L’Institut national de la femme (Inf) semble être né avec des dents. Pas question de perdre une seule minute avant de se mettre au service de la défense et de la promotion des droits des femmes béninoises. Face à la presse la semaine écoulée, Claudine Prudencio, présidente de l’Institut est revenue sur ses attributions et ce qui se fera dans de brefs délais pour que désormais, plus rien ne soit comme avant.
« Dès maintenant, les femmes béninoises, sans distinction, se mettront en véritable synergie d’actions pour réussir le challenge d’une grande contribution au processus de développement. Ceci, dans la dignité et loin des griffes de toutes les violences et injustices qui leurs étaient infligées ». C’est par ce ton d’assurance que Claudine Prudencio a répondu à la question des journalistes sur ce qui changera dans la lutte pour la protection des droits des femmes au Bénin. Mais pour y arriver, ce ne serait pas une marche solitaire. La présidente de l’Inf appelle à la contribution de tous. Les autres composantes de la société ne devraient pas rester en marge de cette révolution : « Je veux pouvoir compter sur ces acteurs importants dans la promotion de la femme béninoise et dans la lutte contre les violences faites aux femmes : toutes les grandes composantes de notre Nation, les institutions étatiques, les acteurs de la société civile, particulièrement celles qui interviennent dans le domaine de la promotion de la femme, les partenaires au développement du Bénin » L’Inf n’est pas un enjoliveur. C’est un dispositif solide, très solide, pensé et mis en place par le gouvernement qui y a mis tous les facteurs déterminants pour une lutte efficace, contre les injustices faites aux femmes et aux filles. Claudine Prudencio, pour justifier ses propos, a évoqué les attributions et les pouvoirs qui sont donnés à l’Institut national de la femme. Et il fallait vraiment cet instrument pour contrer les souffrances que subissent les femmes: « Le chef de l’État a vu juste, car le fléau des violences basées sur le genre a créé trop de dégâts dans notre société. Il n’y a qu’à prendre l’exemple des affres que subissent nos jeunes filles en quête du premier emploi et les apprenantes en milieu scolaire universitaire. Laisser ce mal perdurer reviendrait à sacrifier l’avenir de toute une Nation. Cette volonté politique du président Patrice Talon à travers la création de l’Institut national de la femme, et les larges pouvoirs qui lui sont donnés, viennent à coup sûr pour sauver nos enfants des griffes de leurs bourreaux, des prédateurs qui avaient pion sur rue », explique Prudencio.
Et dans cette réforme, la femme béninoise est revalorisée. La présidente de l’Inf pense carrément que la femme, en plus d’être désormais au cœur de l’action gouvernementale de développement, est également investie de lourdes responsabilités devant l’histoire en prenant langue avec le parlement pour avoir son adhésion à cette vision de promotion et de protection du genre. Les femmes n’auront pas droit à l’erreur. Claudine Prudencio en donne l’assurance : « Nous ferons tout pour honorer cette confiance faite aux femmes béninoises. C’est une mission républicaine qui nous est confiée. Nous devons l’accomplir au profit de toute la République. J’appelle mes sœurs béninoises à l’union sacrée autour de cette noble mission qui nous est confiées. Nous n’avons pas droit à l’échec, nous avons une occasion en or de prouver de façon plus ferme que la femme béninoise est digne de confiance et qu’elle est capable de prouesse au même titre que l’homme ».
Moyens et pouvoirs au point
Rien ne fera défaut à l’Inf pour accomplir sa mission. Les moyens oui. Mais aussi des prérogatives pour agir. Claudine Prudencio en donne ici quelques détails : « notre action sera au triple niveau de la prévention de la répression mais aussi de gestion de l’après répression, donc l’Institut n’attendra pas seulement le moment de l’action coercitive pour faire appliquer les lois afin de décourager toutes les infractions basées sur le genre. Au registre de la prévention des actions d’éducation de sensibilisation seront menées avec un accent particulier sur les milieux scolaires et universitaires. A la phase des sanctions, il est clair que l’Institut national de la Femme veillera à ce que les bourreaux de la femme soient vraiment punis. Au besoin, l’Inf agira en lieu et place de la victime et l’Etat lui en donne les moyens. L’après répression ne sera pas du reste, puisque l’Institut sera aux côtés des victimes pour une assistance bien étudiée au cas par cas. Des projets seront envisagés pour aller vers une certaine autonomisation financière des femmes. Ce qui leur permettra d’être moins vulnérables et moins passives, voire même complices des violences qu’elles-mêmes subissent. C’est dire qu’il y a tout une pédagogie qui soutient l’action de l’Institut national de la femme ».
L’Etat est prêt. Les partenaires techniques et financiers doivent aussi s’aligner sur cette même lancée. C’est le vœu de la présidente de l’Inf : «, je tiens à profiter de votre micro pour lancer un signal fort aux partenaires au développement de la République du Bénin, nous sommes conscientes de ce que cette mission ne sera pas couronnée de succès sans une pertinente coopération avec eux. Nous comptons donc sur tous les partenaires au développement pour qui cette problématique de protection et de promotion du genre n’est pas nouvelle. Nous ferons tout ce qui est de notre pouvoir avec rigueur pour mériter cette confiance à la Nation béninoise notamment sur le champ d’action qui est celui de l’Institut national de la femme ».
L’espoir est désormais permis et Claudine Prudencio invite le peuple béninois à s’embarquer avec l’Inf: « tous les bons signaux sont donnés pour la réussite de cette dynamique qui replace véritablement la femme au cœur de l’action de développement comme elle ne l’a jamais été dans notre pays ».
Félicien Fangnon