Le ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, chef de file des trois ordres des enseignements et son homologue des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Yves Kouaro Chabi étaient le jeudi 14 décembre 2023 devant les députés pour répondre aux préoccupations de la représentation nationale touchant des questions liées à l’éducation. Pour permettre aux ministres de répondre en bloc, le président de séance, Barthélémy Kassa, premier vice-président de l’Assemblée nationale, a réuni ensemble trois questions sur avis favorable de la plénière. Il s’agit de la question relative à l’état actuel de l’enseignement en République du Bénin, initiée par le député Constant Nahum, la situation des Aspirants au métier d’enseignant proposée par le député Nourénou Atchadé et le programme de pré-insertion professionnelle des jeunes aspirants au métier d’enseignant, initiée par le député Nicaise Fagnon.
Extraits des éponses du ministre des enseignements maternel et primaire
1- Situation actuelle de l’enseignement au Bénin
Contexte général
L’enseignement dans notre pays, quel que soit le sous-secteur, fait l’objet d’attention particulière de la part du gouvernement de la rupture, et ceci en respect des dispositions constitutionnelles en la matière (articles 13 et 14). En dépit des contingences endogènes et exogènes, l’école béninoise fait son petit bonhomme de chemin.
Les orientations adoptées dans la conduite de la politique éducative prennent leur essence dans la volonté manifeste de faire de l’éducation le réel moteur de développement et visent à répondre au besoin du marché de travail et de l’économie. De ce fait, prennent corps toutes les réformes en cours notamment celle relative à la mise en place de la Stratégie Nationale de l’Enseignement et de la Formation Technique et Professionnelle et la réforme sur la qualité de l’enseignement au primaire et au secondaire général. Tout ceci concourt à la transformation structurelle de l’économie à travers les Programmes d’Actions du gouvernement et les divers documents programmatiques de gestion (Dppd, Pap, Pip, Cdmt) qui en découlent. Enseignements secondaire, technique et la formation professionnelle. Situation en 2016. Le diagnostic stratégique réalisé dans le cadre de la mise en place de la stratégie nationale de l’Eftp, en arrimage avec les orientations du Plan national de Développement 2018-2025, révèle globalement une faible représentativité des effectifs des apprenants dans la formation technique et professionnelle, avec une qualité de l’enseignement en baisse à cause des problèmes de gouvernance du secteur. Par rapport à la gouvernance, on note :
(i) une faible implication du secteur privé et du monde professionnel dans le pilotage et la gouvernance de l’Eftp (Gouvernances administrative, pédagogique et financière) avec pour conséquences, une absence de visibilité du partenariat public-privé; (il) une faible diversification des sources de financement de l’Eftp.
En termes d’accès, d’équité et de rétention, on note : (i) une quasi inexistence de l’Eftp (les effectifs des élèves de l’Eftp hors apprentis au Com et Cqp représentaient 2,9% des élèves de l’enseignement général);
(ii) une insuffisance notable et une inégale répartition des établissements d’Eftp sur toute l’étendue du territoire (27 Lycées Techniques et 13 Centres de Formation Professionnelle et d’Apprentissage (Cfa);
(iii) une faible diversification des offres de formations; (iv) un coût élevé de la formation; (v) une absence de conditions en faveur des personnes à besoins spécifiques.
En ce qui concerne la qualité, il est observé : (i) une obsolescence du plateau technique dans les établissements de formation; (ii) une inadéquation des programmes de formations aux besoins du marché du travail entraînant une faible efficacité externe du sous-secteur; (iii) une insuffisance et une faible qualification des enseignants d’Eftp (7 enseignants sur 10 enseignent dans des métiers pour lesquels ils ont une faible connaissance de pratiques professionnelles); (iv) l’absence des normes et standards en matière d’Eftp; (v) une absence de profils de gestionnaires d’établissements d’Eftp; (vi) une très faible prise en compte des Tic et de l’entrepreneuriat dans l’offre de formation en Eftp.
Pour ce qui est de l’Enseignement Secondaire Général, les problèmes majeurs sont :
Dans le domaine de la gouvernance : l’Esg est caractérisé entre autres par :
(i) Une complexité des procédures administratives; (i) une coordination sectorielle public-privé peu efficiente; (i) une faible intégration de
(faible intégration du système
L’utilisation des Tice dans l’Esc d’information et de gestion du sous-secteur); (iv) un faible renforcement des capacités des enseignants dans le domaine du numérique; (v) une faible maintenance des équipements numériques; (vi) une inadéquation du profil de quelques gestionnaires de ressources financières, pédagogiques et matérielles d’établissements scolaires.
En ce qui concerne la couverture scolaire et approche genre, on peut retenir : (i) une faible capacité d’accueil et de maintien des dispositifs de formation des enfants scolarisables; (ii) une faible capacité de rétention des apprenants des collèges de certaines zones (zones frontalières et zones à fortes activités agro-pastorales) (iii) une insuffisance quantitative et qualitative des infrastructures et laboratoires, des centres de documentation, d’infirmeries et du matériel et des équipements sportifs dans les établissements scolaires; (iv) une insuffisance des structures d’accueil des enfants à besoins spécifiques.
Par rapport à la qualité et efficacité interne, nous avons : (i) un faible niveau d’acquisition des connaissances et de développement des compétences par les apprenants; (ii) les dispositifs d’orientation scolaire non fonctionnels;
(ii) Une inadéquation des séries de l’Esg par rapport à la Sn-Eftp ; (iv) une insuffisance d’enseignants qualifiés notamment en Maths, en Pct et en Français; (v) un faible encadrement pédagogique du personnel enseignant;
(vi) une insuffisance du nombre d’Ens pour la formation des enseignants.
