Le Parti du renouveau démocratique (Prd) était le samedi 30 octobre 2021 en université de vacances par visioconférence à Abomey-Calavi. Cette activité passée au scanner laisse entrevoir que la formation politique aurait mieux fait de penser à son avenir surtout pour les Législatives de 2023.
Pas besoin d’être devin pour sentir la prochaine évidente disparition du Parti du renouveau démocratique, si rien n’est fait. La remontada chantée, adorée et vénérée n’est que l’écho d’un bon soubresaut d’animal féroce qui fait malheureusement la cour à la mort. A un an pratiquement des élections législatives, au lieu que le parti né avec le renouveau démocratique au Bénin choisisse la bonne ligne de conduite pour renforcer sa troupe, c’est dans les universités de vacances qu’il trouve sa raison d’être. Il n’est pas attendu sur ce volet qui pourtant est chaque jour vulgarisé par le pouvoir en place. En passant au crible de la raison la santé des partis politiques au Bénin, la réforme du système partisan a fragilisé et fracassé le Prd. Le parti ne peut dans cette posture squelettique dont les os n’ont de valeur que dans quelques régions de l’Ouémé réunir les fameuses 10 %, épée Damoclès qui plane sur la tête des formations politiques.
Un avenir sombre
On peut tenir un raisonnement brut mais bénéfique pour voir s’il peut sortir la tête de l’auberge lors des prochaines joutes électorales. Si aujourd’hui, le Br s’éclate ou l’Up et qu’il est demandé à chacun de retrouver son parti originaire, la main sur le cœur, l’on peut dire avec une certitude inébranlable qu’aucun ne peut obtenir les 10%. Alors, avec l’actuel Prd, par quelle magie Me Adrien Houngbédji veut concrétiser la remontada chantée depuis peu ? Par le passé, la bonne option a été prise. Celle de la mise ensemble avec le Bloc républicain (Br). Mais l’on ne peut dire, quelle mouche a piqué les disciples de Moucharaf Gbadamassi à vouloir se baigner dans l’eau du conservatisme outrancier. Tout son patrimoine, si maigre aujourd’hui, est fétichisé. Dénomination et logo sont les plus belles illustrations de cette idéologie d’immobilisme. L’arc-en-ciel ne disparait pas, nous dira l’autre. Il apparait et disparait. Cette comparaison qui n’est fondée que pour le naturel, n’augure d’aucun radieux avenir au parti avec les réformes. Vouloir se fondre dans la coutume à l’heure de la modernité fait naitre des frasques. On risque de quitter même le statut d’espèce rare pour ne plus exister. En posant un tel pas, le Prd se verra toujours appliquer en toute simplicité indiscutable, cette citation de Platon. « L’un des préjudices d’avoir refusé de prendre part à la vie politique est que vous finissez par être gouverné par vos subordonnés ». Il ressort de cette belle citation, l’importance de préserver un pouvoir politique directement établi par le peuple et non de passer par l’intermédiaire d’élus ou de représentants. Dès lors que des intermédiaires entrent en jeux, la personne qui a choisi ces intermédiaires n’est plus souveraine. Le Prd, en ne cherchant pas à se faire donner une place de choix, tendra toujours la main aux autres. Il faut donc être vivant mais le mieux est d’être viable.
Bienvenue Agbassagan