, leurs erreurs, amènent le pays à faire du n’importe quoi. Donc j’ai dit M. le Président, ce n’est pas possible. Moi, je ne peux rien faire. Je ne vois pas ce que je peux faire pour ramener le processus en arrière afin que Maitre Agbodjo. et Lodjou soient à nouveau éligibles. Je ne sais pas ce que je peux faire. Si vous trouvez quelque chose à me conseiller, qui est dans mes cordes, je le ferai. Mais que ce soit réaliste. Et puis nous avons parlé des Législatives. Je lui ai dit « M. le Président, attention. Ce que vous venez de faire attention, ne continuez pas parce que si jamais il y a un malheur Législatives, vous serez seul responsable. Vous n’allez pas chercher encore Talon si jamais les Législatives se passent mal et que Les démocrates ne soient pas au Parlement. Parce que le risque de ne pas être au Parlement guette tout le monde. Tous ceux qui veulent aller au Législatives sont sous la menace. Ils sont inquiétés par ce risque-là. Il m’a dit « M. le Président, j’ai entendu dire que vous avez dit qu’il faut que tout le monde aille au Br ou à l’Upr. » Mais ce que je lui ai dit, c’est simplement que les deux discutent. Que les démocrates peuvent discuter avec l’Upr et le Br, discuter avec la Fcbe pour faire une déclaration d’intention, d’amour. Même si l’amour ne se consomme pas après, parfois la déclaration peut suffire. Pour qu’il n’y ait pas ce risque-là. Il est parti d’ici en me disant qu’il me reviendrait là-dessus et qu’au besoin, je pourrais aider à ce que l’Upr et le Pr acceptent de le faire. Le débat a eu lieu chez Les démocrates au lendemain de son arrivée ici. Le débat a eu lieu. Certains ont dit, « Alléluia, il faut le faire ». D’autres ont dit non. Et in fine, le Président lui-même a dit non. Nous irons aux élections dans ces conditions, quelles que soient les conséquences que ça va générer. Et nous verrons bien après ce qu’il va se passer. Mais il ne se passera rien du tout. Si Les démocrates décident d’aller aux élections dans ces conditions, mais il ne se passera rien du tout. Je vais prier simplement pour qu’ils gagnent. Qu’ils enlèvent des sièges pour que le pays retrouve son calme comme d’habitude.
Un mot, M. le Président, pour conclure cet entretien ?
Je voudrais conclure cet entretien avec vous, vous interpeller vous-même en tant que Béninois, juste pour dire qu’il faut préserver la concorde, l’unité. Et il faut que chaque personne, chaque leader, chaque Béninois, qui dans sa vie sur cette terre d’accomplir sa mission, un rôle donné pendant un temps, qu’il veuille que ceux qui vont le succéder, quelles que soient les conditions, puissent réussir pour l’intérêt général. Que celui qui part ne souhaite pas le chaos. Je veux dire que la compétition politique ne doit pas se faire au détriment du pays. Malgré nos déceptions, malgré nos divergences, il ne faut pas que nous soyons ennemis au point de compromettre l’intérêt général. Moi, j’en ai donné le signal. J’ai travaillé avec la Fcbe au lendemain de mon arrivée à la fonction. Jusqu’aujourd’hui, je continue de le faire. L’ancien premier ministre Zizou, qui a été mon challenger aux élections de 2016, aujourd’hui, il travaille pour le Bénin. Il fait des choses extraordinaires. Moi, je suis admiratif de ce qu’il fait. Il nous accompagne beaucoup, il nous aime. Il aime son pays. Moi, j’ai pu, en 2016, mal jugé ses capacités à se donner pour le Bénin. Et j’observe, il n’est pas président, mais il fait des choses extraordinaires pour le Bénin. Et ça, vous voyez, s’il avait suivi Yayi Boni, il nous aurait privés de ses compétences. Il nous aurait privés de tout ce qu’il nous apporte dans le système de notre action. C’est ce que je voudrais que chacun fasse, qu’on soit d’un bord ou de l’autre, quand c’est le pays, on peut servir le Bénin. On ne peut pas être d’accord avec Talon Patrice. Mais il ne faut pas saboter le Bénin. Il y a un monsieur qui fait des postes sur les