Le gouvernement béninois, dans sa politique du développement économique et social positionne le secteur privé comme maillon de création de richesses et d’emplois. A cet effet, il a initié le Programme spécial d’insertion des jeunes dans l’emploi (Psie) qui se chargera de mettre à disposition des entreprises publiques et privées des compétences avérées. Pour lever un coin de voile sur le fonctionnement de ce Programme qui reste encore ambigu dans la tête des Béninois, Achille Houssou, économiste et chef département Appui et suivi des projets du Bureau d’analyse et d’investigation (Bai) était l’un des invités de l’émission spéciale du dimanche 21 juin 2020 sur la chaîne de télévision nationale.
«Il y a beaucoup de jeunes diplômés qui sortent des universités et qui ne peuvent pas occuper les postes qui sont ouverts dans les entreprises. Ce programme permet à travers des mesures, de préparer ces derniers pour qu’ils puissent y entrer et travailler facilement. Car, après la présélection, ils bénéficieront d’une formation. Donc, c’est un programme qui s’adresse prioritairement aux entreprises pour le bénéfice des jeunes». C’est l’essentiel à retenir de l’intervention de Achille Houssou lors de cette émission dont le thème est « Mieux comprendre le Programme spécial d’insertion des jeunes dans l’emploi ». Selon l’invité, le gouvernement entend employer d’ici cinq ans, 500.000 jeunes béninois. « A travers les grands chantiers lancés dans les 77 Communes, on note bien qu’il y a des postes qui sont ouverts, mais qui ne sont pas pourvus. Aujourd’hui, les entreprises, compte tenu du retard que nous avons connu dans le pays, ont la capacité de recruter », a-t-il expliqué. Toutefois, a précisé l’économiste, l’intervention du gouvernement permettra non seulement aux entreprises d’embaucher plus de jeunes, mais elle vise également à structurer le marché de travail face aux demandes des entreprises qui ne sont pas satisfaites à cause de l’inadéquation entre la formation des demandeurs d’emploi et les postes à pourvoir. Achille Houssou n’a pas manqué de préciser que le problème fondamental des jeunes est celui du sous-emploi qu’il faut régler. « Cela se voit dans les entreprises où des gens travaillent, mais ils n’ont pas de contrat. Des gens travaillent, c’est assimilable à l’informel », a-t-il laissé entendre.