(« Le Bénin va bien », martèle-t-il)
Invité de l’émission « Le Talk » animée par le journaliste Babylas Boton sur Global Africa Telesud, mercredi 16 avril 2025, le ministre d’État chargé du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, s’est voulu rassurant sur la situation du Bénin.
À la question d’ouverture de l’émission : « Comment va le Bénin ? », le ministre a répondu sans ambiguïté : « Le Bénin va bien. Les Béninois dans leur ensemble vont bien ». Une déclaration appuyée par les réformes engagées depuis 2016 sous l’impulsion du président Patrice Talon, notamment en matière de développement économique, d’amélioration des conditions de vie et de gouvernance. Pour Abdoulaye Bio Tchané, les résultats sont visibles dans plusieurs secteurs, avec une dynamique qui devrait se poursuivre. Il a mis en avant les transformations opérées dans des villes comme Cotonou, Ouidah, Allada, Abomey ou encore Nikki, mais aussi dans les secteurs agricoles et touristiques.
Des réformes structurelles saluées
Le ministre d’État a souligné l’impact de la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) sur la gouvernance. Selon lui, cette institution a permis de mettre fin à l’impunité et d’amorcer un changement de comportement dans la sphère publique. Sur le plan de l’emploi, le ministre affirme que les résultats dépassent les prévisions. Le premier quinquennat de la présidence Talon visait la création de 500 000 emplois. À l’arrivée, ce sont 800 000 qui auraient été créés. Pour le second quinquennat, l’objectif initial de 1,3 million d’emplois aurait déjà été atteint, à une année de la fin du mandat. Abdoulaye Bio Tchané précise toutefois que la majorité de ces postes ne sont pas dans la fonction publique, mais concernent des secteurs comme l’agriculture, qui attire désormais de nombreux jeunes. Il cite également la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), qui devrait générer à elle seule près de 50 000 emplois d’ici la fin de l’année 2025.
Agriculture : des performances en hausse
Le ministre a évoqué une progression notable dans la production agricole. Le coton, par exemple, est passé de 300 000 tonnes en 2016 à près de 700 000 tonnes aujourd’hui. Le soja a vu sa production multipliée par six, passant de 100 000 à 600 000 tonnes, tandis que celle du riz est passée de 100 000 à 300 000 tonnes.
Réforme du système partisan : un pas en avant
Revenant sur la réforme du système partisan, Abdoulaye Bio Tchané l’a qualifiée de « nécessaire et bénéfique ». Il a rappelé qu’en 2016, le paysage politique béninois était fragmenté en plus de 200 partis. Selon lui, la réforme, adoptée à une quasi-unanimité par l’Assemblée nationale, permet aujourd’hui une meilleure lisibilité de l’action politique et renforce la légitimité des décisions parlementaires. Il a également critiqué certains acteurs politiques qu’il accuse de mauvaise foi, refusant de s’adapter à cette nouvelle donne qui favorise, selon lui, des partis plus structurés et représentatifs.
Code électoral : entre consolidation et ouverture
Abordant la question du Code électoral, en vigueur pour les prochaines élections générales, le ministre a défendu un texte « réaliste » et « en phase avec la réforme du système partisan ». Il réfute les accusations d’exclusion et estime que chaque parti doit simplement s’organiser pour respecter les conditions légales. Il a cité l’exemple d’une éventuelle alliance entre Les Démocrates et la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) comme modèle de gouvernance d’opposition permis par la loi actuelle.
Confiant pour les échéances électorales
Abdoulaye Bio Tchané a conclu l’entretien sur une note optimiste, affirmant sa confiance dans la capacité des partis à s’adapter aux nouvelles exigences du Code électoral. Pour lui, ces réformes devraient renforcer la démocratie béninoise et consolider les avancées réalisées depuis 2016.
Gabin Goubiyi