L’émission « Politiquement féminin » de Esae Tv a reçu en début du mois de février 2025, comme invitée, Lucrèce Dégla. Secrétaire national à l’organisation adjointe (Snoa) dans le bureau politique national du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), elle a opiné sur la politique gouvernementale en matière de promotion de la femme au Bénin. L’entretien a mis en lumière les avancées et les défis persistants pour l’égalité des sexes au Bénin.
Lucrèce Dégla, Secrétaire national à l’organisation adjointe (Snoa) dans le bureau politique national du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), a souligné que la politique nationale de promotion du genre, bien qu’incluant un accent particulier sur les femmes, vise à réduire les inégalités entre les sexes, notamment en milieu rural. Elle a salué les initiatives gouvernementales qui facilitent l’accès des femmes à des postes de décision, aux soins de santé, à l’éducation et à la microfinance. Des projets comme « Cash Plus Care », qui accordent une pension alimentaire mensuelle aux filles, ou la distribution de kits scolaires à des milliers de jeunes filles à travers le pays, témoignent des efforts en cours. Cependant, elle a indiqué que, malgré les dispositifs mis en place, la lutte contre les violences basées sur le genre reste un défi majeur. Bien que l’Institut national de la femme (Inf) protège les femmes, elle a observé que certaines d’entre elles, malgré leur volonté initiale, se rétractent souvent lorsqu’il s’agit de déposer plainte. « L’Inf ne peut pas obliger les femmes à se protéger elles-mêmes », a-t-elle précisé, insistant sur le rôle actif des femmes dans la protection de leurs droits. Concernant la représentation des femmes dans les sphères décisionnelles, Lucrèce Dégla a exprimé sa déception face au nombre limité de femmes au sein du gouvernement, citant seulement trois femmes parmi les ministres conseillers. Si elle reconnaît que « trois, c’est mieux que zéro », elle estime que des compétences féminines nombreuses sont ignorées par les instances de décision. Selon elle, les femmes doivent davantage « se vendre » en politique, c’est-à-dire mettre en avant leurs compétences et se rendre visibles pour être appelées à des responsabilités.
L’autonomie économique des femmes abordée
La question de l’autonomie économique des femmes a également été abordée, Lucrèce Dégla soulignant que la dépendance financière des femmes est souvent à l’origine des inégalités et violences. Elle a salué les efforts du gouvernement pour donner aux femmes une certaine indépendance grâce à la formation professionnelle et à des initiatives telles que le programme de soutien aux filles des milieux défavorisés. Malgré les progrès réalisés, elle estime que des disparités subsistent au sein des partis politiques, où les femmes sont encore sous-représentées. Elle appelle à une prise de conscience collective des femmes elles-mêmes, pour qu’elles osent davantage s’engager et s’impliquer dans la politique. « Il faut briser les limites qu’elles s’imposent elles-mêmes », a-t-elle affirmé. Pour finir, elle a affirmé que les disparités entre hommes et femmes dans la politique béninoise sont toujours présentes, bien que des efforts aient été faits. Elle espère que des mesures concrètes seront prises d’ici 2025 pour renforcer l’égalité des sexes.
Léonce Adjévi