Réunis à la faveur d’un séminaire d’information et de sensibilisation, les coordonnateurs départementaux de la Fédération nationale des tradipraticiens et cultes du Bénin (Fena-Tpc Bénin) et les membres du bureau exécutif ont acquis de connaissances sur l’arsenal juridique qui encadre leur profession et les démarches à mener pour se formaliser. C’était le samedi 14 octobre 2023 à Bohicon.
« Mon peuple meurt, faute de connaissances ». Pour que cela ne soit pas ainsi pour les tradipraticiens du Bénin, le vénérable Dah Sogbè Kpozèhouè a initié cette énième rencontre d’échanges et de sensibilisation entre les professionnels du droit et les guérisseurs, les prêtres de Fâ, les chefs de couvents, les adeptes et autres. La particularité de celle-ci réside dans le fait qu’elle a connu l’invitation d’un médecin assermenté qui a entretenu les participants sur ce qu’ils doivent faire pour être en règle vis-à-vis de la législation en vigueur et pouvoir exercer dans la quiétude. Selon le président de la Fena-Tpc Bénin, ce rendez-vous vise à doter ses militants d’outils nécessaires leur permettant d’éviter la prison et les ennuis judiciaires. « La paix, la sécurité et la quiétude conditionnent le développement. Au niveau de notre fédération, nous travaillons pour l’essor du Bénin. Raison pour laquelle nous orientons nos actions vers la sécurité et la lutte contre la cybercriminalité pour accompagner le gouvernement du président Talon dans sa démarche », a indiqué le vénérable Dah Sogbè Kpozèhouè. Dans sa communication, le procureur de la République, près du tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey a mis l’accent sur les cas de viol, de séquestration, des crimes rituels, la cybercriminalité et autres infractions que commettent de manière fréquente, les tradipraticiens souvent dans l’ignorance. A en croire le professionnel du droit, les viols sur mineures de moins de 18 ans, les cérémonies de mariage des enfants aux divinités dans les couvents sont strictement interdites par les textes de la République. Selon lui, le Bénin aspire à devenir une Nation moderne qui prône l’émergence de la femme. D’après le procureur de la République, tous ceux qui constitueront un handicap à l’émancipation de la femme, seront en conflit avec la loi. Il en a profité pour attirer l’attention de ceux qui hébergent les malfaiteurs, les cybercriminels, les détourneurs de deniers publics ou qui contribuent à leur protection par quelque manière que ce soit sur les risques qu’ils encourent. Sortis de leur ignorance, les participants ont exprimé une kyrielle de préoccupations auxquelles le communicateur a tenté d’apporter des éléments de réponses pour éclairer leur lanterne.
Médecine africaine et moderne, une complémentarité pour sauver des vies
Pour Dr Juvénal Akoha, médecin de son état, la coexistence depuis des lustres entre la médecine africaine traditionnelle et la médecine conventionnelle, exige un mécanisme d’harmonisation pour une complémentarité efficace dans la prise en charge efficiente des malades. Dans cette dynamique, l’Etat a établi les conditions à remplir. Malheureusement, les tradipraticiens, dans leur majorité, n’ont pas connaissance de ces mesures. Il les a donc entretenus sur les formalités et les démarches à faire pour être reconnu comme guérisseur traditionnel auprès des institutions étatiques et avoir une existence légale. Il a également mis l’accent sur la certification de leurs produits. « Ils doivent les soumettre à l’analyse et à la validation d’un laboratoire agréé avant toute utilisation en vue de garantir leur innocuité pour le bien-être de la population. Il leur a aussi conseillé de disposer de carnets de soins où ils doivent régulièrement consigner des renseignements sur le malade. Venus de tous les départements du Bénin, les participants sont satisfaits et ont souhaité que de telles rencontres s’organisent de temps en temps. La formation a été sanctionnée par la remise d’attestations aux participants.
Z.T. (Br Zou-Collines)