La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a connu mardi 1er juillet 2025 une affaire d’exercice illégal en pharmacie impliquant deux jeunes femmes et un livreur. La juridiction spéciale reproche à ces deux jeunes femmes la vente en ligne de produits destinés à l’avortement.
« Exercice illégal en pharmacie », c’est l’infraction pour laquelle les deux femmes sont poursuivies par le parquet spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Lors de leur procès mardi 1er juillet 2025, S.F. est présentée comme la grossiste et B.D. comme la détaillante. La détaillante fait des publicités sur les réseaux sociaux notamment Facebook et TikTok avec des messages tels que « médicament fortement sécurisé et rapide ». En dehors des produits destinés à l’avortement retrouvés chez la grossiste dans la rue du Bar « Remontada » à Togoudo (arrondissement de Godomey), elle a confié à la barre qu’elle vend aussi du paracétamol et de l’amoxicilline. Six (06) kg de produits pharmaceutiques ont été retrouvés sur elles. Selon le parquet, les prévenues ont été arrêtées à la suite d’une plainte déposée par une cliente. Elles ont été placées sous mandat de dépôt depuis le 19 juin 2025. Le livreur K.A. sollicité pour assurer les distributions, est également poursuivi, mais sans mandat de dépôt. Les deux femmes et leur livreur ont plaidé non coupable des faits d’« exercice illégal en pharmacie ». Le livreur a expliqué à la Cour qu’il n’a fait que livrer le colis pour lequel sa société a été sollicitée.
Réquisitions
Le ministère public de la Criet estime que c’est un dossier spécial en raison de la gravité des produits retrouvés sur les prévenues. Il a déploré le fait que plusieurs kilogrammes de produits pharmaceutiques soient en leur possession alors qu’elles ne sont pas des spécialistes. Pour cela, elle a demandé à la Cour de retenir les deux jeunes femmes dans les liens de la détention, et de les condamner à deux ans de prison ferme et à deux millions de FCfa d’amende chacune, et la destruction des produits. Quant au livreur, le ministère public a requis la relaxe pure et simple au bénéfice du doute.
Sans nier l’évidence, leur avocat, Me Cyril Djikui, a plaidé la clémence de la Cour pour une douce application de la loi. Aussi, a-t-il demandé au juge, de ne pas suivre les réquisitions du ministère public. « Elles ne recommenceront plus », a-t-il ajouté. En clair, il souhaite « une sanction qui les éduque. Car, elles sont ignorantes des conséquences des actes qu’elles posaient ». « Elles ne le referont plus, je vous le promets. Si je sors d’ici, j’irai voir leurs parents », a laissé entendre l’avocat. Le délibéré du dossier est prévu pour le 14 octobre 2025.
Sergino Lokossou