Dans le cadre législatif institutionnel et réglementaire, on peut retenir entre autres : (i) la caducité de certains textes dans l’Esg; (ii) l’absence de textes dans des domaines clés de l’Esc; (iii) une pluralité de langues nationales (60 langues environ) à promouvoir ; (iv) un problème de choix des langues de scolarisation en contexte multiculturel; (v) la non-utilisation comme médium et le faible développement des acquis de la langue anglaise.
La Situation en 2016
Le système éducatif béninois, en 2016, est marqué par une coordination insuffisamment efficace. En effet, malgré la mise en place de quatre instances de pilotage créées dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education, pour contribuer à la cohérence et à l’efficacité des différentes actions des ministères, à savoir : i) le Comité de Pilotage du secteur de l’éducation (Cpse); li) le Comité de coordination du Secteur de l’éducation (Ccse); iii) le Secrétariat Technique Permanent du Pddse (Stp-Pddse) et iv) le Comité de Suivi des Décaissements et des Marchés (Csdm), le système a connu un certain nombre de dysfonctionnements. Mieux, l’existence du Conseil national de l’éducation (Cne) auquel l’État a attribué la coordination de l’ensemble du système éducatif n’a pas amélioré les choses. Pilotage et soutien aux service. En moyenne, l’ensemble des dépenses (courantes et investissement) du secteur a représenté 28% des dépenses totales publiques de l’État hors service de la dette entre 2011 et 2015.
Accès, équité et rétention
En lien avec l’augmentation des effectifs, les taux bruts de scolarisation ont continuellement augmenté mais la performance et l’efficacité du système restent faibles. Le parcours scolaire des élèves dans le système formel révèle un problème de rétention avec un taux d’achèvement faible en dessous de 60% en 2015 selon les données Emicov 2015 (59,3 % pour les filles contre 59,9 % pour les garçons). La gestion du temps scolaire dans les enseignements maternel et primaire est inefficace. Les résultats des études réalisées en 2012 par la Giz, en 2014 par le Pasec et en 2015 par le Lares ont permis de retenir que: i) en moyenne, seulement 50% du temps scolaire règlementaire est effectivement consacré aux apprentissages dans la plupart des écoles; il) en moyenne, 41% des élèves ont un enseignant qui s’absente au moins une fois dans le mois; iii) en général, moins de la moitié du temps d’enseignement est véritablement destiné à l’apprentissage des matières fondamentales que sont le français (lecture, expression écrite) et les mathématiques; iv) les écoliers n’ont bénéficié que de 91 jours d’apprentissage sur les 174 jours prévus par le Ministère, soit 52,16 %. En termes d’acquisition des connaissances par les apprenants, les niveaux de connaissance restent insuffisants. En effet, les résultats aux différents examens confirment qu’un pourcentage élevé d’enfants n’acquiert pas les connaissances requises pour le niveau d’étude qu’ils s’apprêtent à achever. Par exemple, dans les disciplines fondamentales au Certificat d’études primaire (Cep) de 2015, les taux de réussite sont bas: 32,5 % en lecture, 43,8 % en expression écrite et 36,7 % en mathématiques. Cette situation est matérialisée par les résultats du CEP 2016 avec un taux de réussite de 41% et ceux de l’évaluation Pasec 2014 où le Bénin est classé avant dernier dans les disciplines fondamentales évaluées (mathématique et français). Ces faibles performances sont, en dehors des grèves répétées, aussi liées aux insuffisances qualitative et quantitative d’enseignants. Le ratio élèves/maître (Rem) est en moyenne de 52 mais en ne considérant que les agents permanents de l’État et les Agents contractuels de l’État, le Rem est de 65. L’écart de 28 entre le plus élevé et plus faible Rem départementaux cachent d’importantes disparités. Le besoin en personnel enseignant qualifié s’élevait à douze mille cent vingt-six (12.126) à la maternelle et au primaire. Etat actuel des enseignements au Bénin en comparaison à la situation de 2016.
1) Enseignements maternel et Primaire
A ce niveau, les trois programmes budgétaires de l’éducation formelle en exécution dans mon département ministériel feront ici objet de présentation à la représentation nationale. Il s’agit de :
Pilotage et soutien aux services;
– accès, équité et rétention :
– qualité des enseignements.
En plus de ces trois programmes phares, nous allons nous pencher également sur la contribution de l’éducation non -formelle.
*Pilotage et soutien aux services
Les changements positifs enregistrés dans le système éducatif ont pris corps suite aux réformes majeures engagées depuis 2016 en termes de pilotage.
Alors que le déficit en enseignants est chiffré à douze mille cent vingt-six
(12.126) en 2016, à ce jour, l’objectif « une classe, un enseignant » est atteint avec le redéploiement de 3088 enseignants aux postes sédentaires, le recrutement de trois mille quatre cent soixante un (3.461) enseignants contractuels et le déploiement de plus de seize mille Aspirants au Métier d’Enseignant à travers la mise en œuvre du Programme Spécial de Pré Insertion dans l’Enseignement (Pspie). Par ailleurs, avec le processus de dématérialisation de l’administration en cours, la gestion de la carrière des enseignants s’est améliorée. Les actes paraissent régulièrement et à bonne date. Mieux, les agents ont bénéficié d’une augmentation de 3% du point indiciaire et d’un sursalaire allant jusqu’à quarante mille (40.000) FCfa par mois.
