Au lendemain de la rencontre entre le président de la république Patrice Talon et la délégation du parti « Les démocrates », divers acteurs politiques donnent leurs impressions. Sur la fin de non-recevoir opposée par Patrice Talon à la demande de clémence en faveur de l’opposante Réckya Madougou, Eugène Azatassou dit que le parti s’en remet à Dieu tout en ne perdant pas de vue ses objectifs.
Le Matinal : Comment appréciez-vous l’initiative de cette rencontre ?
Eugène Azatassou : C’est une bonne idée de vouloir rencontrer les responsables du parti « Les démocrates » sur un certain nombre de sujets parce qu’il faut qu’on se parle pour régler les problèmes de la Nation. Je crois que cette rencontre s’inscrit dans ce cadre. Mais je pense que pour régler les problèmes en profondeur, il faut se parler plus largement. Cela est une autre paire de manche.
Un point d’accord obtenu par rapport à l’audit de la liste électorale. Qu’en dites-vous ?
Je pense que ce pouvoir est en place depuis 2016. Je crois que je le connais maintenant. C’est très bien d’accepter qu’un audit soit fait de la liste électorale mais je crois qu’il faut que ce soit un audit bien fait. Par conséquent, il faut que le parti « Les démocrates », l’ensemble du peuple béninois y compris les hommes des médias, soient très vigilants pour que cet accord ne soit pas un marché de dupe ou de la ruse. Il faut que cet audit soit fait de façon consensuelle, et que l’on puisse donner les résultats qui satisfassent tout le monde. C’est déjà très bien d’accepter qu’il y ait un audit.
Sur la situation de l’opposante Madougou, le chef de l’Etat a opposé un refus à la demande de grâce présidentielle formulée par votre parti en sa faveur.
Je pense que la délégation Ld a plutôt plaidé pour l’adoption de la loi d’amnistie. Ils ont demandé au président de la République d’user de son influence pour l’adoption de la loi d’amnistie. Ce n’est pas qu’ils ont plaidé pour Madougou à part. C’est utile de le préciser. C’est le président de la République qui, dans son développement, a évoqué le cas Madougou a dit qu’il ne transige pas. Je pense que dans toutes nos religions, qu’elles soient traditionnelles ou importées, on prêche le pardon. Si quelqu’un estime que lui ne peut pas pardonner, on laisse à Dieu. Nous ne sommes pas Dieu, on ne peut pas obliger quelqu’un à pardonner. Pardonner c’est bien. La preuve, c’est que le président Yayi a pardonné et on a vu ce qui a suivi. C’est bien pour tout le monde quand on pardonne. C’est bien pour celui qui pardonne et c’est bien pour celui qui est pardonné aussi. Si quelqu’un estime qu’il ne peut pas pardonner, on n’a peut-être pas les moyens de l’y contraindre mais c’est bien dommage pour la cohésion de notre société.
Que fera le parti « Les démocrates » après l’échec de cette doléance essentielle ?
Je ne peux pas dire qu’il y a échec complètement parce qu’il a quand même été envisagé, une loi d’amnistie pour libérer d’autres notamment les étudiants et d’autres jeunes. On laisse le reste à Dieu. Nous ne sommes pas Dieu. Nous allons continuer à sensibiliser nos militants et le peuple béninois. Si le peuple estime qu’il lui faut quelqu’un qui est comme le président actuel qui ne sera plus candidat en 2026, qui estime que le pardon est une faute, nous prendrons acte.
Un mot de fin
Je pense que le fait pour le président du parti « Les démocrates » et la délégation d’avoir accepté l’audience, est une très bonne chose. Cela a permis de présenter les problèmes et ça a permis d’approfondir notre connaissance de la situation à la tête de notre pays.
Propos recueillis par Gabin Goubiyi