Le Parti du renouveau démocratique a organisé le week-end dernier, la 11ème édition de son université de vacances. Cette assise a été l’occasion pour les délégués, de s’approprier le contenu social du Programme d’actions du gouvernement. Alors qu’il est vivement attendu sur la question d’une éventuelle fusion du parti, le sujet n’a visiblement pas été à l’ordre du jour, à la lecture des recommandations qui ont sanctionné les assises.
Adrien Houngbédji et les siens restent figés sur leur ligne. Malgré ses déboires successifs aux élections, le parti arc-en-ciel résiste à intégrer la philosophie de la réforme du système partisan qui prône le regroupement des partis dans les grands ensembles. Au cours de l’Université de vacances, la question a été royalement éludée. Cette posture du parti pourrait se comprendre si véritablement, le rapport de forces était en faveur du Prd si l’on s’en tient aux résultats obtenus par le parti à l’issue des élections communales et municipales du 17 mai 2020. Les résultats issus de ce scrutin ont sérieusement éprouvé le plus vieux parti de l’ère du renouveau démocratique au Bénin. Le parti arc-en-ciel, à l’instar de l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) s’est vu exclure du partage des sièges pour n’avoir pas pu obtenir 10% de suffrages exprimés, conformément aux exigences du Code électoral. Cette situation a eu pour conséquence de faire perdre au parti, le bénéfice des trois communes qui lui revenaient d’office au regard des résultats qu’il y a obtenus si cette disposition n’avait pas été introduite dans la loi. Il s’agit des Communes de Porto-Novo, d’Adjarra et de Sèmè-Podji. Ce revers a été un véritable coup dur pour le parti et ses militants. Le leader charismatique du parti tentera au cours de la 10ème édition de l’université de vacances de remonter le moral à sa troupe qui peine à digérer cette épreuve amère qu’a imposé la réforme du système partisan. Il va promettre au siens une « remontada » selon ses termes, annonçant un hypothétique repositionnement du parti sur l’échiquier politique. Cette mésaventure constitue la deuxième pour le Prd depuis l’avènement de la réforme du système partisan au Bénin. En effet, avant ce cinglant désaveu, le parti de maître Adrien Houngbédji avait été recalé de la participation aux élections législatives du 28 avril 2019, en raison de certaines irrégularités relevées dans leurs dossiers de candidatures.
Le Prd joue avec son avenir
Les déboires successifs subis par le Prd n’ont visiblement pas servi de leçon à Adrien Houngbédji et aux siens. Les dirigeants peinent à tirer leçon de leurs mésaventures de 2019 et 2020. Ces deux revers ont sensiblement déteint sur la cohésion du parti même si à l’interne, l’on tente de colmater les brèches et de jouer aux imperturbables. Le parti fait les frais de son option hasardeuse de préserver son identité et de résister à la tempête de la réforme du système partisan. Ce faisant, le parti arc-en-ciel compromet son avenir et celui de ses militants. A quelques encablures des élections législatives projetées pour le mois de janvier 2023, Houngbédji et compagnie continuent de tenir un discours aux antipodes des impératifs de la réforme du système partisan. Une posture illisible qui cache à peine l’aversion du parti à cette réforme politique majeure portée par le président Patrice Talon que Houngbédji et ses militants clament soutenir mordicus. C’est là toute l’incohérence de la démarche du Prd, qui visiblement joue avec son avenir. Selon certaisn analystes, en fonçant tête baissée dans sa ligne, le requiem du parti n’est certainement pas dans un futur lointain.
G.G