Karim Tidjani Mounifa épouse Kpeitoni est titulaire d’une maîtrise en didactique de la langue anglaise à l’Université d’Abomey-Calavi, ainsi que d’un master en gestion avec une spécialisation en management des ressources humaines. Très tôt, elle (Mounifa Karim) s’est engagée dans la lutte politique avec la vision de défendre les droits de la femme, malgré les difficultés. Pour la cause d’ailleurs, elle a suivi plusieurs formations professionnelles dans les domaines tels que l’entrepreneuriat, la défense des droits des femmes, l’autonomisation de la femme et du leadership féminin en politique, tant au Bénin qu’à l’international. Approchée, l’élue de la 13ème circonscription électorale (Djougou) et membre fondatrice du parti Bloc républicain (Br), (Mounifa Karim) trace son parcours politique et révèle sa vision pour l’égalité de sexes au Bénin. Lisez plutôt.
Le Matinal : Qu’est-ce qui vous a amenée en politique ?
Karim Tidjani Mounifa : Ce qui m’a motivée à venir en politique, c’est ma conviction que la politique est un moyen de servir la communauté et de contribuer à la construction d’un avenir meilleur pour tous. En tant que femme, je suis particulièrement sensible aux questions liées à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes, et je crois que la politique peut être un moyen efficace de faire avancer ces causes.
Honorable Karim Tidjani Mounifa, parlez-nous de vos premiers pas dans la politique ?
Mes premiers pas en politique ont été modestes, mais ils ont été très importants pour moi. J’ai commencé réellement par m’impliquer dans la vie politique quand j’étais encore sur les bancs de l’université et le premier parti politique auquel j’ai adhéré, était l’Alliance Abt. C’est là-bas que j’ai appris à défendre mes idées et à travailler en équipe.
Pour les femmes, peut-on dire que faire la politique est une chose aisée ?
Malheureusement, en politique, tout n’est pas rose pour les femmes. Les femmes sont souvent confrontées à des obstacles et à des discriminations en raison de leur sexe. Elles sont souvent sous-représentées dans les instances de décision et sont souvent victimes de stéréotypes et de préjugés.
Dites-nous, qu’est-ce qui vous a marqué le plus dans votre aventure politique ?
Un événement qui m’a marqué en politique depuis mes débuts, c’est la première fois que j’ai pris la parole en public lors d’un meeting avec le président Abdoulaye Bio Tchané, qui était le président du parti Alliance Abt à Djougou. C’était un moment très émouvant pour moi, car j’ai réalisé à ce moment précis que j’avais une voix et que je pouvais faire entendre mes idées.
Des difficultés rencontrées dans ce parcours politique ?
Les difficultés que j’ai rencontrées dans mon parcours politique sont principalement liées aux stéréotypes liés au genre. Les femmes sont souvent considérées comme moins compétentes que les hommes en politique, ce qui peut rendre difficile pour elles, l’ambition de se faire entendre et de prendre des décisions.
Comment avez-vous surmonté ces difficultés ?
Pour surmonter ces difficultés, j’ai dû travailler dur pour prouver ma compétence et mon engagement en politique. J’ai dû également trouver des alliés et des soutiens qui ont cru en moi et m’ont encouragée dans mon parcours.
Autour de vous, qui sont ceux qui vous ont tenu la main dans ce parcours ?
J’ai eu la chance d’avoir un mentor et des soutiens dans mon parcours politique, mais je tiens à souligner que c’est mon travail en tant que bonne militante, ma loyauté et ma détermination qui ont fait la différence.
Comment comptez-vous contribuer à la promotion de la femme dans les instances de prise de décision ?
Pour contribuer à la promotion de la femme dans les instances de prise de décision, je compte travailler davantage sur la sensibilisation et à la diversité de genre, encourager la création d’un environnement favorable à leur participation dans la vie politique.
Quel est votre défi pour cette Législature ?
Mon défi pour cette Législature est de travailler sur une loi visant à renforcer les droits des femmes et des jeunes filles en ce qui concerne l’éducation, la santé, l’autonomie financière etc. Cette loi devra également contenir des dispositions pour renforcer la lutte contre les Violences basées sur le genre.
Un mot à l’endroit des filles et femmes qui ont peur d’entrer en politique à cause des intrigues, des guerres de leadership et autres ?
Je voudrais dire aux filles et aux femmes qui ont peur d’entrer en politique qu’il est important de ne pas laisser la peur vous arrêter. La politique peut-être difficile, mais c’est aussi un moyen de faire une différence dans la vie des gens et de changer les choses. Nous avons besoin de plus de femmes en politique pour représenter les intérêts des femmes et pour défendre l’égalité des sexes.
Quels sont les actes que vous avez prévus pour la lutte contre les Violences basées sur le genre au Bénin?
Pour lutter contre les Violences basées sur le genre, je compte travailler sur plusieurs fronts, notamment en sensibilisant la population sur les conséquences de ces violences, en renforçant les lois existantes pour protéger les victimes, en offrant un soutien psychologique et en travaillant avec les communautés pour changer les attitudes culturelles qui perpétuent ces violences.
Aujourd’hui, il y a de plus en plus de femmes dans les instances de décision, en témoigne le nombre d’élues femmes au Parlement. Ne craignez-vous pas un conflit avec les hommes?
Je ne crains pas un conflit avec les hommes. Au contraire, je crois que la diversité des genres au sein des instances de décision est essentielle pour une prise de décision équilibrée et juste. Les femmes ont des perspectives uniques et des expériences qui leur sont propres et il est important que ces perspectives soient représentées dans les décisions qui nous affectent tous.
Avez-vous le soutien de votre conjoint ? Comment conciliez-vous activisme politique et vie de femme au foyer?
Bien sûr que j’ai le soutien de mon conjoint. Quant à concilier activisme politique et vie de femme au foyer, je pense que cela demande une organisation rigoureuse et beaucoup de sacrifices aussi.
Et si on vous demandait de nous dire les valeurs qui vous déterminent?
Les valeurs qui me déterminent sont la loyauté, l’humilité, l’honnêteté, la transparence, la persévérance et l’empathie. Je crois que ces valeurs sont essentielles pour un leadership efficace.
Entre le sport, les loisirs, la lecture, la musique…quelle est votre préférence?
J’apprécie la lecture et le sport. La lecture me permet de me détendre et de m’évader, tandis que le sport me permet de rester en bonne santé et de me ressourcer mentalement.
Si on devrait vous offrir un plat, lequel vous fera plaisir?
Si on devrait m’offrir un plat, je choisirais watché en première position. J’adore aussi les plats comme le wassa wassa (Couscous traditionnel), l’attièkè, l’igname pilée etc.
Un mot à l’endroit des femmes qui vous liront, pour conclure cet entretien ?
Aux femmes qui me liront, je veux dire qu’il est important de prendre leur place dans les instances de décision et de participer activement à la vie politique de leur pays. Nous avons des perspectives uniques à offrir et notre voix doit être entendue pour que des décisions équilibrées et justes soient prises. N’ayez pas peur de vous lancer en politique et de poursuivre vos rêves, car nous avons tous un rôle à jouer dans la construction d’un monde meilleur pour nous et pour les générations futures.
Propos recueillis par Estelle Vodounnou (Coll)