Pour faire face au déficit criard d’inspecteurs constaté en 2016, il a été prévu au Pag 2016-2021, le recrutement annuel de 25 élèves -inspecteurs et de 50 élèves Conseillers Pédagogiques. L’effectivité de ces prévisions a permis de passer successivement de quarante-cinq (45) inspecteurs en 2017 à plus de 100 en 2022. Quant aux Conseillers pédagogiques, ils sont aujourd’hui au nombre de 270 répartis dans les zones. Il est à préciser que cette opération transitoire a permis autant que faire se peut d’assurer l’encadrement des enseignants pour une meilleure qualité des enseignements/apprentissages. Bien plus, l’atlas pédagogique a évolué au rythme de la disponibilité des cohortes d’inspecteurs. A cet effet, de nos jours, on dénombre quatre-vingt-dix (90) Circonscriptions Scolaires dotées chacune d’un inspecteur du fait de la disponibilité engendrée par le programme de recrutement et de formation annuel indiqué plus haut.
L’autre chantier de satisfaction est la réforme du Conseil national de l’éducation (Cne). Cette instance créée en 2009 pour coordonner l’ensemble du système éducatif peinait à prendre ses marques. Mais, dans son organisation actuelle, le Cne joue son rôle et assure un meilleur assainissement du système en régulant les actes normatifs et en veillant au respect des grandes options éducatives de l’Etat.
Enfin, l’engagement politique en faveur de l’éducation est plus manifeste et plus prononcé au regard du volume des ressources injectées. En effet, bien que la part des dépenses consacrées à l’éducation dans les dépenses publiques ait connu une stabilité, le volume a plus que doublé entre 2016 et 2023. Alors que les dépenses (courantes et investissement) se chiffrent à deux cent dix-sept milliards quatre cent vingt -quatre millions (217.424.000.000) de FCfa en 2016, elles ont substantiellement progressé et sont portées en 2023 à quatre cent quarante-trois milliards neuf cent soixante-six millions (443.966.000.000)de FCfa. Au niveau des enseignements maternel et primaire, elles sont passées de cent six milliards cinq cent quarante-sept millions (106 547 000 000) à cent soixante -neuf milliards quatre cent soixante millions (169 460 000 000).
(Suite dans nos prochaines parutions)
Propos recueillis par Martial Agoli-Agbo
(Br Ouémé-Plateau)
La situation des Aspirants au métier d’enseignant (Ame)
A) Contexte et justification
Le système éducatif au Bénin fait face depuis des décennies au problème de déficit quantitatif et qualitatif d’enseignants. Pour y remédier, les gouvernements successifs avant l’avènement du régime actuel ont recouru à différentes approches restées inopérantes pour diverses raisons. Il s’agit notamment du recours aux prestations des enseignants communautaires pour ce qui concerne la maternelle et le primaire et des enseignants vacataires pour le compte des enseignements secondaire général, technique et de la formation professionnelle. Sans ambages, le recrutement ou la sélection ainsi que l’utilisation de ces catégories d’enseignants ont laissé apparaître de graves dysfonctionnements auxquels il fallait trouver, en urgence, les solutions adaptées.
Compte tenu du fait que ces dysfonctionnements impactaient très négativement le système éducatif surtout la qualité des enseignements, il était devenu plus que jamais impérieux d’envisager un changement de paradigme. C’est dans cette optique qu’à partir de la rentrée scolaire 2019-2020, le gouvernement du Président Patrice Talon, lors du Conseil des ministres en sa séance du mercredi 25 septembre 2019, a mis en place le Programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement (Pspie). Mis en route depuis l’année scolaire 2019-2020, il se poursuit et se consolide à travers la stabilisation de la base de données et la maîtrise de l’état des effectifs et des besoins réels en personnel enseignant par établissement. Le suivi de cette réforme est réalisé par plusieurs structures représentées au sein du Comité interministériel de suivi des Ame. Sous l’égide de ce comité, des milliers de jeunes enseignants inscrits dans la base de compétences, sont déployés en début de chaque année scolaire dans les établissements d’enseignement maternel, primaire, secondaire général, technique et professionnel pour combler les déficits en enseignants.
B) Statut des Ame
L’utilisation des Ame s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Spécial de Pré -Insertion dans l’Enseignement et est régi par la Loi n° 98-004 du 27 janvier 1998 portant code de travail en République du Bénin, telle que modifiée et complétée par la Loi n° 2017-05 du 29 août 2017 fixant les conditions d’embauche, de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin ainsi que par les textes subséquents et par la Convention collective générale du 30 décembre 2005 applicable. De ce fait, ils occupent un emploi temporaire.
C) Situation des Ame à la maternelle et au primaire
Où en sommes-nous ?
La gestion de ce programme dont l’ambition clairement affichée est de mettre fin à la précarité des vacataires et des enseignants communautaires, puis de combler le déficit en personnel enseignant, a été confiée à l’Agence nationale Pour l’emploi (Anpe). Pour le compte du sous -secteur des enseignements maternel et primaire, 10.686 aspirants ont été déployés en 2019, 1.022 supplémentaires en 2020, et 4.407 supplémentaires en 2022.
