L’artiste contemporain béninois, Sébastien Boko se prépare activement pour divulguer au public les œuvres de sa nouvelle exposition intitulée ‘’ La poésie des ancêtres’’. Elle sera ouverte le mercredi 09 janvier 2025, à son domicile, sis à ‘’Togbin’’.
Deux idées forces constituent le résumé de cette exposition dont le commissariat est sous la coordination de Marion Hamard. La première idée est la mise en avant du bâtiment qui va abriter les œuvres de cette exposition. Selon les propos de Sébastien Boko, le plan du bâtiment n’est pas pensé au hasard. « Tout est basé sur des détails que j’admire dans la culture béninoise, notamment, le culte Vodun ».
Ce sont de petites choses, que j’ai mis dans ce bâtiment à travers la peinture et les poteaux. Ces derniers sont pour moi, une sorte d’invitation aux ancêtres de retrouver quelque part où ils peuvent abriter, quelque part où ils peuvent se sentir en connexion avec le futur », a-t-il indiqué. Quand vous regardez le bâtiment, poursuit-il, vous observerez, une grande bande bleue tachetée de petits ronds blancs, pour vous rappeler que c’est le kaolin qu’on prend pour tacheter le corps des adeptes. Ces poteaux qui tiennent le bâtiment symbolisent des œuvres culturelles qui sont de retour au Bénin, a-t-il détaillé.
Au cœur de ce bâtiment, l’artiste laisse découvrir des escaliers exceptionnels. Il renchérit « Les escaliers sont un mélange de la beauté et le danger. Autrement dit, la beauté qu’il peut avoir dans le danger. Ce sont des escaliers qui peuvent faire flipper. Quand vous êtes dessus, c’est comme si vous flottez, c’est comme si vous êtes en suspension en l’air. Il s’agit d’une idée afin de prouver comment l’homme peut repousser ses limites, aller au-delà du conformisme et du classicisme. C’est surtout ce qui justifie la conception du bâtiment. Il faut reconnaitre que tout ça a été possible grâce à mon épouse, la Nouvelle-Zélandaise, Anna Korver, artiste exceptionnelle ».
Parlant de la deuxième et dernière idée force, elle se rattache aux œuvres installées au l’intérieur du bâtiment. Ces nouvelles œuvres résultent la progression significative des créations de l’artiste. Outre le bâtiment dans son ensemble, le public aura à découvrir des masques de Guèlèdè, d’Egungun et de l’être humain qui sont gravés de plaquettes d’internet, de plaquettes de télévision, d’ordinateurs sculptées par des lignes de connexion de plaquettes d’internet. Ce mélange entre le masque et l’humain, selon l’artiste, vont de pairs. « Parce que, si le physique meurt toute suite, il redevient l’esprit et l’esprit devient un masque. C’est dans votre réalité », a-t-il justifié. Cet artiste contemporain aborde une nouvelle création dont le public est exhorté à découvrir à tout prix. Il s’agit d’une série sur le comptage en langue Fongbé. Cela présente une sorte de poésie imaginaire et incroyable, à l’en croire. Il confie : « Ça m’a sidéré, quand j’ai commencé cette série. C’est un très bon sujet que je continuerai à développer ». Avec une technique semi-figurative et abstrait, il sort des toiles qui permettent au public de déceler avec attention, le comptage des chiffres et lettres en langue fongbé. « Il y a des imaginations, des objets et des parties du corps humain qui signifient ou représentent des chiffres. Par exemple, le chiffre 17 représente simplement en lange fongbé, trois (03) pieds et deux (02) yeux. Vous voyez que la poésie est là. La logique est là. Un autre exemple, une corde qui veut dire en langue fongbé quarante (40). Quant à la terre argile, elle représente vingt (20). Pour moi, c’est sidérant », a-t-il conclu. Cette exposition sera ouverte au public le mercredi 09 janvier 2025 et prendra fin le 28 mars 2025.
Abdourhamane Touré