réseaux sociaux, qui est un poulain du président Yayi Boni, un proche des démocrates, un protégé, un poulain, je sais de quoi je parle, un proche de Yayi Boni. Il raconte sur les réseaux sociaux que nul ne doit aller investir au Bénin. « N’allez pas au Bénin, vous serez escroqué. Vous serez broyé. Vous serez mis en prison. Les Béninois sont des voleurs. Ils vont vous voler. Ils vont vous escroquer. L’État même du Bénin va vous escroquer aussi. » C’est un Béninois qui est un des sympathisants démocrates, un proche du président Yayi Boni qui dit de pareilles choses sur les réseaux sociaux. Mais j’aurais voulu dire au président, mais il dites lui d’arrêter. Ce n’est pas bien parce qu’il ne porte préjudice au Président Talon. C’est le Bénin. Il dit aux gens de ne pas venir au Bénin. N’allez jamais au Bénin. Alors quand je serai parti, il dira quoi ? Ah bon, le diable est parti, maintenant on ne peut pas aller au Bénin. Mais il aura impacté négativement le Bénin. Quand le président est venu me voir il y a quelques jours, permettez que je donne ce détail avant de conclure. Il y a des web-activistes qui sont dans la même dynamique qui seraient en détention aujourd’hui. Le président Boni Yayi m’a prié de faire quelque chose pour les libérer. J’ai dit mais je fais quoi M. le Président ? C’est la justice, je ne commande pas la justice en cette matière. Il m’a dit non, faites quelque chose parce que quand ils vont sortir, ils ne commencerons plus. J’ai dit « Ah bon, Président, vous pouvez me jurer ? » Il m’a dit oui. Et c’est alors que je lui ai dit « ah bon, donc vous êtes commanditaire. » Ce n’est pas bien. Ce n’est pas bien. Je veux donner mon mot de fin pour exhorter les uns les autres, exhorter les démocrates à être disposés à tout, disposés à ouvrir. Je veux interpeller surtout ceux que j’ai vus démissionner des démocrates. C’est malheureux qu’ils aient démissionné. C’est dommage. Mais j’ai entendu qu’ils ont un idéal et qu’ils ne veulent plus continuer à prêcher dans le désert. Moi, ça m’a toujours touché. Et si j’ai un message pour eux. C’est que si leur idéal ne peut pas prospérer dans le groupe politique actuel et qu’ils sortent de ce groupe-là, il ne faut pas que leur idéal meurt. Il faut qu’ils continuent de le promouvoir. Mais le meilleur moyen de promouvoir un idéal politique, c’est d’être un acteur politique. Et c’est pour ça que sans état d’âme, je vais inviter le ministre d’Etat Wadagni candidat aux élections présidentielles, je vais inviter l’Union progressiste le Renouveau, je vais inviter le Bloc républicain. Pour les rencontrer, discuter avec eux et leur permettre même d’exprimer leur idéal dans un siècle plus large. Parce que ce que je prône depuis, c’est d’ouvrir le champ des discussions politiques. D’ouvrir les siècles de rassemblement politique. Et il ne faut pas les laisser en rade, parce qu’ils n’ont pas trouvé bonheur là où ils sont. Mais ils sont des acteurs politiques. Ils continuent de vouloir défendre un idéal. Il ne faut pas les laisser en rade. Je serais heureux de les voir discuter avec. Et je voudrais également que d’autres démocrates qui sont encore dans le parti, influencent le président Boni Yayi, influencent les faucons du parti pour qu’ils ouvrent des discussions avec les Fcbe, avec l’Upr, pour que les compétitions électorales ne fassent pas de nous des ennemis. Telle est ma prière. Je vais agir pour ça. Dès que je verrai le ministre Wadagni, je lui dira, il doit le faire. Je verrai le président Djogbénou, Bio Tchané, Ayadji, et Mme Prudencio. Je vais leur dire qu’il faut aller parler avec ceux qui n’ont pas trouvé leur bonheur et qui sont sortis pour que le Bénin continue de rassembler ses fils qui ont la vocation politique pour travailler ensemble pour le Bénin. C’est ma volonté, c’est ma prière.
Merci beaucoup, monsieur le président. Merci à toutes et à tous. A très vite.
Source : Benin Tv



