A ce jour, 14.097 Ame titulaires du Ceap option enseignement maternel, du Ceap/Cap option enseignement primaire et du baccalauréat bénéficient d’un contrat de travail au Memp auquel il faut ajouter le déploiement supplémentaire de 417 Ame autorisé par le gouvernement pour satisfaire le besoin en personnel enseignant pour le compte de l’année scolaire 2023-2024.
• Traitement
Le Programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement (Pspie) s’inscrit dans la politique sociale du gouvernement et vise à sortir la jeunesse béninoise de la situation de précarité à laquelle elle fait face à travers le communautarisme et la vacation.
Les Ame sont, de 2019 à 2022 payés 9 mois sur 12 conformément aux dispositions de leur contrat de travail avec une assurance sociale garantie.
En joignant l’acte à la parole, le Gouvernement a acté le payement de 11 mois sur 12 depuis la rentrée de l’année scolaire 2022-2023.
Par ailleurs, ils bénéficient :
– (i) de la protection sociale avec totale prise en charge des cotisations sociales par l’Etat (aucune part ouvrière n’est prélevée sur la rémunération des Ame) et le temps de service actuel des Ame sera donc comptabilisé comme temps de travail effectif pour bénéficier des allocations sociales;
– (ii) de la prise en charge médicale (délivrée par le chef d’établissement avec fiche de paie délivrée par l’Anpe directement sur chaque compte en ligne des Ame);
– (iii) d’une prime d’incitation en fonction de la distance et de zones déshéritées lorsqu’ils sont déplacés du département de leur choix vers d’autres départements; (iv) des formations et des renforcements des capacités pédagogiques.
Mieux, les Ame ayant totalisé au moins trois ans de service continu seront reversés en Agents contractuel de droit public de l’Etat (Acdpe). A cet effet, les dispositions suivantes ont été prises :
– Adoption en Conseil des ministres le 07 décembre 2022 du reversement dans le corps correspondant de la fonction publique des Aspirants au métier d’enseignant ayant une ancienneté de trois (03) ans au moins et qui passent avec succès le test d’évaluation;
– élaboration de la feuille de route du processus de reversement;
– établissement de la liste des Ame ayant cumulé au moins trois (03) ans de service;
– définition des modalités d’évaluation;
– mise en place d’un comité interministériel chargé de conduire le processus d’évaluation.
Perspectives
Le gouvernement ayant invariablement en ligne de mire la réalisation complète de l’objectif d’une éducation universelle, manage en adéquation avec le caractère particulièrement dynamique de l’éducation. A ce niveau, il est à préciser que la création de nouvelles écoles, l’extension des classes, les scissions induisent systématiquement des besoins nouveaux en personnel enseignant.Cette trajectoire n’échappant guère au gouvernement particulièrement épris de l’assurance d’une éducation de qualité, il continuera de recruter des enseignants qualifiés d’année en année pour surmonter le gap constaté.
Mieux, au regard des avantages du Programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement (Pspie) d’une part et, conformément aux conclusions du rapport d’évaluation du processus d’utilisation des services des Ame (page 24) recommandant « la poursuite dudit processus » d’autre part, le
Programme se poursuivra avec le déploiement de nouveaux Ame pour satisfaire les besoins en personnel enseignant qui se constateraient.
C) Enseignement secondaire, technique et de formation professionnelle
Question n°1 : Quel est le point de mise en œuvre du Programme de pré-insertion professionnelle des jeunes aux métiers d’enseignement et les difficultés rencontrées?
Réponse n°1 : Le Programme spécial de pré insertion professionnelle (Pspie) est le programme ayant permis l’avènement des Aspirants au Métier d’Enseignant (Ame) dans les établissements scolaires du Bénin. Ce programme a été lancé à partir de la rentrée scolaire 2019-2020, en réponse à la pénurie du personnel enseignant.
a) Situation de la vacation avant la rentrée 2019-2020:
1 – recours aux vacataires par les chefs d’établissement pour pallier le manque d’enseignants dans les classes;
2- Les vacataires recrutés n’étaient pas nécessairement qualifiés;
L’essentiel était l’assistanat pédagogique dans nos écoles par une pseudo couverture des classes en personnel enseignant;
3- Les vacataires ne devraient avoir qu’au plus 9 heures par établissement et devraient parcourir plusieurs établissements pour espérer une rémunération mensuelle plus substantielle;
4- la rentrée scolaire débutait en octobre et les premiers vacataires étaient recrutés environ un mois plus tard, une fois que les groupes pédagogiques étaient stabilisés. Par ailleurs, les congés scolaires en décembre, février et avril, totalisant environ un mois et demi, n’étaient ni travaillés ni rémunérés pour les vacataires. En fin de compte et dans le meilleur des cas, les vacataires étaient rémunérés pour une période allant de 6 à 7 mois;5- favoritisme, corruption, escroquerie, pots-de-vin et autres pratiques regrettables étaient des maux qui entachaient le recours aux vacataires.
(b) Situation du Programme spécial de pré insertion professionnelle
(Pspie) à partir de la rentrée 2019-2020 :
1- Réduction de façon significative du déficit quantitatif et qualitatif d’enseignants dans les établissements scolaires du Bénin avec pour déploiement dans les collèges et lycée du Bénin de :
> 2019-2020 : 14 746 Ame
> 2020-2021: 13 684 Ame (passage aux 26h minimum par Ame)
> 2021-2022 : 14 991 Ame (retour aux 22h/24h en moyenne)
> 2022-2023 : 16 874 Ame
> 2023-2024 : 16 666 Ame : Couverture intégrale dans toutes les autres disciplines, après les derniers 754 Ame déployés le 17 novembre 2023 : une grande première dans notre pays.
