La Journée de l’enfant africain (Jea) n’est pas passée sous silence dans la Commune de Zagnanado. Elle a été célébrée, en différé, le weekend dernier par l’Ong internationale Weword-Bénin avec la communauté scolaire de Dovi-Zounnou. Les effets néfastes de l’utilisation des outils modernes de communication étaient au cœur des échanges. A cette occasion, les cinq meilleurs élèves du jeu concours initié à cet effet ont été primés.
L’utilisation des différents canaux digitaux de communication, bien qu’important pour le développement de la Nation, présentent des impacts négatifs sur l’éducation de l’enfant. En marge de la commémoration de l’édition 2023 de cette journée, placée sous le thème : «Environnement numérique et protection des enfants», le sujet a été évoqué à travers une communication animée par Florence Ablawa Allognon, superviseure de Weworld dans la zone Dassa-Zoumè-Savalou. En effet, depuis ces deux dernières décennies, le train numérique a envahi la vie des communautés notamment celle des enfants qui l’utilisent de manière incontrôlée les téléphones portables à l’insu de leurs parents. Une pratique qui les expose aux fausses informations, à la cybercriminalité, au cyber harcèlement et autres. Bien qu’étant utile pour leurs recherches et leur formation, le numérique est aussi très nocif à la protection des droits des enfants si les parents et les acteurs de protection ne prennent pas la mesure de l’enjeu. Dans sa communication, Florence Ablawa Allognon, superviseure de Weworld dans la zone Dassa- Savalou s’est voulue plus explicite. Selon elle, le numérique est l’ensemble des outils téléphoniques et plateformes de discussion (réseaux sociaux). Ils sont indispensables pour le développement. Par exemple, a-t-elle rappelé, le téléphone portable raccourcir les distances par les appels téléphoniques, permet de comprendre ce qui se passent dans le monde par le biais des réseaux sociaux, régler les urgences, envoyer et recevoir de l’agent sans bouger, faire des recherches sur internet etc. Cependant, ces outils de communication se révèlent également très dangereux pour l’épanouissement des enfants. Et pour cause. Connectés aux plateformes de communication moderne, les enfants exposent à des dangers tels que le cyber harcèlement, la cybercriminalité, la prostitution, le vol, les jeux prohibitifs, au transfert de données sensibles personnelles à des étrangers, à la délinquance juvénile, à la déperdition scolaire, à l’emprisonnement puis à des maladies. Elle a aussi averti les enfants qui vont poursuivre leur cursus scolaire en ville après leur Cep. A en croire ses propos, en milieu urbain où les vices sont légion, ils auront un accès facile aux cybers ou aux portables Android. «Faites attention pour ne pas tomber dans des clubs de cyber criminalités. La recherche pédagogique ne doit pas être une excuse pour perdre son droit à la liberté, à l’éducation, à la vie en famille et à la santé », a-t-elle prévenu. Ainsi, elle a recommandé que l’utilisation du téléphone portable par un enfant soit strictement limitée dans la mesure du possible à la recherche et à des appels et ceci sous le contrôle strict des parents ou toute autre personne adulte protectrice. « Les portables et les plateformes de discussions ne doivent pas être utilisés par des enfants si leurs parents ne leurs donnent pas l’autorisation », a martelé la superviseure. A l’issue de la communication, une vingtaine d’enfants du Cm1 et du Cm2 ont été soumis à un jeu concours au terme duquel les cinq meilleurs ont reçu des prix constitués des cahiers et des tee-shirts.
L’action de Weword saluée
Quant aux autres concurrents, ils ont gagné des lots de consolation. Judith Rossi, porte-parole des enfants a salué l’initiative de Weworld qui leur a permis de venir à la lumière puisque dans leur localité, ils sont sous informés. Osé Aguédénon, abonde dans le même sens, mais en promettant aux membres de l’équipe de Weworld de travailler avec ses pairs que les droits des enfants soient non seulement vulgarisés, mais respectés. Boniface Kpédjo et Thérèse Lègbanon, tous membres de l’association des parents d’élèves n’ont pas tari d’éloges à l’endroit de Weworld qui, selon eux, fait beaucoup pour les droits des enfants dans la région Agonlin. «Grâce à cette Ong, le phénomène des grossesses en milieu scolaire a régressé de même que d’autres fléaux qui empêchaient l’épanouissement de nos enfants », a témoigné Thérèse Lègbanon. Il faut noter que cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet Weschools III en partenariat avec l’Ong Fadec a permis de sensibiliser 300 enfants âgés de 8 à 18 ans par rapport aux effets néfastes de l’utilisation du téléphone portable et des plateformes digitales de communication et à l’hygiène de vie numérique. Pour rappel, la Journée de l’enfant africain (Jea) a été décrétée le 16 juin 1991 par l’Organisation de l’unité africaine en hommage au millier d’étudiants massacrés qui manifestaient pacifiquement à Soweto, en Afrique de Sud, pour exiger une éducation de qualité par le pouvoir de l’apartheid, le 16 juin 1976. Elle permet à chaque pays de l’Afrique, d’évaluer la situation nationale des enfants qui demeure encore très préoccupante en dépit des efforts qui se font.
Z.T (Br Zou-Collines)