Finie l’extravagance vestimentaire à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Adieu, du moins, désormais aux tenues « Dvd » entendus Dos et ventres dehors, « Vcd » entendus Ventres et cuisses dehors qui froissent l’Université et souillent ses attributs éducatifs. Les autorités rectorales de l’Uac, conscientes de l’ampleur de la situation, ont pris leurs responsabilités par un communiqué. Une mesure réaliste à saluer parce qu’elle contribue à la lutte contre le harcèlement sexuel en milieu universitaire.
L’Université n’est ni une boîte de nuit ni un lupanar ou une scène de défilé de mode où chaque étudiant doit s’habiller à sa guise. L’anarchie vestimentaire ne fait pas bon ménage avec l’université. C’est le signal fort donné par le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) à travers un communiqué en date du 21 octobre 2022. Par cet acte administratif, le recteur de l’Uac a rappelé qu’il est formellement interdit aux étudiants de porter des pantalons taille basse, débardeurs, jupes taille basse, jupes mini et/ou à fentes exagérées (au-dessus du genou), tenues décolletées. A cet effet, il a invité les étudiantes à adopter un style vestimentaire correct et digne de leur statut et du milieu universitaire. Désormais, les yeux des usagers n’auront plus droit au désagréable spectacle des étudiantes dans les tenues sexy et osées. Les enseignants autrefois perturbés à dessein ou non par des robes de nuit en plein jour, des vêtements indécents, en plein cours ou dans l’enceinte de l’Université n’ont plus d’excuse. La tentation ne peut plus être brandie, à moins qu’on soit un vicieux ou animé par une perversité. Pendant longtemps, il est débattu que l’habillement des étudiantes doit être recadré sinon la lutte contre le harcèlement sexuel ou les infractions à raison du genre est déséquilibrée.
Le harcèlement sexuel entre enseignant et apprenant sévèrement puni
Il est à rappeler qu’au Bénin, les relations amoureuses entre enseignants et apprenantes sont interdites conformément à la loi n°2021-11 portant mesures spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe et de protection de la femme. L’article 551-1 de la n°2021-11 dispose que : « Toute liaison amoureuse entre un formateur ou un enseignant et son apprenant est interdite. Lorsqu’une liaison amoureuse est établie par des échanges ou comportements de quelle que nature que ce soit, des actes ou frais qui en caractérisent la réalité, elle est réputée consécutive à un harcèlement sexuel et punie des peines prévues à l’article 55l du présent code .En aucun cas, le consentement de l’apprenant ne peut être retenu ». L’article 551 dispose que : « Lorsque le harcèlement sexuel est commis pour un ascendant légitime, naturel ou adoptif de la victime, ou pour un enseignant ou un formateur sur son apprenant ou commis sur un mineur, l’auteur est puni d’un empoisonnement de trois (03) ans à cinq (05) ans et d’une amende de un (01) million (l 000 000) à cinq millions (5 000 000) de francs Cfa. En cas de récidive, la peine est portée au double. En aucun cas, le consentement du mineur ne peut être retenu. L’auteur et ses complices peuvent être interdits de l’exercice de l’un ou de plusieurs des droits prescrits l’article 48 du présent code. La peine est nécessairement assortie de l’interdiction à temps des fonctions dans l’exercice desquelles l’infraction est commise, sons préjudice des sanctions disciplinaires el des réparations civiles ». C’est la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) qui est compétente pour connaître de l’infraction commise en cas de liaison amoureuse entre un formateur ou un enseignant et son apprenant. Or, aux termes de cette loi constituent une infraction à raison du sexe d’une personne, les infractions pour la commission desquelles le sexe de la victime est la considération préalable. Il s’agit des faits de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles, de viol, de mariage précoce, de mariage forcé, des mutilations génitales féminines, des violences aggravées sur la femme ou la fille.
Quid des étudiants hommes ?
Cependant, limiter la mesure aux étudiantes selon les tenues citées peut être qualifiée de discriminatoire. Les hommes doivent être aussi pris en compte, car l’effet inverse n’est pas à négliger même si cela n’est pas si visible et remarqué. En effet, il n’est pas rare de voir les hommes en culotte, les cheveux et la barbe ébouriffés « afro », les cheveux défrisés à la Cristiano Ronaldo, et les pantalons qui exposent les sous-vêtements. Des styles sans conséquence sur le sexe opposé avec les dégâts que crée la mode. Il va falloir s’y pencher pour parfaire la mesure.
Bienvenue Agbassagan