En 2024, le sous-secteur des enseignements maternel et primaire au Bénin a connu plusieurs avancées notables, marquées par des réformes structurelles et des initiatives visant à renforcer la qualité de l’éducation dans le pays.
Le premier acte fort de cette année 2024 a été l’amélioration de la situation des Aspirants au métier d’enseignant (Ame) au Bénin. La décision a été prise en conseil des ministres le lundi 18 mars 2024 sous l’égide du président Patrice Talon. Comme mesures, la rémunération des Ame passe de 11 à 12 mois dès cette année scolaire. Ils bénéficient d’une assurance maladie au même titre que les fonctionnaires de l’Etat. S’agissant des Ame de sexe féminin, elles ont droit à des congés de maternité. Le gouvernement accorde également une prime d’engagement pour service d’intérêt national de 20 000 FCfa par mois à partir du mois de mars 2024. Ils bénéficieront désormais de la gratuité des frais de scolarité pour leurs enfants, précise le compte rendu du conseil des ministres. A ces mesures d’amélioration des conditions des Ame, s’est ajoutée la réintégration de 175 Ame suspendus en conseil des ministres. Selon le compte rendu du conseil des ministres, « mis à part le bénéfice de l’assurance-maladie et l’exemption des frais de scolarité, ces nouvelles mesures représentent un effort financier annuel de plus de dix milliards de francs Cfa à la charge du budget national ».
Organisation de l’examen du Cep 2024
L’année 2024 a été marquée au mois de juin par l’organisation de l’examen du Certificat d’études primaires (Cep). L’examen s’est déroulé du 3 juin au 6 juin 2024. C’est la plateforme Educ-master qui a une fois encore été utilisée pour l’organisation de l’examen et la gestion du personnel enseignant pour les travaux. S’agissant de la composition écrite de l’examen, le top a été donné au plan national au complexe scolaire Sikè-Nord de Cotonou. A cette occasion, la délégation du Ministre de l’enseignement maternel et primaire (Memp) avec ses collaborateurs, élargie au préfet du Littoral Alain Orounla et au maire Luc Atrokpo, a lancé depuis Cotonou un appel à la responsabilité et la sérénité respectivement à tous les candidats du Bénin et aux surveillants associés au bon déroulement de ce premier examen du système scolaire béninois. Ces propos du Ministre Salimane Karimou sonnaient comme des bouffées énergisantes pour les candidats à l’examen du Cep 2024. Un appel à la sérénité que l’autorité ministérielle a répété dans les 14 salles de composition et qui devaient retentir dans les oreilles des 256.968 candidats répartis dans les 802 centres de composition sur toute l’étendue du territoire national.
Educ-Master, une réussite à l’épreuve de la transparence
A cette deuxième édition de l’expérience avec Éduc-Master en matière d’organisation de l’examen du Cep et surtout de gestion du personnel enseignant pour les travaux, le ministre Salimane Karimou n’a pas caché sa satisfaction au regard des commentaires bien favorables au sein des acteurs concernés et même dans l’opinion. « Nous sommes en train d’avancer. On a fait la première expérience l’année dernière qui était déjà une avancée significative. On ne peut pas satisfaire totalement, mais Éduc-Master est venu révolutionner les pratiques en matière de désignation des enseignants pour les travaux d’examens », affirme le ministre Salimane Karimou. Pour ce dernier, plus de clientélisme ni de favoritisme, c’est le système informatique qui opère les choix même si tout le monde n’est pas encore satisfait.
Augmentation du taux de réussite au Cep en 2024 par rapport à 2023
Après la phase de composition, place a été faite à la phase des corrections, qui est suivie de la délibération. Elle a été faite par la Direction des examens et concours (Dec) le jeudi 27 juin 2024. On note 89,67% de taux réussite à l’examen du Cep sur le plan national. Ce taux présente une augmentation par rapport à celui de l’année dernière (2023) qui était de 81,27%. Sur les 256 897 candidats présentés 226 021 candidats sont déclarés admis. Le département du Plateau arrive en tête avec 95, 35%. L’Atacora tient la lanterne rouge avec 82,16%. Les résultats par département se présentent comme suit : Alibori 83,11% ; Atacora 82,16%, Atlantique 90,71%, Borgou 94,60%, Collines 91,71%, Couffo 85,04%, Donga 93,97%, Littoral 91,99%, Mono 93,02%, Ouémé 84,72%, Plateau 95,35%, Zou 91,18%.
