Le samedi 25 janvier 2025, les descendants de la lignée royale Béhanzin d’Abomey se sont réunis pour la quatrième fois consécutive sur l’esplanade du palais princier de Dada Gbêhanzin à Djimè, pour célébrer l’héroïsme de leur aïeul. Chants, danses, rythmes et témoignages ont été les moments forts de cet évènement auquel ont pris part, Cyrille Gougbédji, le secrétaire général adjoint du Gouvernement, le préfet du Zou et d’éminentes personnalités politiques, religieuses et traditionnelles.
Le 25 janvier 1894, Dada Gbèhanzin Bô Aïdjlè rencontrait à Kpatinli le Général Alfred Amèdée Ddods dans le but d’aller négocier avec le président français d’alors, Mari François Sadi Carnot. 131 ans après, les filles et fils de la descendance royale se souviennent encore de cette bravoure de leur arrière-grand-père. Ce symbole de nationalisme et de patriotisme, ils ont décidé de le célébrer chaque année, histoire d’inculquer ces valeurs intrinsèques à la jeune génération. Cette année, ils n’ont pas dérobé à la tradition. Dah Kpassiakata Béhanzin a annoncé les couleurs des manifestations en situant les invités de marque sur les tenants et les aboutissants de la 4ème édition de la fête identitaire des Goundôvi. Pour le président du comité d’organisation, cette initiative vise à commémorer la reconnaissance, la bravoure, l’honneur et le respect des principes cardinaux du royaume de Danxomè dont le souverain avait fait montre devant l’envahisseur français. Selon lui, cette volonté farouche de défendre la terre de ses aïeux, les intérêts supérieurs de Danxomè au prix de sa vie, doit inspirer tout bon citoyen où qu’il se trouve. « C’est un modèle qu’il faut enseigner aux jeunes en leur montrant que lorsqu’on est engagé, on y reste et que pour rien au monde, il faut respecter les engagements », a souligné Kpokpodofi Béhanzin, l’un des descendants. « En refusant de signer un quelconque traité susceptible d’aliéner l’indépendance de la terre de ses aïeux, Gbêhanzin n’a fait la volonté de son père », a rappelé Dah Agodéka Béhanzin. Pour le préfet du Zou, c’est une initiative qu’il faut saluer, puisque son objectif est de perpétuer l’histoire afin de la revendre aux touristes. Telle est d’ailleurs la vision du chef de l’Etat, a-t-il dit. Après avoir permis aux participants de se ressourcer par le biais des rythmes Houissodji, danse guerrière et une création artistique de Gbêhanzin puis de »Vihoun » de Tindji, deux figures emblématiques qui contribuent au rayonnement de l’histoire de Danxomè ont été distinguées. En guise de reconnaissance de leur apport, Dah Adandédjan Mètogban et Ahomagnon ont reçu chacun un tableau décoratif. Source de motivation, les deux récipiendaires ont promis de poursuivre sans relâche le chemin. Ces instants mémorables ont été clôturés par les prières de bénédiction et d’exhortation du roi de Danxomè. Dans son adresse à ses sujets et à tout le peuple béninois, Dada Dèwènondé Ahossou Wôdôdô a prié pour la paix, l’unité nationale tout en demandant aux citoyens béninois de se mobiliser autour de cette fête.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)