La scène politique béninoise est en pleine mutation à l’approche des législatives de janvier 2023. Conscient de l’enjeu qui se profile à l’horizon, le chef de file de l’opposition, Paul Hounkpè s’est aussi lancé dans le mercato politique. Il fera l’exercice du 8 janvier avec Restaurer la confiance (Rlc) de Irénée Agossa. Ce qui en perspective, réduira drastiquement en peau de chagrin l’envergure du parti « Les démocrates ».
Le parti parrainé par l’ex-président de la République, Yayi Boni, a quelques soucis, si Rlc et la Fcbe parvenaient à présenter une liste commune au scrutin du 8 janvier 2023. Puisqu’ayant pris la mesure de ce qu’une opposition unie, et donc plus forte, peut provoquer, Irénée Agossa et Paul Hounkpè, veulent tenter le tout pour le tout, histoire de réduire sur le terrain, l’influence et l’espace que le parti « Les démocrates », pourrait considérer comme sa chasse gardée ou ce qui lui revenait de droit.
Plus de temps à perdre dans des discussions inutiles. Fcbe et Restaurer la confiance (Rlc), du côté de l’opposition, tentent de fédérer leurs énergies pour les prochaines joutes électorales. Une mise ensemble qui sera certainement portée sur les fonts baptismaux lors d’un congrès constitutif du nouveau parti. Cette démarche d’un rassemblement, déjà manqué de peu par l’opposition lors des Législatives de 2019, revient en surface sous la conduite de Hounkpè. Un Paul Hounkpè qui a le mérite de prioriser le « groupe» à l’individualité. Ce qui est bien, puisqu’ensemble, on est plus fort. Maintenant que le premier pas vers un ensemble fort est posé par Hounkpè et Agossa, il faudrait penser à l’enracinement de cette union qu’ils veulent fédératrice. Mais, avant d’en arriver là, ils doivent s’assurer de taire, une fois pour de bon, les divergences qui ont toujours été à l’origine des dislocations. Ils sont d’ailleurs tous deux, des exemples vivants de ce que l’égo de l’homme politique a de pire en matière de lutte pour le pouvoir.
L’équation « Les démocrates »
C’est le silence radio du côté du parti d’opposition « Les démocrates » de Éric Houndété. La ferveur en vogue dans les différents courants politiques semble ne pas encore avoir atteint les acteurs de cette formation politique, réputée aile dure de l’opposition à Patrice Talon. Y a-t-il des tractations en cours pour aborder en rassemblement ces élections qui sont dans moins de cinq mois ? Nul ne le sait pour le moment. Ce silence prolongé dans un contexte de revitalisation de la classe politique ne saurait leur être bénéfique. Et pour cause, l’un des compagnons de première heure de Houndete, Valentin Houdé de la Dynamique unitaire pour le développement (Dud), est déjà annoncé du côté de l’Union progressiste (Up) Le renouveau. C’est pour dire, qu’en politique, il faut innover pour rester toujours attractif aux yeux des électeurs. On ne reprend pas avec les mêmes pratiques pour espérer des résultats meilleurs. Dans toute démocratie, l’opposition doit apprendre de ses erreurs pour évoluer et passer des caps. S’il le parti « Les démocrates » ne veut pas d’un bis repetita, il aura intérêt à retrousser ses manches, capitaliser ses expériences de 2019 et 2020 afin de proposer une meilleure alternative aux électeurs qui ne demandent que du nouveau et du bon.
Wilfrid Noubadan