(Près de 200 participants issus de pays de l’Afrique francophone)
Demain mercredi 25 octobre 2023, va prendre fin à Cotonou au Bénin, le 1er dialogue des jeunes sur l’avortement sécurisé en Afrique francophone ; une première initiative portée par des jeunes de la région sur ce droit humain fondamental, et le 1er mouvement de jeunes dynamiques et engagés sur l’accès à l’avortement sécurisé en Afrique francophone auquel prennent part près de 200 participants.
En partenariat avec l’Alliance des jeunes champions d’Afrique francophone pour l’Avortement sécurisé (Ajcaf-As), le centre Odas (Organisation pour le dialogue pour l’avortement sécurisé) organise depuis hier lundi 23 octobre 2023, la première édition du Dialogue des jeunes sur l’avortement sécurisé en Afrique francophone (Djasaf). Réunissant près de 200 participants venus de 17 pays de l’Afrique francophone, cette assise vise faciliter la création d’un espace diversifié pour mener des réflexions profondes et co-construire un mouvement jeune fort, organisé et mobilisé autour de l’avortement sécurisé en Afrique francophone. Ainsi, le Djasaf 2023 va permettre à des jeunes dynamiques et engagés de disposer d’un espace dédié pour réfléchir en profondeur sur leur place, progrès, besoins, défis et perspectives pour faire progresser le droit à l’avortement sécurisé dans la région. « Ce dialogue permettra d’engager des conversations profondes, de partager nos connaissances, de tisser des liens forts, d’amplifier les voix de la prochaine génération de défenseurs de la justice reproductive pour bâtir un réseau mobilisable où personne, tous sexes confondus ne sera laissé de côté », a expliqué Kadidiatou Sow, directrice du centre Odas. A l’en croire, en s’appuyant sur les efforts antérieurs, dont les actions ont ouvert la voie aux débats sur les droits reproductifs en général et en particulier sur l’accès à l’avortement sécurisé, ce dialogue permet de baliser le terrain pour que les futures générations empruntent une voie libérée de contraintes de la stigmatisation, de la discrimination et de l’injustice. « Nous sommes réunis non seulement par notre engagement commun en faveur d’un avortement sûr, mais aussi par notre détermination collective à remettre en question le statu quo, à démanteler les barrières et à défendre les droits humains fondamentaux que sont l’autonomie, la dignité et le choix », a-t-elle martelé. Des assurances du centre Odas, il ressort que l’avortement sécurisé sauve des vies. Par conséquent, l’ensemble de ces jeunes lutte pour « un avenir où l’avortement sécurisé sera non seulement un droit légal, mais aussi une réalité pour toutes celles qui le désirent en mobilisant l’ensemble des acteurs de l’écosystème ». Pour sa part, Nafissatou Hassan Alfari de Ajcaf-As, indique que ce dialogue est bien plus qu’une simple rencontre, c’est un appel à l’action, une déclaration de l’engagement des jeunes à faire avancer les droits sexuels et reproductifs, en particulier le droit à l’avortement sécurisé. « En tant que jeunes, nous représentons la plus grande force démographique de l’Afrique francophone, avec plus de 400 millions de personnes âgées entre 15 et 35 ans. Nous sommes la promesse d’un avenir meilleur, et nous avons un rôle clé à jouer pour façonner cet avenir. Cependant, notre responsabilité ne s’arrête pas à notre avenir, mais s’étend à celui de nos mères, de nos sœurs, de nos amies et de chaque individu qui lutte pour exercer son droit fondamental à l’avortement sécurisé. L’une des forces qui nous distingue est notre capacité à imaginer un avenir différent et à lutter pour le réaliser sans laisser aucune personne en rade », a-t-elle confié.
La dépénalisation de l’avortement au Bénin saluée
Il y a exactement 02 ans, le mercredi 20 octobre 2021, le Parlement béninois adoptait un nouvel amendement juridique à la loi de 2003 sur la santé sexuelle et reproductive, pour dépénaliser le droit et l’accès à l’avortement sécurisé. « Cela a été un pas de géant et un signal fort dans le sens des engagements de notre pays pour faire avancer les droits des femmes et des filles. Nous, jeunes championnes et champions du Bénin, sommes fiers que les voix des jeunes aient été soutenues, entendues, élevées et amplifiées dans le processus ayant conduit à la dépénalisation de l’avortement dans notre pays », a laissé entendre Nancylie Gbaguidi. Joris Jurriens, ambassadeur des Pays Bas près le Bénin a réitéré l’engament de sa République à accompagner les jeunes dans l’atteinte des objectifs pour la l’accès à l’avortement surtout pour la santé sexuelle des jeunes. Ouvrant officiellement ce dialogue Dr Blaise Guézo Mèvo, représentant le ministre de la Santé salue l’initiative. Pour Me Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la femme (Inf), c’est une initiative formidable qui vient à point nommé.