Un séminaire de préparation de la rentrée académique et universitaire 2024-2025
Les membres du Conseil national de l’éducation (Cne) et les cadres des ministères de l’enseignement maternel, de l’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur ont tenu du jeudi 22 août 2024 au vendredi 23 août 2024 un séminaire de préparation de la rentrée scolaire et universitaire 2024-2025. Ce conclave a permis de jeter les bases d’une année apaisée. Pendant 48 heures, les différentes parties engagées dans la mise en œuvre des politiques relatives au secteur de l’éducation ont échangé en vue d’anticiper les éventuels goulots d’étranglement qui pourraient compromettre la bonne rentrée scolaire et universitaire. Pour cette année, la thématique « La gouvernance pédagogique et administrative du secteur de l’éducation : quelles perspectives d’amélioration pour la réussite de la rentrée scolaire et universitaire 2024-2025 », a fait objet d’une analyse diagnostique de la part des participants dans le but de trouver des résolutions aux problèmes de l’éducation liés à la gouvernance administrative, pédagogique et financière. Selon le rapport présenté, sur 44 activités annoncées pour le compte de la préparation de l’année scolaire et universitaire 2023-2024, 28 ont été réalisées et 16 sont en cours d’exécution. Pour le compte de cette année, 73 activités définissent la feuille de route dont 23 pour le ministère des enseignements maternel et primaire, 31 pour les enseignements secondaires et 19 pour le compte de l’enseignement supérieur. Dans son discours de clôture, Kouaro Yves Chabi, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, a indiqué que les objectifs escomptés pour le séminaire sont atteints, en témoigne le niveau de mise en œuvre de la feuille de route du séminaire précédent et la qualité de la feuille de route de celui de cette année. Un comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route a été mis sur pied.
Nomination des directeurs d’écoles maternelles et primaires
Dans le cadre de la rentrée académique 2024-2025, le ministre des enseignements maternel et primaire (Memp) Salimane Karimou, a procédé à la nomination des nouveaux directeurs d’écoles maternelles et primaires. Il l’a fait savoir à travers 12 arrêtés pris pour chaque département. De même, le conseil des ministres en sa session du mercredi 11 septembre 2024, a marqué son accord pour le déploiement de 2431 Aspirants au métier d’enseignant (Ame) pour le compte du Ministère des enseignements maternel et primaire (Memp). Ce chiffre (2431) concerne les admis non encore affectés et qui ont marqué leur disponibilité, car les responsables du secteur prennent toujours cette précaution. Cette décision participe à l’option du gouvernement de permettre à l’apprenant d’avoir un enseignant devant lui en classe. Plus tard, une première vague des Ame de la maternelle et du primaire sera déployée. Ils sont au total 1612 Aspirants au métier d’enseignant (Ame) de la Maternelle et du primaire. Le ministre Salimane Karimou, a également rendu publique le 12 septembre 2024, la liste des écoles maternelles et primaires privées autorisées à ouvrir pour l’année 2024-2025. Courant octobre 2024, il a été procédé à l’affectation de 48 conseillers pédagogiques aux circonscriptions scolaires pour l’année 2024-2025.
Effectivité de la rentrée académique 2024-2025
Le démarrage des activités académiques au titre de l’année scolaire et universitaire 2024-2025 est une réalité depuis le lundi 16 septembre 2024. Ecoliers, élèves et étudiants reçoivent déjà les cours de la maternelle à l’université en passant par le primaire et le secondaire. Le constat a été fait sur le terrain par les trois ministres en charge de l’éducation au Bénin à savoir le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou ; le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Yves Kouaro Chabi, et la ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Eléonore Yayi Ladékan. La délégation ministérielle a officiellement donné le top à l’Ecole primaire publique de Gobé Quartier dans la Commune de Savè, département des Collines. Constat de l’effectivité de la rentrée scolaire par la présence des écoliers déjà à la cérémonie des couleurs, conseils et orientations de la délégation gouvernementale, réalité du fonctionnement de la cantine scolaire étaient au menu. S’adressant aux écoliers de l’Ecole primaire publique de Gobé Quartier, le ministre Salimane Karimou, le chef de file des ministres en charge de l’éducation, a fait savoir que : « L’examen de fin d’année se prépare depuis le premier jour de la rentrée ». Il s’est également félicité de ce que toutes les dispositions sont prises pour avoir les manuels et les cahiers d’activités dès ce premier jour. Même constat pour la disponibilité de la cantine scolaire grâce aux diligences du gouvernement qui a mis un point d’honneur à servir un repas chaud à tous les enfants dans les écoles à cantine scolaire sur toute l’étendue du territoire national, dès le lundi 16 septembre 2024.
