La gestion des déchets solides sous le gouvernement du Nouveau départ est, qu’on le veuille ou non un exploit, même si le travail à faire est encore grand et difficile. En novembre 2018, le régime de Cotonou a crée la Société de gestion des déchets et de la salubrité urbaine du Grand Nokoué (Sgds-Gn Sa) pour la mise en œuvre du projet de gestion des déchets solides ménagers.
Compte rendu fidèle du démarrage des activités de la Sgds-Gn
Le projet de modernisation de la gestion des déchets solides ménagers dans le Grand Nokoué, qui est inscrit dans l’opérationnalisation de l’acte stratégique 7 du Pilier 3 du Programme d’Action du gouvernement, sera mis en œuvre par la Société de gestion des déchets et de la salubrité du Grand Nokoué (Sgds-Gn). Et c’est le ministre du Cadre de vie et du développement durable, José Tonato qui a procédé au lancement officiel des activités de ladite société en présence de la Secrétaire générale du ministère de la Santé, du préfet de l’Atlantique et du Littoral et des maires des communes de Cotonou et d’Abomey-Calavi. C’était le mercredi 18 décembre 2019 à la salle de conférence du Stade Général Mathieu Kérékou. Dans son discours de lancement, le ministre José Tonato a relevé l’importance d’une amélioration des conditions de vie des populations. Selon lui, Cotonou et son agglomération végètent dans une insalubrité notoire parce que le dispositif existant reste inefficace et les populations dans leur grande majorité n’adoptent pas des attitudes écocitoyennes. Il fait noter que la difficulté de pré-collecter et collecter près de 30% des déchets produits. Le reste est soit jeté dans les caniveaux, soit sur les berges, soit enfoui dans les rues, aggravant la vulnérabilité vis-à-vis des inondations. « Après 03 ans de réflexion, de remise en cause, nous allons entamer une expérience qui se veut perfectible, parce qu’au jour le jour, nous allons l’améliorer », a laissé entendre le ministre José Tonato avant de dire que ce projet est un maillon important qui donnera de la valeur à tout ce qui se fait jusqu’à présent. Au total, 25 Petites et moyennes entreprises (Pme) sont engagées pour au moins 03 mois, avec une supervision électronique, pour que les villes du Grand Nokoué soient en état de propreté avancée. Toujours dans son intervention, le ministre a aussi fait savoir que 35 superviseurs seront en charge des 42 secteurs qui composent le Grand Nokoué afin de superviser l’effectivité du travail à accomplir. Le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, Jean-Claude Codjia, s’est dit fier d’être le représentant du ministre José Tonato dans les deux départements à sa charge, car avec méthode et patience, ce dernier arrive à traduire dans les faits, les projets phares et déterminants du Pag. Il a tenu une fois encore à le saluer pour le travail qu’il abat. Après le lancement des activités, les Pme et la présidente du Conseil d’administration de la Sgds-Gn, Olga Prince Dagnon ont procédé à la signature des contrats. Chaque Pme a ensuite reçu son équipement et son bordereau de livraison. Ces équipements sont composés de 70 chariots et près de 700 tricycles motorisés, environ 1000 engins roulants de pré-collecte des déchets, plus de 80 engins lourds de collecte, et autres. A terme, ce sera plus de 10.000 emplois directs et indirects créés. Il faut rappeler que ces Pme auront pour tâche d’assurer la propreté des rues, de curer les collecteurs primaires et secondaires, de collecter et d’évacuer les déchets solides ménagers des villes, de trier, traiter et valoriser les déchets, d’informer et sensibiliser la population.
Ayant recruté des Pme pour un contrat de 3 ans durant lesquels, elles vont assurer le service de pré-collecte des déchets solides dans 69 zones, La Société de gestion des déchets et de la salubrité du Grand Nokoué a démarré le 1er juillet 2020, la première phase de ses activités de collecte des déchets solides ménagers. La pré-collecte est strictement gratuite jusqu’à la mise en vigueur d’un nouveau mode de tarification.
Un début difficile
Les activités de la Sgds-Gn démarrées, des perturbations ont été observées quelques semaines. Des déchets sont restés dans les maisons pendant plus d’une semaine sans être ramassés par l’équipe de la Sgds-Gn. La réaction des populations ne s’est pas faite attendre. Dans les médias locaux l’on pourrait lire diverses impressions. « J’ai l’impression qu’il n’y a pas une organisation. Avant, quand le secteur privé gérait cela, on savait qu’à Fidjrossè, les éboueurs doivent passer le lundi, mercredi et vendredi. Avec la gratuité qui a commencé, on ne connaît plus les jours où ils doivent passer », a déclaré Myriam Degbe, mère de famille. « Je me dis que c’est parce que c’est gratuit. Entre-temps, nos poubelles restaient à la maison et les éboueurs viennent chercher. Mais à cause de la pandémie du Covid-19, ils ont exigé que les poubelles soient mises dehors. Et comme on connaît les jours où ils viennent, on met les poubelles dehors et elles sont vidées. Maintenant si tu mets ta poubelle dehors, le lendemain, tu retrouves ça non vidée », a dit Narcisse Hounwanou. « La semaine dernière, ils ne sont venus qu’une seule fois alors qu’il y a au moins les poubelles de quatre ménages. Et je vends de la nourriture juste à côté », a déploré dame Solange, vendeuse de riz à Houénoussou. « L’équipe de ramassage passe devant ma maison et elle ne fait même pas attention aux gens. Vous criez, vous les appelez mais, ils vous ignorent. Ils veulent qu’on les soudoie. Ce n’est pas bon », a dénoncé Camille, un retraité habitant au quartier Ste Cécile. « On payait régulièrement et on n’avait pas de problème avec la collecte des ordures », a-t-il ajouté. « Quand les tricycles sont pleins de déchets, les ouvriers partent et ne reviennent plus », a déclaré Sophie Guédénon, habitant au quartier Djomehountin. « Les poubelles de ma voisine sont vidées, mais une fois devant chez moi, je trouve mes poubelles pleines », a-t-elle ajouté.
« En saison de pluie, les ouvriers doivent au moins passer deux à trois fois. On ne peut pas entasser des ordures devant sa maison pendant plus de 48 heures puisque la plupart des ménages n’ont pas les poubelles homologuées », a indiqué Donatien Lokossou.
Bienvenue Agbassagan
(Suite dans la prochaine parution)