2- Le point fait le mercredi 6 décembre 2023 avec les Directeurs départementaux révèle que 141 Ame déployés le 17 novembre 2023 (déploiement complémentaire) n’ont pas pris service. Le processus de leur remplacement, à partir de la base de données, est en cours.
(c) Quelques difficultés
1- Persistance du déficit d’enseignants en eps en raison de l’indisponibilité dans la base de données, avec même une absence de candidatures lors des tests de renforcement des Effectifs des Ame : 645 enseignants pour l’ensemble des 936 établissements scolaires du Bénin (894 Esg, 18 Etfp, 14 Cfpa et 10 Lta) ; cela fait tout de même, en moyenne moins d’un enseignant par établissement.
2- Léger besoin de couverture en Economie Familiale et Sociale (29) :absence d’Ame dans la base.
4- Disponibilité actuelle dans la base : 1 376 (dont 0 Eps et O Eps).
Question n°2: De quels avantages sociaux bénéficient les Aspirants aux
Métiers d’Enseignant (Ame)
Réponse n°2 : Les Ame bénéficient de nombreux avantages sociaux.
1- Rémunération sur 9 mois dès 2019-2020 et sur 11 mois depuis 2022-2023:
2- Protection sociale avec totale prise en charge des cotisations sociales par l’Etat (aucune part ouvrière n’est prélevée sur la rémunération des Ame). Le temps de service actuel des Ame sera donc comptabilisé comme temps de travail effectif pour bénéficier des allocations sociales;
3- Prise en charge médicale (délivrée par le chef d’établissement avec fiche de paie délivrée par l’Anpe directement sur chaque compte en ligne des Ame);
4- Les Ame déplacés du département de leur choix vers d’autres départements bénéficient d’une prime d’incitation en fonction de la distance:
5- Reconduction systématique des Ame ayant servi jusqu’à la fin de l’année scolaire précédente sous réserve, d’une simple confirmation (en ligne sur EducMaster) de disponibilité à servir ; ce qui permet un démarrage de l’année avec une couverture des classes en enseignants à plus de 95 %;
6- Sélection automatisée des Ame reposant sur des critères rigoureux et garantissant un déploiement juste et équitable en fonction des besoins complémentaires en enseignants des départements. Ce processus tient compte du choix de préférence des communes par les Ame, de leur qualification académique et professionnelle, ainsi que de leur performance aux tests de renforcement de la base des aspirants;
7- Possibilité de rapprochement de conjoints accordée pour les Ame femmes;
8- Participation intellectuelle aux journées nationales pédagogiques de réflexion et de concertation des enseignants , depuis deux ans, en prélude à la rentrée scolaire :
9- Participation aux travaux d’examens du Bepc et du Baccalauréat (surveillance et correction);
10- Renforcement pédagogique et didactique annuel de quelques Ame détenteurs de diplômes académiques par l’Institut national d’ingénierie de formation et de renforcement des capacités des formateurs.
Question n°3 : pendant que des besoins d’enseignants ne sont pas couverts, il nous est revenu qu’il y a des enseignants dans la base de données, non affectés : Qu’en est-il?
Réponse n°3 :
La présence dans la base de données des Ame ne garantit pas automatiquement un déploiement : cela dépend fortement des nouveaux besoins du système éducatif. Les Ame sont progressivement déployés en fonction des communes choisies et des besoins non couverts en enseignants.
A chaque nouveau besoin dans une discipline, dans une commune, les Ame de la discipline ayant choisi la commune comme premier choix sont classés par ordre de mérite indépendamment de l’ancienneté dans la base et le système choisit alors les plus méritants à concurrence du nombre de places recherchées. Ce processus tient également compte de leur qualification académique et professionnelle.
Question n°4: De même, des informations reçues des milieux scolaires, notamment, dans les collèges et lycées, plusieurs Aspirants aux métiers d’enseignant (Ame) interviennent dans 2,3, voire 5 établissements d’enseignement à la fois. Veuillez expliquer cette situation, statistiques à l’appui, et indiquer comment est réglé, le cas échéant, le problème de leurs déplacements.
Réponse n°4:
Sur 16 666 Ame déployés (dont 754 le 16/11/2023) 15931 ont leurs emplois du temps fixés sur EducMaster (la dernière vague des 754 en cours de mise en ligne) et il en ressort :
(a) Ame sur 1 seul établissement: 13 075 (F: 2 006; H : 11
069) => 82,07 %
(b) Ame sur 2 établissements : 2 354 (F : 274 ; H: 2 080) => 14,78 % == >96,85 % des Ame sont sur 1 ou 2 établissements dont 98,74 % des femmes!
(c) Ame sur 3 établissements : 444 (F : 52 ; H: 392)
(d) Ame sur 4 établissements : 51 (F : 4 ; H: 47)
(e) Ame sur 5 établissements : 7 (F : 0 ; H: 7)Des instructions sont données aux Directeurs départementaux (DU) pour qu’aucun Ame ne dépasse 3 établissements. Une vérification régulière est faite sur EducMaster et un rappel à l’ordre est fait aux Directeurs départementaux pour corrections. Ce rappel a encore été fait le mercredi 6 décembre 2023 au cours de la visioconférence destinée à faire le point de la couverture des heures d’enseignement.
