L’activiste et leader panafricaniste Stellio Gilles Robert Capo-Chichi, plus connu sous l’appellation Kémi Séba est-il sérieux dans son ambition de succéder au président Patrice Talon en 2026 ? C’est la question qui mérite d’être posée depuis que l’intéressé a fait une déclaration fracassante sur les réseaux sociaux indiquant son intention d’être le porte-flambeau du parti Les Démocrates à la Présidentielle de 2026.
Suivant le droit positif béninois, c’est tout à fait normal que toute personne jouissant de la nationalité béninoise et remplissant les critères légaux, aspire à diriger un jour ce pays. Seulement, il faut qu’un minimum de sérieux entoure le projet vu l’importance de la fonction présidentielle. Or, dans le cas de Kèmi Séba, il y a, à émettre de sérieux doute quant à la crédibilité et la pertinence de cette ambition. A y voir de près, la manière dont il présente le projet manque du sérieux et semble le discréditer. Outrecuidant comme à ses habitudes, l’homme prévoit d’organiser une « contestation populaire » pour imposer sa candidature. Comme si le Bénin était devenu un pays de non-droit, la cour du roi Pétaud où le désordre est la règle et l’ordre l’exception. A plusieurs reprises, Kemi Séba a fait des déclarations de nature à compromettre l’image du pays en taxant les dirigeants de commis de la françafrique. Récemment dans un contexte où le Bénin était en crise avec le Niger, il a affirmé avec force conviction que son pays hébergeait des légionnaires français. Le patron de l’Ong Urgences panafricanistes écorne l’image du pays et montre aux yeux du monde qu’il fait le lit au terrorisme. Ces genres de propos ne devraient pas venir d’un potentiel dirigeant ou de quelqu’un qui nourrit des ambitions d’être porté à la magistrature suprême.
Rallier le Bénin à l’Aes, seul projet de société de Kèmi Séba
L’ex-président Boni Yayi et les siens doivent faire attention à cet aventurier qui vogue au gré de ses intérêts et dont le seul combat serait de rallier le Bénin à l’Alliance des Etats du Sahel. Pour plusieurs lecteurs et observateurs de l’actualité politique du continent, la candidature de Kèmi Séba recèle bien un piège étant donné qu’il est adulé par des pays qui, quoiqu’on dise, ont pris le Bénin en adversité comme le Niger où il a été nommé conseiller spécial du leader de la junte au pouvoir.
L’opposition béninoise à l’épreuve de la crédibilité
Si l’activiste Kèmi Séba nourrit l’ambition de se porter candidat sous le couvert du parti Les démocrates, il a certainement constaté qu’il n’y a personne qui fait le poids dans cette formation politique. Ce qui traduit une sorte d’inorganisation au sein de l’opposition. Un parti politique bien organisé ne peut laisser un individu qui n’a même pas la qualité de membre du parti, se permettre de rêver en couleur comme l’a fait Kèmi Séba qui a saisi la brèche, puisque le parti n’arrive toujours pas à désigner une figure pour la Présidentielle de 2026. Le parti Les démocrates doit refuser cette main tendue de Kèmi Séba qui n’augure rien de sérieux non seulement pour le parti mais aussi et surtout pour la nation béninoise. Ils doivent se souvenir qu’il a parfois traité l’ancien chef de l’État d’être complaisant avec le système de la françafrique.
Sergino Lokossou