« Mettre en place un Parlement qui oblige le gouvernement par le mécanisme de compte rendu, par le filtrage, le travail intelligent sur les dotations budgétaires à s’occuper des Béninois les plus faibles ». Telle est entre autres, la vision du parti « Les démocrates », laquelle vision a été déclinée par le président dudit parti, Eric Houndété, qui rêve d’un Parlement de type nouveau.
Le prochain challenge électoral s’annonce serré. La majorité présidentielle devra batailler dur pour garder le cap et confirmer son hégémonie. Face à une opposition qui n’a rien à perdre et qui pratiquement joue sa survie sur l’échiquier politique national, les forces politiques soutenant l’action du pouvoir doivent huiler davantage leur machine. Au niveau du parti « Les démocrates », l’objectif est clair : gagner les élections à venir pour impulser une nouvelle dynamique à la gouvernance des affaires publiques. Sur cette ambition, le parti n’entend ménager aucun effort et dit compter sur certains atouts qu’il pense détenir et qui légitiment devraient bousculer les certitudes déjà établies dans le camp adverse, en sa faveur. Reçu sur une émission le week-end dernier, le président du parti « Les démocrates », Eric Houndété, a levé un coin de voile sur certaines cartes que le parti entend jouer, pour changer la donne actuelle et triompher à l’issue des joutes électorales en vue. « Le parti (ndlr « Les démocrates ») compte sur son organisation, il compte sur les électeurs. C’est pour cela que nous avons dit que l’arme que nous avons, c’est le bulletin de vote. Que chaque Béninois aille chercher son bulletin de vote. Que chaque Béninois aille s’inscrire, qu’il choisisse son lieu de vote comme il se doit. Et le dimanche 8 janvier 2023, calmement, dans la paix, il aille faire le geste qu’il faut. Ce n’est pas compliqué. C’est sur ça que nous comptons », a indiqué le porte-flambeau du parti qui se réclame de l’opposition radicale. Pour y parvenir, poursuit Eric Houndété, « nous avons le devoir d’expliquer la perception que nous avons de la gouvernance. Les biais qu’il y a dans cette gouvernance, comment il faut les corriger et c’est cela le travail que nous aurons affaire le moment venu. Nous allons expliquer aux Béninois qu’enfin, le Parlement jouera sa partition parce que, c’est vrai nous ne rêvons pas, nous ne sommes pas naïfs au point de penser que quand on aura pris le Parlement, tout sera rose ? Non. Mais le Parlement doit jouer sa partition ». Pour le parti « Les démocrates », le gouvernement évolue pratiquement en roue libre, faute d’un Parlement monocolore qui ne joue véritablement pas son rôle de contre-pouvoir.
Eviter le mirage de l’adhésion populaire
Face à l’ambition légitime clairement affichée du parti « Les démocrates », la question qu’on est en droit de se poser est de savoir s’ils ont réellement les moyens de leurs ambitions. Au moment où l’heure est aux grands regroupements des forces politiques dans le rang de la mouvance, l’opposition ne semble nullement ébranlée ni emballée. Pour Eric Houndété, les fusions qui s’opèrent au niveau des forces de la mouvance sont plutôt un bon signe pour l’opposition en ce qu’elles permettent au peuple, tel un chasseur, de reconnaître qui sont ses vrais ennemis et subséquemment d’exploiter son arme de chasse qui n’est autre que le parti « Les démocrates » (ndlr selon ses propos), pour l’abattre. Cette lecture allégorique de l’actualité politique, traduit la trop grande assurance du parti présidé par Eric Houndété. Aucune certitude n’étant établie en politique, cette perception des choses pourrait n’être qu’un mirage et une analyse biaisée de la situation. Le parti Le parti « Les démocrates » qui affiche d’ailleurs son aversion à toute idée de fusion des forces politiques de l’opposition, pourrait voir sa sérénité ébranlée vu que la politique reste et demeure un rapport de forces. La caution et le soutien populaires dont se vantent Houndété et ses pairs pourrait n’être qu’un mirage. Pour plus d’assurance, ils devront être précautionneux dans leur perception des choses en sortant du cliché qui leur fait croire à un désamour populaire vis-à-vis du régime, au point de se prendre pour les vrais sauveurs.
Gabin Goubiyi