Question n°5: Quelle pourrait être la différence additionnelle de la masse salariale annuelle (tous avantages sociaux compris), des Aspirants au métier d’enseignant (Ame), ayant déjà accompli trois (3) années successives de service, au cas où, ceux-ci, viendraient à être reversés en Agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe)?
Question n°6: À quand le reversement des Enseignants pré-insérés, les Ame, en Agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe), et quels en sont les critères ?
Réponse n°6 :
Un comité interministériel est actuellement sur le dossier et les programmations ne tarderont pas à être publiées. Le point est fait sur le nombre d’Ame avant effectué au moins 3 années scolaires : Esg: 12 179 et Eftp : 815
D) Enseignement supérieur et recherche scientifique
Les Aspirants au métier d’enseignant (Ame) du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique n’ont pas le même statut que ceux du secondaire. En effet, les aspirants au niveau du supérieur sont les détenteurs de diplômes de doctorats ou de masters spécifiques ayant la vocation d’enseigner dans les Universités et qui s’inscrivent dans une plateforme appelée « Fichier national des aspirants à l’enseignement supérieur (Fnaes) ». Ils constituent un vivier de potentiels candidats parmi lesquels seront recrutés les Assistants qui seront placés en position probatoire au terme d’un concours de recrutement. Ainsi, seuls les aspirants inscrits dans ce fichier et dont les dossiers sont validés peuvent soumettre leur candidature pour prendre part audit concours selon les profils et les spécialités retenus.
Eléments de réponse du Memp sur les Ame
Question 1: Quel est le point de mise en œuvre du Programme de pré-insertion professionnelle des jeunes aux métiers d’enseignement et les difficultés rencontrées?
Réponse 1: La mise en œuvre du Programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement a permis à ce jour de déployer au total 16.532 Aspirants au métier d’enseignant dans le sous-secteur des enseignements maternel et primaire.
La principale difficulté de mise en œuvre du programme est l’abandon de poste par des Ame, ce qui engendre des déficits en pleine année scolaire.
Question 2 : De quels avantages sociaux bénéficient les Aspirants aux
métiers d’enseignant (Ame) ?
Réponse 2 : Les Ame bénéficient des avantages sociaux suivants:
1- Une rémunération sur 9 mois dès la rentrée scolaire 2019-2020 et sur
11 mois depuis la rentrée scolaire 2022-2023;
2- Une protection sociale avec totale prise en charge des cotisations sociales par l’Etat (aucune part ouvrière n’est prélevée sur la rémunération des Ame). Le temps de service actuel des Ame sera donc comptabilisé comme temps de travail effectif pour bénéficier des allocations sociales;
3- La prise en charge médicale (délivrée par le chef d’établissement avec fiche de paie délivrée par l’Anpe directement sur chaque compte en ligne des Ame);
4- La prime d’incitation, d’éloignement et de zone déshéritée;
5- Une reconduction systématique des Ame ayant servi jusqu’à la fin de l’année scolaire précédente sous réserve de disponibilité à servir;
6- L’élection des Ame au reversement reposant sur des critères objectifs notamment le mérite;
7- La possibilité de rapprochement de conjoints accordée pour les Ame femmes;
8- la participation intellectuelle aux journées nationales pédagogiques de réflexion et de concertation des enseignants en prélude à la rentrée scolaire;
9. la formation au renforcement de capacité pédagogique;
10- la participation aux travaux d’examen et concours.
Question 3 : Pendant que des besoins d’enseignants ne sont pas couverts, il nous est revenu qu’il y a des enseignants dans la base de données, non affectés : Ou’en est-il?
Réponse 3 : Il faut rappeler que la base de compétences des AME est une base de données constituée des candidats ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10 sur 20 aux tests organisés par l’État. De ce fait, le nombre d’admis dans la base de compétences à l’issue d’un test est souvent supérieur au besoin alors que le déploiement se fait en fonction du besoin selon le mérite (des plus qualifiés au moins qualifiés) et les localités choisies par les postulants à l’inscription.
Au Ministère des enseignements maternel et primaire, les tests de constitution de bases de compétences sont organisés suite à l’évaluation du besoin en enseignants et la disponibilité dans les bases existantes. A titre illustratif, l’expression de besoin en personnel enseignant en 2022 s élevait à 4.407 pour une disponibilité de plus de 6.000. A travers le communiqué n°252/Memp/Sgm/D-Infre/Sa du 03 août 2022, tous les aspirants admis dans les bases de compétences antérieures et non encore déployés ont été invités à s’inscrire en ligne pour marquer leur disponibilité. Mais, à l’arrivée, moins de 2.000 ont répondu à cet appel. Ceci sous-entend la non disponibilité de ces derniers qui ne se sont pas manifestés et a obligé le Gouvernement à autoriser l’organisation d’un nouveau test le 15 octobre 2022 à travers le communiqué n°097/Memp/Mestfp/Dc/Sgm/D-Infre/Sp du 29 septembre 2022 dans le souci de préserver la qualité recherchée.
A cet égard, tous les Ame admis dans les bases de compétences et disponibles sont déployés. Ceux qui ne le sont pas sont ceux qui ne se sont pas inscrits pour manifester leur disponibilité au moment où le besoin est exprimé.
Question 4 : Mestfp
Question 5 : Quelle pourrait être la différence additionnelle de la masse salariale annuelle (tous avantages sociaux compris), des Aspirants au Métier d’enseignant (Ame), ayant déjà accompli trois (3) années successives de service, au cas où, ceux-ci, viendraient à être reversés en Agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe) ?
