C’est le député de l’Union progressiste Le renouveau, Jean-Claude Apithy, qui a, à travers une question d’actualité, interpellé le gouvernement sur l’incendie survenu dans un dépôt d’essence de contrebande à Sèmè-Kraké dans la Commune de Sèmè-Podji. Ses préoccupations visent à connaître le nombre de victimes, la réaction des sapeurs-pompiers, la diligence effectuée par le gouvernement depuis le 23 septembre 2023 et les dispositions envisagées pour endiguer cette commercialisation de ce produit dit « Kpayo ».
Deux membres du gouvernement se sont prêtés à cet exercice. Il s’agit du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Alassane Séidou et sa collègue de l’Industrie et du commerce Shadiya Assouman. Pour le ministre Alassane Séidou, on ne peut faire de comparaison par rapport au drame survenu à Dassa. La preuve, on requiert une grande évolution par rapport à la gestion du drame de Sèmè-Kraké. « Tout n’est pas parfait, mais il faut reconnaître quand même que des améliorations ont été apportées », a-t-il cinfié.
En ce qui concerne la mobilisation des autorités
A Kraké, les autorités ont été spontanément mobilisées aux niveaux gouvernemental, préfectoral et communal. Il en est de même avec les responsables d’associations. En ce qui concerne le temps d’intervention des différents centres de secours, le centre de secours de Sèmè-Podji est intervenu sept minutes après la survenue du drame, le centre de secours de Porto-Novo est intervenu 19 minutes après et le centre de Cotonou 51 minutes après.
En ce qui concerne les résultats
« Nous avons dit que nous avons enregistré 34 morts calcinés sur le site. Malheureusement, à l’impossible nul n’est tenu. Tout le monde sait l’incendie dû à l’essence. C’est en une fraction de seconde. Mais, il y a 13 blessés qui sont décédés dont 12 au Cnhu et puis un au centre de traitement des épidémies à Abomey-Calavi. Mais, les blessés qui sont décédés sont des blessés graves. Ce sont des compatriotes qui ont eu des brûlures graves. Et en matière de brûlure, le pronostic est en fonction de la gravité de la lésion initiale. Si la surface corporelle est brûlée à plus de 60%, le pronostic est sombre. Tout le monde le sait. Et on a enregistré parmi les 13, des brûlés à plus de 70%, à plus de 80%. C’étaient donc vraiment, des cas extrêmement graves. On ne pouvait même pas les évacuer parce que si nous les évacuons, les médecins qui vont les recevoir dans les autres pays vont se poser la question de savoir, mais qu’est-ce qu’ils veulent de nous ? Ils veulent qu’on fasse l’impossible ? Parce que c’est clair que le pronostic est sombre. Mais, on est obligé de tirer jusqu’à la dernière ficelle, les accompagner et voir si l’impossible peut se faire. En dehors de cela,12 ont pu être sauvés, dont dix guéris totalement et deux qui sont en train de suivre des traitements. Et pour les deux, c’est sûr qu’ils vont guérir parce que les lésions ne sont plus graves. Il y a une nette amélioration. Donc, je veux dire quand même qu’il y a une évolution. Nous continuerons à travailler. Nous ne voulons pas nous convaincre de ce que le maximum est fait. Nous savons que beaucoup restent à faire. Nous resterons dans la dynamique, mais il faut reconnaître quand même qu’il y a une évolution et dans le bon sens ».
Réaction de la ministre Shadiya Assouman sur la commercialisation de l’essence « Kpayô »
« Nous avons au Bénin, des lois qui déclarent la guerre à certaines activités illicites. Mais, il y a des réalités qui font que nous devons regarder ces mêmes activités avec beaucoup de retenue. 85% des populations consomment le Kpayo et c’est 600.000.000 de litres par an. Ce qui fait perdre à l’Etat 89.389.000.000 de francs Cfa. L’Etat a enregistré 54 000 points de vente et 162.000 personnes exercent cette activité. Ainsi, la répression devient très difficile vu ce grand nombre. Des acteurs sont impliqués et ont écrit avec nous le projet de déploiement. Ils se sont impliqués en amont et également en aval tout ce que nous avons fait de ce projet. C’est un projet complètement inclusif socialement et financièrement avec les acteurs. Nous allons vulgariser effectivement les conditions des 2000 mini-stations, puisque, notre ambition est de pouvoir couvrir tout le territoire. Avec ces mini-stations aux normes, nous ferons en sorte pour que ce secteur devienne progressivement conforme et que nous puissions donc réinsérer tous ceux qui ne trouverons pas de place dans ce secteur. »
Propos recueillis par Martial Agoli-Agbo (Br Ouémé-Plateau)