Au fur et à mesure que l’on s’approche des élections générales, le ciel s’assombrit pour l’opposition béninoise. Son manque de stratégie et ses querelles internes ne sont pas de nature à lui garantir un quelconque succès en 2026.
L’opposition au régime du président Patrice Talon est-elle capable de faire bouger les lignes aux prochaines élections générales ? La question agite l’opinion publique nationale et même interntionale. Il suffit de scruter le terrain pour répondre à cette interrogation par la négative. Tout d’abord, le Cadre de concertation de l’opposition dont la principale force est le parti « Les démocrates » présidé par l’ancien chef de l’Etat, Yayi Boni, a aujourd’hui comme unique refrain, le Code électoral. Au lieu de formaliser un accord de gouvernance avec un autre parti pour réunir le taux de 20% des suffrages exigés pour être qualifiés à la répartition des sièges, le parti « Les démocrates » s’illustre dans une diversion sans précédent. En effet, les modifications introduites dans le Code électoral, appelle des partis, un travail pointu sur le terrain. Ce que ne semble pas appréhender la formation politique de Boni Yayi. Pourtant, le parti affirme avec fermeté que le peuple est de leurs côtés. Pourquoi alors critiquer le code électoral ? C’est là tout le paradoxe et l’illisibilité de la posture qu’affiche le parti depuis quelques mois. Cet état de choses amène à s’interroger sur les motivations de cette opposition qui, visiblement, est en panne d’inspiration, car le contexte ne lui est pas favorable. Et pour cause. Le bilan du régime de la rupture est plus que positif. Des infrastructures réalisées à la modernisation de l’administration publique en passant par la lutte implacable contre la corruption, le programme des cantines scolaires et autres actions concrètes, le régime de Patrice Talon a démontré sa capacité à transformer le Bénin. Ce dernier a, à maintes reprises, déclaré qu’il quittera le pouvoir à la fin de son second mandat. Dans ces conditions, les arguments pour détourner les populations des pro-Talon seront difficiles à trouver. Même dans le domaine social, des exploits sont faits. Les réformes administratives n’ont-elles pas réduit les tracasseries qui induisent les frais aux populations ? Aujourd’hui, il est facile de faire ces pièces d’identité grâce au développement du numérique et de la digitalisation. Les aspirants au métier d’enseignant perçoivent leurs salaires, toute l’année. Donc, le bilan actuel est défendable et vendable. Face à ces réalités indéniables, on se demande ce que peuvent des opposants divisés contre la mouvance ?
Manque de cohésion
Nul n’est sans savoir que la cohésion est pratiquement absente au sein du parti « Les démocrates » à l’approche des échéances politiques de 2026 à cause de la cacophonie des ambitions de ses ténors. Qui sera le candidat des Démocrates à la prochaine présidentielle ? Ce sujet taraude les esprits et sème la confusion dans le plus parti de l’opposition. Des clans s’y forment et se déforment. En tout cas, la formation politique de l’ancien président est à un tournant décisif de son existence. En dehors de ceci, l’opposition toute entière peine à trouver son unité pour faire face à la machine du pouvoir et de ses alliés. Le parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) de Paul Hounkpè ne fait pas de cadeau aux Démocrates qualifiés de va-t-en guerre. De son côté, Candide Azannaï et sa formation politique « Restaurer l’espoir » font cavalier seul. Lui, il attaque l’opposition et la mouvance. Malgré l’existence d’un cadre de concertation, l’opposition a du mal à colmater les brèches. Pendant ce temps, le camp d’en face œuvre pour l’adoption d’un schéma gagnant. Ce n’est pas pour rien que le président de l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau), Joseph Djogbénou et le président du Bloc républicain (Br), Abdoulaye Bio Tchané, se rencontrent régulièrement dans le cadre des prochaines élections. Tout est mis en place pour les gagner en travaillant sur le terrain et en prônant l’unité des forces. En clair, l’opposition se cherche politiquement et pense qu’il suffit de dénoncer le Code électoral pour remporter les prochaines joutes électorales au lieu d’aller occuper le terrain politique. Si elle n’ouvre pas à corriger ses tares, elle n’aura que ses yeux pour pleurer en 2026. Il y a eu fraude ne suffira pas à convaincre le peuple.
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)