Le ronflement est une maladie curable. Il se manifeste par un bruit respiratoire qui survient pendant le sommeil. Bien qu’il soit banal, il est considéré comme une nuisance pour l’entourage du dormeur.
Le ronflement survient comme un bruit de moteur. Et quand ça commence, Rosalie S. est embarrassée à côté de son mari. « C’est inconsciemment que mon mari ronfle à mes côtés pendant la nuit. Mais ça perturbe énormément mon sommeil », confie-t-elle. Cette jeune dame ne vit pourtant rien d’extraordinaire. Son époux souffre de troubles de sommeil dont les conséquences sociales se traduisent par la perturbation du vivre-ensemble, et créent même des disputes entre le ronfleur et sa partenaire.
Selon une publication scientifique et socio-anthropologique intitulée «La consigne n’est pas de ronfler», les effets sociaux de ce mal ont été analysés. Le ronflement est dérangeant pour celles et ceux qui sont exposés à la promiscuité du corps en sommeil. « Le ronflement peut en effet avoir de fâcheuses conséquences et donner lieu à des comportements violents. On trouve plusieurs faits divers où des voisins exaspérés ont recours à la violence contre des ronfleurs dont les sons nocturnes traversent les cloisons des hôtels ou des appartements », rapporte la publication.
Une pathologie
En réalité, le ronflement traduit un problème de santé, notamment celui du syndrome d’apnée du sommeil. « C’est le bruit rauque ou discordant qui provient des narines ou de la bouche. Il se produit lorsque la respiration est partiellement obstruée pendant le sommeil », explique Dr Léonel Amoussou, oto-rhino-laryngologiste (Orl). Les causes de cette pathologie sont diverses. À travers une étude publiée en 2015, Dr Gildas Agodokpessi a évalué la prise en charge du syndrome d’apnée du sommeil à Cotonou. Il a noté que la somnolence diurne et le ronflement étaient quasi présents. Les comorbidités identifiées étaient plus portées vers le surpoids et l’hypertension artérielle. De même, la consommation excessive d’alcool ou encore le tabagisme favorisent le ronflement. Des facteurs anatomiques sont aussi concernés. « Par exemple, chez certaines personnes, la cloison qui sépare les deux narines appelée septum nasal est déviée, entrainant un ronflement. Les patients présentant des allergies du nez et des sinus, qui se grattent les narines ou qui ont les narines bouchées sont susceptibles de ronfler. Aussi, les patients qui ont des troubles de sommeil, qui n’arrivent pas à dormir sans somnifère, ronflent beaucoup », explique le médecin Orl. Il est possible de s’en remettre. Des remèdes naturels, dont ceux à base du gingembre, sont plus cités. Dr Léonel Amoussou recommande surtout une bonne hygiène de vie et des activités physiques régulières. Une consultation est indispensable en vue de traitements appropriés. Cependant, le sujet devra reconnaître qu’il est un ronfleur. Sans quoi, il ne saura vouloir un traitement.
Par Estelle Vodounnou (Coll.)