L’approche éco-santé, qui vise à comprendre les interactions complexes entre les environnements sociaux, économiques et écologiques et leur impact sur la santé, prend une dimension particulière lorsqu’on y intègre les questions de genre et d’équité sociale. Tychique Nougbodé, expert en santé publique pose un regard critique sur les disparités.
Dans de nombreux contextes, les inégalités liées au genre exacerbent les disparités en matière de santé. Les femmes, par exemple, sont souvent confrontées à des obstacles supplémentaires pour accéder aux soins de santé, en raison de normes sociales restrictives, de rôles de genre traditionnels ou de discriminations systémiques. De même, les hommes peuvent être confrontés à des pressions sociales qui affectent leur santé mentale et émotionnelle. Parlant de l’égalité et d’équité de genre, explore Typhique Nougbodé, expert en santé publique, il y a un impact négatif des inégalités entre les hommes et les femmes en termes d’opportunités et de droits dans tous les domaines de la vie sociale, économique et politique, surtout dans notre contexte en Afrique et au Bénin. Et cela retentit la croissance économique et le développement du pays. Or, ces conditions sont obligatoires pour une justice sociale et le développement durable. L’éco-santé offre une opportunité d’examiner de manière critique ces disparités et d’identifier des solutions innovantes pour les réduire. Par exemple, en analysant les déterminants sociaux de la santé à travers une perspective de genre, on peut mieux comprendre comment les normes et les attentes sociales influencent les comportements liés à la santé. Cela peut conduire à des interventions plus ciblées et efficaces, qui prennent en compte les réalités spécifiques des différents groupes de la société.
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L’égalité entre les sexes devient un objectif crucial pour l’atteinte des objectifs de santé et d’éco-santé. « Et donc il faut qu’on introduise l’analyse du genre, afin de s’interroger sur les statuts des femmes et des hommes dans la satisfaction sociale et sur l’impact des rapports sociaux », trouve-t-il. Cette analyse,à l’en croire, va permettre de comprendre les causes des disparités dans la société, dans leur environnement tout en considérant les aspects économiques. Cela va aboutir à l’écoute des hommes et des femmes, la libération de la parole des femmes, le rejet du sexisme dans les stéréotypes, la recherche-action sur la thématique genre, la mobilisation et la participation etc..Pour l’expert en santé publique, il est aussi essentiel d’intégrer une perspective de genre dans toutes les politiques de santé pour promouvoir l’équité de genre en santé. Cela implique de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes dans la prestation des soins de santé, de lutter contre les normes sociales discriminatoires, et de promouvoir l’autonomisation des femmes dans tous les aspects de la vie. « Pour le bien-être de tous, il est impératif d’intégrer les aspects sociaux économiques et environnementaux et assurer l’équité sociale du genre dans une approche éco-santé » souligne Tychique Nougbodé, expert en santé publique.En outre, l’approche éco-santé peut mettre en lumière les liens entre les inégalités de genre et d’autres formes d’inégalités sociales, telles que celles liées à la race, à l’ethnicité ou à la classe sociale. En examinant ces intersections, on peut mieux comprendre les mécanismes sous-jacents qui perpétuent les inégalités et concevoir des interventions plus holistiques et inclusives.
Estelle Vodounnou (Coll)