Depuis son évasion spectaculaire de l’environnement sanitaire du Centre hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) de Cotonou où il suivait des soins il y a environ deux mois, le pensionnaire de la prison civile d’Abomey-Calavi, Georges Bada, fait le chou gras de l’actualité. A défaut d’informations officielles sur les enquêtes en cours, des publications venant de part et d’autre, agitent l’opinion. Des manœuvres qui, loin d’orienter utilement les recherches, risquent de brouiller les pistes de l’enquête.
L’ex-maire d’Abomey-Calavi est au-devant de l’actualité sociopolitique depuis le vendredi 18 mars 2022 où, par un tour de magie dont il reste le seul à détenir le secret, l’homme a réussi à s’échapper de sa salle d’hospitalisation du Cnhu-Hkm de Cotonou. L’opinion avait cru dans un premier temps à une plaisanterie de mauvais goût quand le patron de l’Agence pénitentiaire de Bénin (Apb), François Hounkpè, a, au travers d’un message-téléphone-porté, donné l’alerte. L’information enflamme la toile et alimente les débats avec une flopée de commentaires et de questionnements. Il ne pouvait en être autrement tant, le fait paraît plutôt anodin. L’évasion d’un détenu de l’acabit de Georges Bada ne pouvait en effet passer inaperçu. Les supputations vont bon train et chacun et y va de ses analyses et arguments pour apprécier ce que d’aucuns qualifient de « Prison Break » à la béninoise. C’est dans ce climat que certains pseudo-enquêteurs se sont invités dans le débat. Des révélations tonitruantes sont faites çà et là. Plusieurs pistes sont avancées par des citoyens qui se sont subitement découvert des talents d’enquêteurs. Pour les uns, Georges Bada se serait envolé vers l’Europe pour y suivre des soins plus appropriés. D’autres supputations font état de ce qu’il serait dans la sous-région. Le Ghana est annoncé comme probable destination de l’homme après son évasion. Pour le troisième courant, l’ancien édile de la cité dortoir est toujours au pays. Les tenants de cette thèse estiment qu’il est impossible pour l’ancien député-maire de passer les frontières béninoises au regard de sa situation de détenu. Loin de faciliter les choses aux agents commis pour les enquêtes, ces différentes allégations visent plutôt à distraire l’opinion et embrouiller les pistes dans la recherche de la vérité. Les pseudo-enquêteurs se doivent de laisser les autorités policières et judicaires mener sereinement les enquêtes. Leur agitation serait plus utile à la nation s’ils s’employaient à verser les informations dont ils ont connaissance, aux experts en la matière. L’affaire étant toujours pendante devant la justice, chacun doit savoir raison garder. A défaut, les autorités sont invitées à prendre leurs responsabilités pour mettre fin à ces agitations provenant d’individus visiblement en mal de buzz.
Gabin Goubiyi