Les partis politiques comme Nouvelle force nationale (Nfn), Renaissance nationale (Rn), Moele-Bénin, Grande solidarité républicaine, Mouvement populaire de libération (Mpl) et Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) pourront-ils s’adapter aux nouvelles exigences du Code électoral ? Comment vont-ils survivre au tsunami qui se pointe à l’horizon ? Est-ce leur fin programmée ou vont-ils opérer le bon choix avant 2026 ? Voilà autant de préoccupations qui agitent les esprits dans le landerneau politique.
Depuis l’avènement de la Charte des partis politiques et du Code électoral, la dynamique est favorable à la création de grands ensembles politiques. De l’avis de plusieurs observateurs de la vie publique, ces partis manquent un peu d’envergure et peinent à s’imposer sur l’échiquier politique et leur voix n’est pas assez audible. Pour preuve, ces partis ne sont pas actuellement représentés au Parlement car ils n’ont pas eu de bons scores aux dernières élections législatives auxquelles certains n’ont d’ailleurs pas participé. Il faut faire observer que depuis 2016, le Bénin est en train de construire un modèle politique avec à la clé, un changement de paradigme qui mérite que les acteurs politiques quelle que soit leur coloration, s’inscrivent dans cette dynamique. C’est à l’aune des compétitions électorales qu’on évalue l’ancrage et l’assise des partis politiques et les dernières élections ont montré au peuple ce que valent ces partis politiques en matière de représentativité sur l’ensemble du territoire national.
Fusionner ou sombrer
Au regard des nouvelles dispositions contenues dans le nouveau Code électoral, sur la base desquelles les partis politiques doivent concourir pour les élections générales en 2026, certains observateurs avertis entrevoient un avenir sombre. A en croire d’autres, la météo politique n’annonce aucune éclaircie pour ces partis politiques de moindre envergure. Vu l’écosystème politique et les lois qui organisent la vie politique au Bénin, ces partis politiques ont intérêt et gagneraient à se constituer en de grands ensembles, parce que la compétition oblige qu’ils aient de l’ancrage dans l’ensemble des circonscriptions électorales pour satisfaire à l’obligation de représentativité. En effet, la première disposition qui les met en difficulté et risque de les emporter, fait état de ce que pour être éligibles au partage des sièges, les partis doivent au préalable obtenir 10% des suffrages au plan national. Ensuite, dans chacune des circonscriptions électorales du pays, il est fait obligation au parti d’obtenir 20% des suffrages avant d’avoir droit, à ce niveau, à la répartition des sièges à moins d’être en accord de gouvernance avec un autre parti également éligible au partage de sièges.
Mailles serrées
La tâche devient herculéenne pour ces partis à faible ancrage qui, toutes proportions gardées, n’apportent aucune plus-value au débat ou à l’animation de la vie politique. Les dernières élections législatives en sont une belle illustration « N’importe qui ne peut plus venir sur la scène politique pour nous distraire. Les acteurs politiques doivent faire preuve de vision », commente, sentencieux, un observateur qui ajoute qu’il serait difficile, voire impossible pour ces partis, de tenir face aux nouvelles dispositions du Code électoral. Il devient donc important que ces partis politiques changent de stratégie en optant pour le choix de la raison : celui de se fondre dans les grands regroupements politiques pour pouvoir braver les exigences du Code. Par ailleurs, le Code prévoit qu’en tant que parti, il est possible de signer des accords de gouvernance. 2026 n’est plus loin et ces partis ont encore quelques mois pour s’adapter aux nouvelles exigences du Code pour ne pas disparaitre.
Sergino Lokossou (Coll)