(Le gouvernement se prononce sur le cas Agbogba)
Le dossier relatif à l’expropriation du sieur Bérenger Agbogba, un des propriétaires affectés par les projets le long de la Route des Pêches, a fait grand bruit dans le courant de la semaine dernière. Après les graves révélations faites par l’intéressé, la réaction du gouvernement était vivement attendue. Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole de l’Exécutif, s’est prononcé sur cette actualité qui défraie la chronique, au cours d’un entretien télévisé le weekend dernier.
Après les clarifications de la commission de dédommagement au sujet de la libération du bâtiment de l’huissier de justice Bérenger Agbogba, c’est au tour du gouvernement de décliner sa part de vérité dans ce sulfureux dossier. Est-ce que l’Etat a accompli les tâches qui lui sont assignées par la loi dans le cas d’espèce ? Oui, a répondu sans ambages le porte-parole du gouvernement. A en croire Wilfried Léandre Houngbédji, le gouvernement n’a rien à se reprocher dans ce dossier. Les différentes diligences et formalités ont été accomplies conformément aux dispositions réglementaires. Dans ses explications, le porte-parole a indiqué que les personnes affectées par le projet ont été dédommagées. « L’Etat par précautions, a consigné les ressources nécessaires au dédommagement », a-t-il exposé. Il ressort de ses explications que la plupart de ceux qui n’ont pas encore reçu les frais de dédommagement, sont ceux qui ne se sont pas associés à la procédure. En effet, poursuit-il, la procédure requiert que les présumés propriétaires situés dans l’emprise du projet se présentent pour une estimation contradictoire de la valeur du bien immeuble devant faire objet d’expropriation. Dans le cas de Me Agbogba comme dans beaucoup d’autres, le gouvernement expose que le retard du dédommagement serait probablement dû à son obstination à ne pas collaborer avec la commission interministérielle chargée de dédommagement des personnes affectées par les projets le long de la Route des Pêches. Sur la demande de l’officier ministériel d’être intégré dans le périmètre des travaux du projet ou de se voir reproduire à l’identique son immeuble, le porte-parole a laissé entendre qu’accéder à une telle doléance, serait non seulement contraire aux textes mais violerait également le principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi. Il révèle en effet que plusieurs personnes situées dans l’emprise du projet ont, sans succès, formulé la même requête. Le cas du sieur Agbogba ne pourrait donc, du point de vue de Wilfried Houngbédji, faire objet d’une faveur spéciale sans que l’Etat ne soit taxé d’orchestrer une politique de deux poids, deux mesures. Il recommande au professionnel de droit de déférer aux différentes formalités requises afin d’accuser règlement du montant correspondant à son indemnisation qui a été consigné à la Caisse des dépôts et consignation conformément à la loi.
Gabin Goubiyi