Au détour d’une interview, Michaël Tchokpodo, Coordonnateur national du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) lève le voile sur les missions, objectifs et le plan d’action dudit réseau. Lire l’intégralité de l’interview.
Le Matinal : Vous êtes à la tête du Remapsen -Bénin il y a 2 ans. Quel bilan faites-vous ?
Michaël Tchokpodo : J’ai été nommé Coordonnateur national du Remapsen le 13 février 2023 par Youssouf Bamba, président Afrique du Remapsen. Entre autres missions qui m’étaient assignées, je devais représenter le Remapsen partout dans le pays en cas de besoin, procéder à la déclaration officielle du Remapsen auprès des instances nationales, initier des activités périodiques de sensibilisation pour assurer une visibilité du Remapsen au Bénin et défendre ses intérêts partout sur le territoire national en cas de besoin. Je me suis rapidement revêtu du nouveau manteau qui était le mien après avoir occupé plusieurs mois auparavant le poste de Coordonnateur adjoint. Sur les chantiers prioritaires, nous avons travaillé à donner une existence légale au Remapsen en suivant les procédures d’enregistrement en vigueur au sein des instances indiquées. Cela nous a conféré la crédibilité nécessaire pour commencer à approcher de nouveaux partenaires et renouer les liens avec les traditionnels. Je peux citer le Réseau Eva, Unicef, Speak Up Africa, Onusida, le ministère de la Santé, et bien d’autres partenaires.
Nous sommes régulièrement sollicités par ces partenaires avec lesquels, pour la plupart, nous avons organisé le « Rendez-vous du Remapsen. » Il s’agit d’une activité phare au cours de laquelle nous recevons un expert ou une personne ressource qualifiée (à l’instar du responsable d’une structure étatique ou internationale) pour entretenir l’ensemble des journalistes membres du Remapsen autour d’une thématique.
Au Bénin, le Remapsen compte plus d’une trentaine de journalistes de la presse écrite, de la radio, de la presse en ligne, de la télévision et des médias sociaux. Un bureau d’une dizaine de membres conduit la mise en œuvre des actions au niveau local. Lesquelles sont basées sur un plan d’actions annuel. Le Remapsen Bénin a également été honoré d’organiser une conférence de presse au cours de la visite officielle de la Directrice exécutive de l’Onusida au Bénin. Ce bilan n’est pas exhaustif. L’ensemble de ces actions a permis à la coordination nationale de décrocher le 3è prix de la meilleure coordination à l’issue du forum des médias sur les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique de l’Ouest et du centre, organisé par le Remapsen en décembre 2024 à Dakar, avec l’appui technique et financier d’Onu Femmes.
Nouvelle année, nouveaux défis. Quels sont les axes prioritaires des actions du Remapsen-Bénin en 2025 ?
Pour 2025, le Remapsen Bénin veut travailler à mieux s’étendre. La première des choses est d’accroître le nombre de journalistes membres du réseau. L’objectif final est de couvrir l’ensemble du territoire national. Et sur cet aspect, nous avons lancé un Google Form de recrutement de nouveaux membres. Pour précision, le Remapsen reste ouvert à de nouvelles adhésions, pourvu que les concernés soient spécialisés ou s’intéressent vraiment aux questions de santé, d’environnement, ou encore de droits humains et de genre.
Nous comptons également mieux nous étendre à l’endroit des partenaires. Raison pour laquelle nous avons déjà introduit des demandes d’audience auprès des ministères de tutelle et des Organisations nationales et internationales intervenant dans nos domaines de compétence. Ce faisant, nous voulons davantage faire connaître et envisager des partenariats durables avec ces organisations quant à la réalisation de nos activités habituelles au niveau local que sont : les Rendez-vous du Remapsen, les webinaires, des sessions de renforcement de capacités, et pourquoi pas organiser un forum national.
En décembre 2024, quatre journalistes membres du Remapsen ont représenté le réseau au forum des médias sur les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique de l’Ouest et du centre. Cette activité est généralement suivie d’une restitution au niveau pays à l’endroit des journalistes membres du réseau n’ayant pas effectué le voyage. Cette activité est projetée pour fin mars. Nous allons également intensifier les autres activités du Remapsen et multiplié les partenariats.
Quelle appréciation faites-vous de la participation des membres aux activités du réseau au plan local ?
La participation des journalistes membres du réseau au plan local reste à être améliorée. D’abord, la participation passe par la production de sujets initiés ou des productions sur les sujets de santé, d’environnement, de droits humains et de genre. Ce n’est pas encore totalement effectif. Cependant, quelques journalistes se démarquent à l’instar de Cécile Goudou qui a honoré le réseau en recevant deux années consécutivement le prix de la meilleure journaliste radio respectivement au forum de Lomé sur la santé infantile, la vaccination et la nutrition en Afrique de l’Ouest et du centre (financé par Unicef en 2023) et au forum de Dakar sur les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique de l’ouest et du centre en 2024.
Elle est un exemple d’engagement et de dynamisme. Quelques autres profils masculins également se dégagent du lot. C’est à cela que nous exhortons l’ensemble des membres : être engagé et déterminé sur les questions que nous traitons qui pour moi sont des questions de développement durable qui méritent beaucoup plus notre attention que les sujets politiques.
A force de rappel, de sensibilisation et de motivation, nous finirons par y arriver. Nous y travaillons d’arrache-pied.
Que faut-il améliorer pour de meilleurs résultats ?
Il faut améliorer l’engagement. A partir du moment où cet aspect est réglé, le reste suivra tout seul. Ainsi, l’ensemble des journalistes membres du réseau donnera des leurs pour l’atteinte des objectifs communs pour le rayonnement du réseau. Ceci, à travers leurs productions et leur accompagnement sous forme d’idées et de propositions pour mieux positionner le réseau et accomplir de grandes choses. Côté coordination, il faudra multiplier les activités et les actions afin de rendre la coordination plus dynamique. Approcher le plus de partenaires possibles. Nous faisons des efforts sur tous ces points et nous voulons en faire plus afin d’obtenir plus de résultats sur le terrain.
Quel appel avez-vous à lancer à tous ceux qui œuvrent pour le bien être sanitaire et environnemental des Béninois ?
Mon premier appel va à l’endroit des journalistes membres du réseau : continuons à travailler avec plus de détermination. Nous sommes sur le bon parcours et nous arriverons à nous imposer. Aux structures qui travaillent sur les questions de santé et d’environnement, vous avez à votre portée un réseau de journalistes sérieux et engagé sur lequel vous pouvez vous appuyer pour communiquer sur vos actions.
Le Remapsen a pour objectif principal de promouvoir la santé et l’environnement pour une information de masse et une sensibilisation de proximité. De façon spécifique, il vise à établir un cadre de collaboration entre les médias africains dans les domaines de la lutte contre les maladies et la protection de l’environnement, relayer les priorités nationales et internationales en matière de santé et d’environnement. Mais aussi, favoriser la création d’espaces de sensibilisation dans les organes de presse sur les questions de santé et d’environnement ; concevoir et diffuser des messages de sensibilisation au profit des populations sur la santé et l’environnement dans les pays membres. Le Remapsen existe depuis le 13 juin 2020 et a des coordinations dans une quarantaine de pays sur le continent.
Pour Le Matinal propos recueillis par Odi I. Aïtchédji