Réponse 5 : le reversement des Ame ayant totalisé au moins trois années de service après l’évaluation avec succès, fera passer la masse salariale du simple au triple. En effet, d’une valeur de huit milliards cent trente-six millions cing cent trente-six mille trois cent neuf (8.136.536.306) FCfa à ce jour pour neuf mille cing cent soixante-dix-huit (9.578) Ame, la masse salariale y compris la charge sociale de ces derniers passera à vingt-quatre milliards sept cent vingt-quatre millions deux mille six cent quatre -vingt -quatre (24.724.002.684) FCfa après reversement, soit une incidence financière de seize milliards cinq cent quatre-vingt-sept millions quatre cent soixante-six mille trois cent soixante-quinze (16.587.466.375) FCfa.
Ouestion 6 : À quand le reversement des Enseignants pré-insérés, les Ame, en Agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe), et quels en sont les critères ?
Réponse 6 : Le reversement des Aspirants au métier d’enseignant (Ame) en Agent contractuel de droit public de l’Etat (Acdpe) ne saurait tarder une fois que le cadre réglementaire est clairement précisé. Ce travail est en cours au niveau du comité interministériel mis en place à cet effet.
La décision de reversement entérinée et adoptée en Conseil des ministres le 07 décembre 2022 est opérationnalisée à travers les dispositions suivantes : (i) mise en place d’un comité interministériel chargé de conduire le processus d’évaluation;
(iii) Élaboration de la feuille de route du processus de reversement; (iti) établissement de la liste des Ame avant cumulé au moins trois (03) ans de service; (IV) définition des modalités d’évaluation au Memp, ils sont au total 9.578 éligibles à ce reversement.
Telle est, Monsieur le président, Honorables députés à l’Assemblée nationale, la substance des éléments de réponse du gouvernement aux questions de la Représentation nationale.
Je vous remercie.
Réactions du ministre Yves Kouaro Chabi des Enseignements Secondaire, Technique et la Formation Professionnelle
Situation actuelle
Au regard du diagnostic posé dans le domaine des Eftp
“Le gouvernement s’est doté en 2019 d’un document de stratégie nationale de l’Eftp dont la vision est formulée ainsi qu’il suit : « les jeunes en âge de travailler y compris les personnes à besoins spécifiques, disposent de compétences demandées par le marché du travail et de l’emploi pour une croissance économique stable, durable et inclusive » La mobilisation des ressources pour l’opérationnalisation de la stratégie de l’Eftp a démarré en 2021 et se poursuit.
Par rapport à la gouvernance du sous-secteur de l’Eftp, il est entrepris, entre autres : (i) le vote de la loi cadre sur l’enseignement et la formation techniques et professionnels mettant l’accent entre autres sur le partenariat public -privé; (ii) la mise en place d’un Cadre national de concertation pour la promotion de l’Eftp et ses démembrements aux niveaux stratégique et déconcentré; (iii) le démarrage de la formation des acteurs pour la mise en place du dispositif de suivi des formés et (iv) le recrutement de cabinets de consultants pour la mise en place :
O d’un modèle de gouvernance de l’Eftp avec la prise de textes d’application prenant en compte le secteur privé et favorisant l’autonomie pédagogique, administrative et financière des institutions et établissements de l’Eftp,
O d’une formule de financement des établissements d’Enseignement et de Formation techniques et professionnels (Eftp) basées sur les performances.
Au-delà de tout cela, de meilleures pratiques sont développées aujourd’hui dans le sous-secteur et méritent d’être évoquées. Il s’agit entre autres de :
(i) L’organisation du Certificat de qualification aux métiers (Cqm), du Certificat de qualification professionnelle (Cqp) et de l’Attestation de qualification professionnelle (Aqp), dans le cadre du développement de la formation par apprentissage encadrée par des textes réglementaires; (i) La mise en réseau des entreprises autour des établissements d’Eftp dans le cadre de la mise en œuvre de la formation par alternance; (ili)
(ii) La mise en place et l’opérationnalisation d’une formule de financement des établissements d’Enseignement et de Formation Techniques et Professionnels (Eftp) basées sur les performances et (iv) la mise en place d’un mécanisme durable de financement de l’Eftp.
Par rapport à l’accès, l’équité et la rétention, les grandes actions en cours avec l’appui des partenaires techniques et financiers sont : (i) la mise en place de 20 nouveaux et la réhabilitation de 10 anciens lycées techniques agricoles (Lta); (ii) la mise en place de 8 écoles des métiers (Em) de référence; (iii) la construction/réhabilitation, l’équipement et la spécialisation de 16 Lycées techniques professionnels (Ltp); (v) le développement de dispositifs de formation professionnelle spécifiques aux personnes non scolarisées ou déscolarisées précoces; (vi) le développement de formations de courtes durées, de formations continues et de reconversion au profit de tout public désireux de se former; (vit) la mise en place d’un dispositif d’intégration de l’alphabétisation dans les centres de formation professionnelle et d’apprentissage.
Toutes ces infrastructures disposeront des aménagements d’espaces réservés pour les personnes à besoins spécifiques.
