Au Bénin, un ancien officier de l’Armée a été condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende de 500 000 FCfa. C’est le verdict prononcé le jeudi 6 mars 2025 par la Chambre correctionnelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), dans le cadre d’une affaire d’incitation à la rébellion et de harcèlement via un système électronique.
Le jugement concerne un ancien colonel, autrefois intendant militaire de première classe des Forces armées béninoises (Fab), désormais admis à la retraite. La Criet a déclaré l’ex-militaire, identifié sous le nom de A. K., coupable d’incitation à la rébellion et de harcèlement par le biais d’un système électronique. En conséquence, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et à une amende de 500 000 FCfa. Cette sentence est plus sévère que celle requise par le ministère public. En effet, le parquet spécial de la Criet avait demandé 3 mois de prison avec sursis et une amende de 500 000 FCfa. Malgré sa condamnation, l’ex-officier supérieur des Forces armées béninoises ne purgera pas de peine de prison, car sa condamnation ne comprend pas de privation de liberté, comme l’indique un envoyé spécial de Libre Express. Lors des audiences précédentes, l’ex-colonel A.K. avait plaidé non coupable. L’accusation lui reproche d’avoir partagé dans deux groupes WhatsApp deux informations. La première concerne un article du journal Libération, qui traite de la relation entre le président Patrice Talon et l’ex-président nigérien Mohamed Bazoum. La seconde est une ancienne vidéo du capitaine Trékpo, un ancien forestier radié des rangs des Eaux, forêts et chasse. Lors de l’audience du jeudi 16 janvier 2025, interrogé sur l’article du journal Libération qu’il avait relayé, l’ex-officier a expliqué qu’il avait voulu alerter les autorités militaires sur la diffusion d’informations sensibles sur internet. « Je savais qu’il y avait certains de mes supérieurs qui fréquentaient des forums. Après avoir envoyé l’article, certains de mes supérieurs m’ont appelé et nous avons discuté du sujet », a-t-il affirmé. Il a précisé que ces groupes WhatsApp comprenaient des officiers, des ministres et des personnalités importantes du pays. Toutefois, on peut s’interroger sur pourquoi il n’a pas directement alerté les autorités compétentes. L’ex-colonel a rétorqué que son objectif était simplement d’alerter les autorités. Concernant la vidéo du capitaine Trékpo, l’ex-officier supérieur des Forces armées béninoises a indiqué qu’un ami, un officier supérieur d’un pays hostile au Bénin, lui avait envoyé cette vidéo accompagnée d’un texte. Selon ses propos, cet ami, qu’il présente comme un attaché de défense, avait accusé le Bénin de servir de base pour des activités de déstabilisation. L’ex-colonel a précisé avoir contacté son ami pour lui faire savoir que ces accusations étaient fausses.
L. A.