La gestion des gares routières de Bohicon continue de susciter moult réactions au sein des citoyens et des conseillers communaux. Des conférences de presse ont été organisées aussi bien par les conseillers que par le cabinet du maire, le week-end dernier, soit pour dénoncer la politique de gestion de l’autorité communale, soit pour éclairer la lanterne des uns et des autres.
Depuis quelques jours, la gestion des gares est au cœur de la polémique sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique à Bohicon. Une situation qui a obligé le cabinet du maire à monter au créneau. Pour le chef dudit cabinet, Abel Gbètowènonmon, le seul souci du maire de Bohicon, Rufino d’Almeida, est le développement de la ville carrefour. Préoccupé donc par les questions cruciales du développement de Bohicon, le maire est resté muet par rapport aux agitations inopportunes. Cependant, estimant que le droit à l’information fait partie des droits essentiels, le cabinet a jugé nécessaire de se prononcer sur les sujets qui alimentent les débats au sein de la population en vue de lever l’équivoque. Dans cet exercice, Abel Gbètowènonmon, directeur de cabinet du maire de Bohicon a, dans un premier temps, rappelé le contexte des réformes administratives dans lequel se trouvent les mairies au Bénin puis, relevé le point de convergence des décisions prises par les autorités au sujet des gares. A en croire ses propos, la plupart des Communes sont dans une période de transition où les différents acteurs s’attèlent à mettre en œuvre les différentes dispositions de la réforme en cours sur l’administration territoriale. Ce qui pourrait susciter quelques tâtonnements. Mais cela ne traduit pas l’opposition des autorités contre le développement. Faisant référence aux différentes décisions prises soit par le préfet, le maire, le procureur ou soit par la secrétaire exécutive (Se) à propos des gares, le chef du cabinet a fait remarquer que le fond est resté le même. Selon lui, aucune de ces autorités n’est contre la mise en place du dispositif du maire permettant l’amélioration de la mobilisation des ressources. Elles veulent tous que les ressources mobilisées soient sécurisées et que la mobilisation se fasse dans les meilleures conditions possibles. Ils sont tous d’accord que les chargements et les déchargements hors parcs constituent un danger qu’il faut combattre. Ils sont tous d’accord qu’il faut mettre fin à la corruption et détruire les poches de nuisance. « Tout le reste, ce sont les questions de procédure», a-t-il souligné. Il poursuit en indiquant que les approches peuvent bel et bien différer. Mais Il revient aux instances appropriées de dire la procédure qu’il faut. « Ce n’est pas sur WhatsApp qu’on règle les problèmes de procédure », a-t-il insisté. Il a fustigé l’attitude des citoyens de Bohicon qui jouent à un « mauvais jeu » dont le vilain dessein est d’opposer les autorités. « Nous n’avons aucun intérêt à voir une opposition entre la Se et le maire, entre le maire et le préfet. Ce n’est pas bon pour le développement de la Commune », a-t-il prévenu. Le maire était en avance dans les réformes Fidèle à son crédo «Bohicon aujourd’hui et demain » Rufino d’Almeida, après avoir pris les rênes de la Commune de Bohicon, a engagé, avec le soutien du Conseil communal, des réformes au niveau des gares et des unités économiques et marchandes dont le seul but est d’améliorer la mobilisation des ressources propres. Dans cette dynamique, la mise en place de la Régie autonome de la gestion infrastructures économiques et marchande de Bohicon (Ragiem-B) est devenue impérative, puisque c’était l’une des conditionnalités pour que la ville continue de bénéficier de l’appui de la Coopération Suisse. « Personne n’obligeait le maire et son conseil à mettre toutes les unités économiques et marchandes sous la gestion de la Ragiem-B. S’ils l’ont fait, c’est parce qu’ils veulent le développement. Et le maire n’est contre personne » , a martelé Abel Gbètowènonmon qui a ajouté que la Ragiem-B n’a pas vocation à mettre en œuvre les réformes. «Les réformes du gouvernement n’ont pas inclu la Ragiem-B », a-t-il précisé. Il a conclu en indiquant que ce qui se passe n’est pas une question de transition ou d’intégration de l’existant dans les réformes du gouvernement en vue de se conformer auxdites réformes, à la Ragiem-B et aux textes de la République. Ainsi, il a exhorté les citoyens à faire confiance à leurs dirigeants, d’éviter de s’attaquer au maire comme s’il est au cœur de tous les problèmes. De retenir que l’autorité communale a toujours la primauté sur les questions de développement, qu’il n’y a aucun conflit sur le fond entre les différentes autorités en charge de la gouvernance locale. Il y a juste des approches de procédures différentes sur lesquelles elles finiront par se comprendre. Ce qui est important, a-t-il dit, est que le préfet et le maire continuent de parler le même langage au sujet du développement Aucun d’eux ne travaille contre le développement. Ferdinand Bokossa sur sa faim Ces explications n’ont pas convaincu Ferdinand Bokossa, conseiller communal de l’Union progressiste Le renouveau (Up-Le renouveau). Lors d’une conférence publique, animée le vendredi 24 février 2023, l’élu communal a crevé l’abcès. A l’entendre, le point de discorde se situe au niveau de la gestion qui est faite des ressources humaines au niveau des gares. D’après ses explications, des gens qui n’ont aucun lien juridique avec la mairie continuent d’officier au nom de la Commune. Il a pointé du doigt les gestionnaires et les superviseurs. Là où le bât blesse, précise le conseiller, est le fait que ces agents n’émargent pas au budget de la Commune. « Mais comment nourrissent-ils leurs familles ? », Cherche t-il à comprendre. Pour lui, il y a lieu de soupçonner des faits de corruption qui méritent d’être mis à nu. Il a alors invité les instances compétentes à s’intéresser à la question tout en faisant la lumière sur leur gestion. Il a également dénoncé l’injustice qui caractérise la gestion des tours sur les gares. « Il est instauré sur la gare de Saclo, un système dit de ‘’Sans tour’’ qui pénalise les chauffeurs de l’Up Le renouveau et de Les démocrates. La cohésion sociale est donc menacée», a-t-il fustigé. Dans une démarche de reddition de comptes à ses mandants, le conseiller de l’Up Le renouveau a saisi l’occasion pour faire le point de la dernière session du Conseil communal à la population. On retient de son exposé que sous la mandature actuelle, Bohicon ne dispose pas d’un projet d’investissement. Il en veut pour preuve le compte administratif gestion 2021 qui affiche un taux de réalisation de 10% d’investissement alors que les fonds mobilisés ne sont pas dépensés. Pire, les textes sur la Décentralisation sont foulés aux pieds. Il a alors déploré le fait que ce sont désormais les partis qui leur imposent les membres de l’exécutif communal. Pour mettre fin à ces désordres, Ferdinand Bokossa, a demandé au président du parti majoritaire de se saisir du dossier pour sauver les meubles. A l’issue de cette rencontre qui marque un partenariat entre l’élu communal et ses mandants Ferdinand Bokossa a promis de multiplier ces genres de rencontres pour mieux informer le public de la gestion qui est faite des ressources de la Commune.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)