Par rapport à la qualité, les actions entreprises ou en cours ont trait à : (°) la formation de 150 élèves gestionnaires des établissements d’Eftp; (i) la mise en formation de 24 élèves professeurs de différentes spécialités d’Eftp à l’Académie de Versailles en France, les 31 élèves professeurs restants seront formés à l’Enset de Lokossa: (iii) la formation de 20 cadres du sous-secteur en pilotage et gestion de l’Eftp à l’Iipe-Unesco, Pôle de Dakar; (iv) le recrutement et la mise en formation à l’Una, de 666 Aspirants au Métier d’enseignant (Ame) au profit des Lycées techniques agricoles : (v) l’élaboration des curricula pour les écoles des métiers et les LTA; (vi) la mise en place du Cadre national de certification et de qualification (Cnco) et du dispositif de la Validation des Acquis d’Expériences (Vae);
(vii) le recrutement d’un cabinet de consultants pour la mise en place du dispositif d’assurance qualité dans les institutions et établissements de l’Enseignement et la Formation techniques et professionnels (Eftp).
Dans le domaine de l’enseignement secondaire général, plusieurs initiatives sont entreprises notamment :
En termes de gouvernance et de pilotage : le Gouvernement a autorisé l’élaboration d’une stratégie de l’Es validée par le Groupe Local Education le 14 novembre 2023 en cohérence avec celle de l’Eftp afin de faire face aux défis du sous-secteur. Plusieurs autres initiatives ont été entreprises notamment:
(i)l’arrêté:n°052/Mestfp/Dc/Sgm/Dpaf/Ddestfp/Dipio/Cj/Sa/0185GG23 du 19 septembre 2023 portant création, organisation et fonctionnement du Réseau d’Encadrement et d’Animation Pédagogique (dispositif de veille pour instaurer la synergie entre les acteurs et assurer la formation continue en vue de la réussite des apprenants); (li) l’élaboration, en cours, du manuel de procédures de gestion administrative, financière et comptable des établissements d’enseignement secondaire général avec l’appui de l’Unicef, ainsi que la cartographie des risques de toutes ses structures techniques et centrales et de la base des données des établissements scolaires privés autorisés: (ili) Elaboration du projet de règlement pédagogique soumis à l’avis du Cne; et (iv) la formation des acteurs de l’école à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet d’établissement à l’effet d’assurer la planification triennale des activités de développement et optimiser la gestion des ressources de la communauté scolaire.
En ce qui concerne l’Accès, l’Equité et le Maintien, il a été poursuivi : (i) la construction et l’équipement des salles de classe; (ii) la mise en oeuvre de la mesure d’exonération des frais de scolarité de 248 053 filles du ler cycle de l’Esg et 5 060 du second cycle dans 20 communes (Kérou, Copargo, Sô-
Ava, Aguégués, Kétou, Banikoara, Gogounou, Kandi, Karimama,
Malanville, Ségbana, Bembèrèkè, Kalalé, Nikki, Pèrère, Sinendé,
Diakotomey, Klouékanmey, Lalo et Toviklin ) à titre expérimental aux filles du second cycle de l’Esg; (iii) la distribution de kits scolaires aux filles des classes de sixième et de cinquième dans les zones d’intervention de l’Unicef (iv) ; la mise en œuvre de l’activité intitulée « Prévention et lutte contre les comportements déviants en milieu scolaire », à partir des ressources du budget national et avec l’appui de la banque mondiale à travers le projet Sweed, à l’intention de tous les responsables administratifs et apprenants des établissements de l’Esg dans tous les départements du Bénin et ; (v) l’ouverture de 306 centres Pageda2 au titre de la campagne d’alphabétisation 2022-2023 (10 148 apprenants dont 6 312 femmes).
Par rapport à la qualité de l’enseignement, il faut noter : (i) la mise en formation initiale par l’Etat des enseignants Agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe) des promotions 2012, 2014, 2016 et de tous autres retardataires dans le but de finir systématiquement avec la question de personnel non qualifié et améliorer la qualité de l’offre éducative : (ii) l’inspection de 2358 enseignants et la réalisation de 2 911 remédiations pédagogiques individualisées et 420 remédiations groupées; (ii) le reclassement et l’avancement au profit de 5 339 enseignants et 2 195 agents de l’État; (iv) la mise en formation de 2 065 enseignants Agents Contractuels de Droit Public de l’Etat des promotions 2012, 2014, 2016 et ceux de 2008 qui n’avaient pas démarré ou achevé leur formation initiale et la formation de 721 Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) de la discipline Maths dans la perspective d’amélioration de la qualité de l’offre éducative et le renforcement des effectifs des enseignants par le déploiement de 15 733 Aspirants au métier d’Enseignant au titre de l’année
2022-2023 : (v) la distribution de matériels didactiques aux meilleurs établissements scolaires privés d’enseignement secondaire général; (vi) l’organisation à partir de l’année scolaire 2020-2021 de la Revue mensuelle des performances des établissements scolaires en vue d’un achèvement quantitatif et qualitatif de l’exécution des programmes d’études; (vii) l’organisation par le Cne les 28, 29 et 30 août 2023 d’un atelier sur la réforme de la qualité et le contrôle de la qualité des enseignements maternel, primaire et secondaire général et ; (viii) l’amélioration des résultats des examens nationaux (Bepc et Bac) portant les taux de succès à : Bepc : 60,50% en 2021 à 69,21% en 2023 en passant par 66,46% en
2022 ; Bac : 59,00% en 2022 à 63,08% en 2023 avec un taux plus élevé de 64,42% en 2021.
Propos recueillis par Martial Agoli-Agbo (Br Ouémé-Plateau)