Plus de 216 milliards de FCfa pour les Enseignements maternel et primaire en 2025
Le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, a présenté le mercredi 27 novembre 2024, les grandes orientations de son budget programme à la commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Il s’élève à 216 .186. 617 .026 de FCfa, marquant une augmentation de 21,53% par rapport à 2024. Les dépenses ordinaires représentent 209 .213 417.026 de FCfa (96,77% du budget), tandis que les dépenses en capital sont de 6. 973 .200. 000 de FCfa (3,23%), en baisse de 11,55%. Les dépenses de personnel augmentent de 17,10%, atteignant 150 .455 .330 .026 de FCfa, en grande partie pour le reversement des Aspirants au métier d’enseignant en Agents contractuels. Conformément au Cadre de dépenses à moyen terme (Cdmt) 2025-2027, le Programme d’investissement public du Memp exclusivement constitué de ressources intérieures a bénéficié pour le compte de la gestion 2025, d’une dotation budgétaire de six milliards neuf-cent soixante-treize millions deux-cent mille de francs Cfa (6 973 200 000 de F Cfa) contre sept milliards huit-cent quatre-vingt-quatre millions de francs Cfa contre 7 884 000 000 de FCfa en 2024 ; soit une baisse de neuf-cent-dix millions huit-cent mille de francs Cfa (910 800 000 de FCfa). Au titre de la gestion 2024, deux (02) anciens projets cofinancés figurent au Pip du Memp. Il s’agit du Programme de construction et d’équipement d’écoles primaires dans le département de l’Atlantique, Japon phase VI (Japon 6) et du Programme »Un élève sous un toit, une classe et un maître pour l’enseignement primaire » Bid 4. De même, le Memp a prévu d’opérer un transfert d’un montant de trois milliards sept cent quatre-vingt-quatre millions (3 784 000 000) de FCfa aux Communes pour les constructions et/ou réfections d’infrastructures scolaires ainsi que les équipements et d’opérationnaliser les 4 projets inscrits au Pag 2021-2026 pour un montant de deux milliards cent quatre-vingt-neuf millions deux-cent mille (2 189 200 000) FCfa.
Les perspectives
L’une des grandes priorités du sous-secteur des enseignements maternel et primaire, est d’assurer une couverture totale des besoins scolaires dans les enseignements maternel et primaire d’ici à 2026. Pour y parvenir, le gouvernement entend poursuivre la construction, la réhabilitation et l’équipement des salles de classe afin de répondre à la croissance démographique. Il entend mettre en place une loi sur le financement de l’alimentation scolaire, destinée à pérenniser le programme de cantine scolaire en obligeant les futurs gouvernements à allouer des ressources spécifiques. Le paiement régulier des subventions aux écoles maternelles et primaires est également au cœur des priorités. Ce soutien, crucial pour leur bon fonctionnement, sera ajusté pour tenir compte de l’augmentation de la population scolaire. Pour garantir une meilleure qualité de l’enseignement le personnel de contrôle et d’encadrement pédagogique sera renforcé pour accompagner les enseignants dans leur mission éducative. Des outils modernes de gestion des ressources humaines sont en développement, notamment pour l’enrôlement, la mise à jour des données du personnel et la gestion des actes de carrière. Par ailleurs, un vaste programme de numérisation des processus d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation est en cours. Une fois mis en œuvre, il modernisera le système éducatif, améliorant ainsi son efficacité et sa transparence.
Léonce Adjévi